CHAPITRE 24

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ELLIE

Le week-end est enfin arrivé et je serais presque tentée de m'enfermer dans mon appartement pour toute la journée mais malheureusement le devoir m'appelle, enfin tout du moins le travail m'appelle.

Je me retrouve l'esprit encore ensommeillé dans un taxi en direction de Philadelphie.

Je me force à me concentrer sur les immeubles qui défilent sous mes yeux pour éviter de replonger dans les bras de Morphée.

Je suis anxieuse pour tout vous dire.

Je sais qu'après le travail je serais forcée d'aller à l'hôpital pour aller voir Ruth. Ruth qui n'est d'ailleurs pas le sujet de mes préoccupations. Vous devinez de qui je parle bien entendu.

Lowell.

Rien que de repenser à ce qu'il s'est passé avant-hier me donne envie de me cacher six pieds sous terre, par cela je fais bien évidemment référence aux tombes et donc à la mort. Je suis morte de honte, il n'y a rien d'autre pour d'écrire mon état mental actuel.

Comment ai-je eu le culot de quitter la pièce sans aucune explication ?

Je passe une main dans mes cheveux pour tenter de remettre mon apparence en ordre. Si je ne peux pas m'éclaircir les idées je veux au moins faire en sorte de donner une image qui prouve le contraire.

Avant de partir, je comptais m'attacher les cheveux mais j'ai abandonné à la dernière minute. Sur le coup je me suis persuadée qu'il s'agissait simplement d'une manière de ne pas perdre de temps supplémentaire mais je sais au plus profond de moi qu'il ne s'agit pas de cela.

Je revois Lowell en train de jouer avec mes cheveux, mon ventre se contracte à cette pensée.

Ce n'est pas la première fois que Lowell a été tactile avec moi, nous nous sommes déjà tenus la main et il lui est arrivé de me caresser la joue mais j'ai toujours interprété cela comme un geste innocent, une manière pour lui de me montrer qu'il apprécie ma présence.

Mais jeudi dernier, cela n'avait rien à voir avec un geste innocent et amical, il m'a ouvertement confié qu'il me préférait les cheveux détachés et il a joué avec.

Si je ne connaissais pas si bien Lowell j'aurais sûrement écouté cet espoir naissant au creux de ma poitrine qui me chuchote qu'il commence à m'apprécier.

Je lève les yeux au ciel rien qu'en l'envisageant.

Lowell est capable de beaucoup de chose mais je ne pense pas que m'apprécier en fait partie, enfin en tout cas pas dans le sens que je donne à ce mot.

Me voilà en train de débattre avec moi-même sur les possibilités qu'un homme dont je suis amoureux soit capable ou non de m'apprécier.

J'enfonce mes mains dans mes poches de veste pour tenter de me donner un peu de contenance, réalisant que je laissais beaucoup trop mes émotions paraitre sur mon visage ce qui m'a valu quelques regards en biais du conducteur.

Je constate alors que ce geste qui parait si anodin n'en ait rien. Je n'ai jamais eu pour habitude de mettre mes mains dans mes poches, jusqu'à ce que je voie Lowell le faire à plusieurs reprises.

J'ai remarqué qu'il le faisait souvent lorsqu'il sentait qu'il perdait les rennes de la situation.

J'ai inconsciemment repris cette mimique. En plus de s'être insinué dans mon cœur, il s'est aussi insinué dans mes habitudes.

Je retourne à mon problème principal. Honnêtement je n'ai pas d'explication rationnelle pour son comportement. J'ai été surprise et si je n'avais pas trouvé cela aussi louche je me serais sûrement laissé séduire. Mais le problème est là, Lowell ne fait pas dans la séduction, c'est ce qui m'a troublé au point de me pousser à prendre la poudre d'escampette.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant