CHAPITRE 61

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ELLIE

Je le dévisage, le détaille de la taille au pied comme pour vérifier que je ne suis pas en train d'halluciner.

Ce n'est pas possible.

Il se gratte la nuque, sûrement embarrassé par le fait que je le fixe maintenant depuis 30 bonnes secondes sans émettre le moindre son.

Il fait un pas vers moi et je recule, manquant de tomber en arrière sur les escaliers.

Je passe une main sur mon visage et déglutis. Les battements de mon coeur ne se calme pas, j'ai l'impression d'hyperventilé.

Ma gorge s'assèche en le voyant devant moi.

Pour être honnête, je ne pensais pas un jour le revoir. C'est beaucoup plus que ce que j'avais espéré.

J'ai du mal à contenir la joie qui monte en moi, le soulagement qui court dans mes veines.

Je finis par me diriger vers lui, les yeux remplis d'émotions.

Il parait si fatigué, si triste et pourtant ses lèvres se redressent en un léger sourire, un sourire sincère qui me fend immédiatement le coeur.

Je peux clairement voir que ces deux dernières semaines ont été les pires de sa vie.

« —Lowell... » Murmuré-je, ne sachant pas comment me comporter.

La dernière fois que je l'ai vu, il m'a abandonné alors que je venais de lui dire les trois précieux mots.

Il se racle la gorge, danse d'un pied à l'autre comme s'il était mal à l'aise.

Je secoue ma tête et réalise que nous sommes toujours dans la cage d'escalier.

Je m'empresse de ramasser mes clés et déverrouille la porte de mon appartement en priant pour qu'il n'ait pas vu mes mains qui tremblent affreusement.

« —C'est mon petit chez-moi. » Bafouillé-je.

Je retiens une grimace, je suis si nerveuse.

Il ne regarde même pas la pièce, il se contente de me fixer et cela augmente considérablement la tension que je ressens dès à présent.

Je lui tourne le dos et me dirige vers la cuisine pour sortir à boire.

En toute honnêteté, j'ai juste besoin de coller ma tête dans le réfrigérateur pour me rafraichir les idées.

Je prends une grande inspiration, ce silence pesant n'arrange pas la situation.

« —Tu veux une bière ? » Crié-je d'une voix beaucoup plus autoritaire que je ne le voulais.

Il ne me répond pas.

Je me retourne alors pour voir qu'il est appuyé dans l'encadrement de la porte et qu'il me regarde faire.

Je détourne le regard et essaye de contrôler ma respiration.

J'ai l'impression d'être de retour à la case départ. Je n'arrive pas à me détendre et Lowell est redevenu indéchiffrable.

Je ne sais pas si j'aurais le courage de me battre à nouveau pour qu'il s'ouvre à moi. Je suis fatiguée par tout ce qui arrive depuis qu'il a quitté l'hôpital, et les menaces du directeur me mettent à cran.

Il sait que je ferais tout pour mon frère mais je ne peux pas vendre Lowell comme de la chair à canon.

Je referme le frigo et lui tends une bière.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant