CHAPITRE 54

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ELLIE

J'essaye de faire taire le réveil qui me sort de mon sommeil profond. C'est une torture.

Je grimace et finis par quitter mon lit à contrecœur.

Je compte aller voir Ruth aujourd'hui.

Je n'ai pas cours de la journée ce qui est une bonne chose étant donné que j'ai n'aurais pas eu la motivation d'y aller.

Ne suivez-pas mon exemple !

Je ne sais pas pourquoi je continue dans cette voie.

Je devrais abandonner ce cursus au lieu de me laisser plonger. Mais je pense que c'est le seul élément stable de ma vie pour le moment. Puis je vois mes parents me sermonner sur le sujet.

Quand j'étais plus jeune, j'étais une élève sérieuse, sérieuse mais pas prodige. Je faisais mes devoirs et savais me débrouiller pour avoir la moyenne à un contrôle. Puis j'ai emménagé ici.

Mais bon, je suppose que mon parcours scolaire ne vous intéresse absolument pas.

Je tente de me donner bonne figure alors que je fixe mon reflet dans le miroir.

Je souris, passe une main dans mes cheveux et pince mes joues pour donner de la couleur à mon teint cadavérique.

J'ai presque l'air... normal.

Je secoue ma tête puis attrape ma veste pour l'enfiler.

Je ne vais pas non seulement aller voir Ruth, mais passer la journée avec lui. Alicia quitte l'hôpital aujourd'hui, je ne peux pas le laisser seul.

Je pose mon regard sur la paire de rollers. Cette paire de rollers que j'ai acheté le jour où j'ai rencontré Lowell pour la première fois.

Je détourne le regard, la boule au ventre et l'envie de revenir en arrière.

Alors que je m'apprête à appeler un taxi, je décide de faire demi-tour, enfile les rollers, glisse des chaussures dans mon sac et m'élance sur la route.

J'ignore l'état dans lequel je vais arriver à l'hôpital mais j'ai besoin de libérer cette constante frustration.

J'appuie sur mes genoux, le souffle court, les cheveux dans les yeux et le cœur qui bat à la chamade.

Je me surprends à sourire en réalisant que je me sens enfin vivante. Je prends réellement conscience de ma propre personne lorsque des voitures roulant beaucoup plus vite me dépassent.

C'est presque euphorisant.

Je finis par arriver enfin à destination. J'ai le front en sueur mais toujours ce sourire, comme si en me dépensant de la sorte je m'étais libérée d'un poids.

Je déchausse mes rollers et enfile mes baskets.

Je pénètre ensuite dans l'établissement sous le sourire chaleureux de Faith.

« —Ellie ! Cela fait longtemps ! » S'exclame-t-elle.

Je m'approche du comptoir et lui tends mes rollers d'un geste presque mécanique.

Elle les attrape et les range sous son bureau.

« —J'avais énormément de travail. » Mentis-je.

Elle acquiesce.

« —Oh je pensais que c'était parce que... » Commence-t-elle mais une autre voix l'interrompt.

Je me tourne pour découvrir Alicia, les cheveux coiffées et un sourire forcé au visage. Je découvre alors deux figures derrière et je comprends enfin.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant