CHAPITRE 56

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ELLIE

Je presse le téléphone contre mon oreille, la mâchoire serrée, mon coeur frappant avec véhémence contre mon torse comme pour me signaler qu'il ne peut plus supporter cela.

Ma respiration emplit toute la pièce.

J'ai l'impression que ma vie dépend de ce moment.

Lorsque la voie douce d'une femme m'expliquant que j'ai atteint son répondeur atteint mon oreille, je lâche mon portable.

Je l'entends se briser, se fracasser contre le sol dur.

Brisé comme mon coeur.

Une certaine rage s'empare de moi alors que je me sens seule, comme si je n'arrivais pas à distinguer la lumière, cet espoir.

Comme si tout ce que j'ai vécu ces 2 dernières mois n'étaient que pur mensonge.

Je ne comprends pas ce que j'ai fait de mal. Suis-je si mauvaise au point de mérité cela ?

Je baisse lentement mon regard sur mon portable brisé sur le sol.

Ce portable que j'ai mis sueur et nuit blanche à payer en faisant la plonge dans un restaurant.

Tout comme ce portable, j'avais mis de côté ma dignité, je m'étais plongée à corps perdu dans cette histoire.

J'aurais aimé que quelqu'un vienne me bousculer, me secouer vivement par les épaules pour me faire reprendre conscience.

Alors que je m'agenouille pour ramasser mon téléphone portable en mille morceaux, quelqu'un toque à la porte d'entrée.

Je me fige, puis relève doucement ma tête vers la porte.

Je finis par me diriger vers celle-ci, laissant derrière-moi les vestiges de mon coeur brisé, enfin de mon téléphone portable je veux dire.

J'ouvre la porte et écarquille les yeux en constatant qu'il s'agit de mes parents !

Ma mère me pousse en jetant un regard à l'intérieur de l'appartement alors que mon père lève les mains en l'air en criant : « Surprise ! ».

Je ne bouge pas alors qu'ils déposent leurs valises à côté du canapé, ma mère commentant le papier-peint et mon père ouvrant la réfrigérateur dans le but de trouver une bière ou tout du moins une boisson qui pourra le décompresser de ce long voyage au côté des remarques de ma mère.

Il se tourne vers moi alors que je tiens encore dans mes mains la poignée de la porte d'entrée. Je claque celle-ci et me tourne complètement vers mes parents.

« —Qu'est-ce que vous faites là ? » Leur demandé-je sans masqué la stupéfaction que j'éprouve.

Mes parents s'échangent un regard, je constate alors qu'ils me fixent avec pitié.

Mon attention se reporte alors sur mon téléphone portable.

Ma mère pousse un cri de surprise.

« —Je vais bien. » Soupiré-je en réalisant qu'ils sont venus pour me remonter le moral.

Mes parents qui étaient prêts à oublier leurs enfants pendant un an. Je me sens alors mal et gêné qu'ils viennent me voir parce que je ne vais pas bien mais ne daigne pas se déplacer pour Ruth qui en bave beaucoup plus.

Je chasse cette pensée du regard alors que mon père décapsule une vieille bière.

Il s'affale sur le canapé alors que ma mère s'approche de moi. Elle pose ses deux mains sur mon épaule et me détaille du regard.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant