CHAPITRE 60

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ELLIE

Je me tiens devant l'immeuble en secouant ma main pour saluer mes parents qui s'éloignent en voiture. Ils emportent avec eux cette joie de vivre qui me manque tant.

Je déglutis puis fais volte-face pour m'engouffrer dans l'immeuble et me réfugier dans mon appartement.

Je passe toute la matinée à dormir dans le canapé comme si en me réveillant tous mes problèmes allaient se résoudre par eux-mêmes.

Je me réveille encore plus mal en point, une douleur au crâne m'empêche de profiter pleinement de l'énergie que cette sieste m'a fournie.

Je me lève d'un pas lent vers la cuisine et réchauffe un plat que ma mère m'a préparée avant de partir.

Je fixe d'un oeil vide le plat qui tourne sur lui-même dans le micro-onde. Je me laisse à nouveau plonger dans mes pensées les plus sordides lorsque la sonnerie m'indiquant que mon plat est chaud retentit.

Je cligne des yeux, retire le plat et ignore la brûlure que cela me procure. Cette douleur est la bienvenue.

Je mange dans un silence glaçant, un silence d'enterrement qui me serre la gorge.

J'ai deux heures de cours cet après-midi et j'irai voir Ruth après.

Je passe l'heure qui suit à me préparer, à couvrir les traces de fatigue qui ornent mon visage. Je m'entraine à sourire, à rire, à hausser les sourcils comme si cela pouvait me rendre plus vivante.

Je me donne une bonne claque puis quitte la salle de bain pour attraper ce qui me sert de téléphone. Je constate que Gaspard est déjà là. Il m'a envoyé un message pour me dire qu'il m'attend en bas.

J'ai suivi le conseil de ma mère, elle m'a dit de ne pas rester seul lorsqu'on souhaite s'isoler.

Je verrouille la porte derrière-moi, ignore le fait que je n'ai pas lacé mes chaussures et descends les marches d'une telle manière qu'on dirait que je suis pressée d'aller en cours.

Je remarque immédiatement la voiture de Gaspard qui est stationnée. Je m'installe à l'intérieur alors que mon ami m'accueille avec un sourire chaleureux.

"—Tes parents sont repartis ce matin ?" Me questionne-t-il.

J'acquiesce.

« —Tu tiens le coup ? » Me demande-t-il.

Je déglutis puis me tourne vers lui.

Je finis par hausser les épaules. Je déteste paraitre faible, inspirer de la pitié aux gens et pourtant c'est ce que je fais depuis deux semaines.

Il démarre sa voiture, augmente le volume de la radio.

« —Je peux te ramener après les cours chez toi si tu veux ? » Me propose-t-il.

« —Je vais voir mon frère après. » Lui expliqué-je.

Il hausse ses épaules.

« —Je peux attendre. » M'annonce-t-il.

Je hausse un sourcil de surprise puis le dévisage.

« —Tu n'as pas à faire ça. » Lui rappelé-je.

« —J'ai envie. D'ailleurs si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien venir avec toi. » Me demande-t-il.

Je visualise Gaspard avec mon frère. Ca me parait logique. Je me remémore la première fois que j'ai présenté Gaspard à Ruth. Je me rappelle aussi avoir été voir Lowell, les laissant seuls.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant