CHAPITRE 35

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ELLIE

Alors que je finis ma canette et soupire, ma main sur mon ventre bien rempli. Cela fait si longtemps que je n'ai pas mangé aussi bien. Gaspard semble être dans le même état que moi, il lutte pour ne pas s'endormir. De mon côté, je me lève tant bien que mal pour attraper le carton de la pizza et la canette de Gaspard puis les jette dans la cuisine.

Un léger sourire flotte sur mes lèvres, je me remémore ce moment agréable que j'ai passé avec mon ami, nos rires devant ce film et notre concours de rôts.

Je me fige lorsque mon regard croise l'horloge. J'écarquille les yeux comme si je venais de me prendre une décharge électrique. Je m'empresse de me jeter sur Gaspard pour le sortir de son état comateux. Il grogne puis ouvre ses yeux pour me dévisager.

« —Mais qu'est-ce qu'il se passe ? » Me demande-t-il en soupirant.

Je lui pointe du doigt l'horloge accroché au-dessus de la télévision.

Il fronce les sourcils puis hausse les épaules. Je le fixe, ne comprenant pas l'absence de réaction de sa part.

Il sursaute alors et réalise ce qui se passe.

« —Mais on est en retard ! » S'exclame-t-il en bondissant du canapé.

Je hoche la tête tout en baissant mon regard sur mon tee-shirt taché de sauce tomate.

« —Je te laisse ma chambre pour te changer. » Lui indiqué-je tout en attrapant ma robe que j'ai posé négligemment sur une chaise. Je ne lui laisse pas le temps de réagir, je m'enferme de mon côté dans la salle de bain et me détache les cheveux.

Nous sommes censés être à l'hôpital dans 10 minutes.

Je retire mes vêtements, les jette dans la corbeille de linge sale puis m'empresse d'appliquer du parfum pour masquer l'odeur de pizza qui me colle à la peau.

Je grimace en remarquant que j'ai un bout de fromage collé sur la joue.

Mon Dieu, l'horreur.

Je me lave le visage en frottant de toute mes forces pour évincer tout indice qui laisse penser que j'ai mangé de la pizza.

J'enfile ensuite ma robe, bataille pour atteindre la fermeture dans mon dos puis m'attaque à mes cheveux. Je fais l'impasse sur le maquillage, j'ai deux mains gauches et risque de me plonger la brosse à mascara si je tente quoique ce soit.

Je soupire en fixant mon reflet dans le miroir.

C'est loin d'être l'image que je m'étais imaginée. Je me voyais entrer à l'hôpital, parfaitement coiffée et maquillée. J'aurais vu Lowell me sourire puis me proposer de danser. Cela ne risque pas d'arriver, qui veut danser avec une personne qui ressemble à une adolescente qui a essayé d'impressionner avec sa tenue à sa première soirée mais qui a complètement ratée. Le problème est que je ne suis pas une adolescente, je suis censée être une adulte capable de maitriser l'art du pinceau et du fond de teint à merveille.

On peut clairement voir que je n'ai fait aucun effort. Mes cheveux tombent sur mes épaules de manière négligés, mes yeux sont accentués de cernes si profonds que l'on pourrait presque voir le mot « fatigue » gravé à l'intérieur.

Je soupire, pince mes joues pour tenter de me donner un peu de couleur. Le seul atout de cette tenue est bien la robe mais je ne la mets pas du tout en valeur. Il s'agit de la robe que j'ai porté le premier jour où Ruth est arrivé dans cet hôpital.

J'ai pensé que cela lui ferait plaisir de me voir avec puisque je lui avais promis de ne jamais le laisser tomber quand je portais cette robe.

Elle est simple, c'est une robe beige à bretelle qui s'arrête juste au-dessus du genou. Elle est cintrée à la taille.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant