CHAPITRE 52

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ELLIE

Je cligne des yeux, grogne lorsque quelqu'un ouvre les rideaux de ma chambre et me surprend à vouloir lancer un coussin en direction de cette personne.

« —Il est temps que tu sortes un peu ! » S'exclame Angeline en me dévisageant sans masquer son désespoir.

Je secoue ma tête négativement.

Nous sommes mercredi, je n'ai pas cours de la journée. Je n'ai donc pas eu de raison valable de me lever.

J'ai cette douleur qui me consume de l'intérieur. C'est infernal, je n'arrive pas à voir le bon côté des choses. J'ai cette voix qui me rappelle constamment que je ne vaux rien. Je n'ai même pas réussi à garder Lowell prêt de moi.

Je finis par faire fuir tous ceux qui croisent mon chemin.

Mes parents ne me parlent plus, mes notes ont chutés considérablement et mon cœur est en miette.

Je me retiens de pleurer parce que oui j'ai envie de pleurer comme si mon corps voulait me rappeler sans cesse que je suis une pauvre fille.

Pleurer peut faire du bien lorsqu'il s'agit de quelque chose de rare, mais quand pleurer devient une habitude, un geste quotidien, cela perd toute valeur et rend l'acte et la personne encore plus misérable.

Cela fait trois jours.

Je me suis même surprise à compter les minutes mais j'ai abandonné.

Gaspard et Angeline sont venus me voir lundi, ils avaient apporté à manger. Cela aurait pu me réconforter mais cela n'était pas le cas. Voir leur amour si pur, si parfait fasse à moi m'a donné envie de vomir.

En plus de faire fuir les gens, je suis aussi mauvaise langue avec le peu de personnes qui tolère ma présence.

Je soupire alors qu'Angeline retire la couette qui couvre mon corps.

Le mardi, Gaspard a tenté de me faire dîner chez lui mais j'ai refusé. Un peu plus tard dans la soirée, Angeline a débarqué, elle m'a forcé à la faire entrer chez moi et on a fini par passer la nuit à discuter. Je lui ai proposé de dormir à la maison plutôt que de la laisser partir en pleine nuit après tous les efforts qu'elle a fourni malgré notre relation récente.

Je sais que je ne mérite pas l'attitude qu'ils ont envers moi. Je suis ingrate, égoïste et je suis par-dessus tout jalouse d'eux.

J'aimerais leur dire la vérité, que je n'arrive pas à les voir autrement que comme le couple que je ne serais jamais avec Lowell.

J'aimerais sortir de cette boucle infernale qui m'empêche de voir la vie d'un œil nouveau. Je suis coincée, entre mes pensées sombres et mon attitude défaitiste.

« —Aller Ellie ! Fais un effort. » Insiste-t-elle en posant ses mains sur ses hanches comme pour se donner de l'autorité.

Je me redresse, passant une main dans ma crinière avant de grimacer en réalisant que ma main est coincée dans mes cheveux.

La joie des cheveux bouclés.

Je retire ma main tant bien que mal et dévisage Angeline qui incarne la perfection.

Elle porte un pyjama que je lui ai prêté. C'est un pyjama rayé qui ne mettrait personne en valeur et pourtant sur Angeline, je vois ce pyjama sous un autre jour. Il lui va parfaitement. Il a beau être ample, cela donne un côté négligé qui lui correspond.

Je réalise alors que je suis tellement désespérée, que je me mets à décrire mes pyjamas.

Je fronce les sourcils et quitte mon lit en ignorant ce pic dans ma poitrine.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant