CHAPITRE 78

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LOWELL

Je passe une main sur mon visage. Je suis à deux doigts de ne pas retourner dans cette chambre alors que la silhouette de mon père s'évapore au fond du couloir.

Je déglutis, prends sur moi et ouvre la porte pour me faufiler dans la pièce.

Tu n'es pas une tapette Lowell ! Réveille toi bon sang...

Je lève les yeux et constate que tous les regards sont rivés sur moi. J'évite de croiser celui d'Ellie, je sais qu'à la seconde où je le ferais, je ne pourrais pas contenir le flux d'émotions qui me traverse.

Je me racle la gorge alors qu'Ellie reprend la parole.

« —On va vous laisser. On a encore beaucoup de choses à faire. » Marmonne-t-elle en s'approchant de moi. Tout le monde devine qu'il s'agit d'un mensonge mais personne n'ose la contredire.

« —Tu me tiens au courant Lowell ? » Me questionne alors Ruth comme si nous étions des amis proches. Je mets quelques secondes à réaliser qu'il me parle. Je hoche vivement la tête et leur tourne le dos avant de quitter la pièce en quelques secondes.

Je sais que ce n'était pas poli mais je n'en ai rien à cirer. Je veux simplement me digérer les paroles de mon père tranquillement, pouvoir me lamenter sans avoir à subir le poids constant de regard inquisiteur et dérangeant.

C'est la main d'Ellie qui glisse sur mon bras qui me reconnecte à la réalité.

Je continue d'éviter son regard et je sais que cela l'affecte grandement.

Elle a toujours eu du mal à me gérer lorsque je laisse mes émotions s'échappaient de cette façade d'impassibilité que j'ai construite. Elle ne sait jamais s'il faut me pousser à parler ou se contenter de me laisser me confier lorsque l'envie me chante. Elle avait agi de la même façon lorsque George nous a quitté. Je pourrais l'aider et faire des efforts mais en tout honnêteté je n'en ai aucune idée.

J'enfouie mes mains dans les poches de mon gilet alors qu'elle me suit silencieusement.

Lorsque nous atteignons le hall de l'accueil, elle me presse gentiment le bras pour attirer mon attention. Je tourne doucement ma tête vers elle et elle marmonne un « je reviens » avant de prendre la fuite vers le comptoir pour parler avec Faith.

Je reste immobile, je fixe des yeux mes chaussures sans savoir comment agir.

Si je laissais réellement mes émotions dictées mes actions, je serais probablement en train de m'arracher les cheveux et de crier à pleins poumons.

Je pourrais le faire, cela me libérerait d'un poids mais je sais que je le regretterai immédiatement après.

Alors que je débats intérieurement sur ce qui me ferait du bien, Ellie revient auprès de moi.

Je vois qu'elle est mal à l'aise, c'est peint sur l'ensemble de son visage.

J'acquiesce d'un faible mouvement de tête et nous recommençons à marcher en direction de la sortie. Lorsque nous traversons les portes automatiques, je lui attrape la main et enlace nos doigts. Un poids s'enlève de mes épaules lorsque la chaleur de sa peau éveille mes sens.

Elle semble troublée par mon attitude et je ne peux la blâmer.

Lorsque nous atteignons le bout de la rue, elle s'arrête et se tourne vers moi pour me faire face. Si je n'étais pas aussi perturbé intérieurement j'aurais probablement souri. Je savais qu'elle ne tiendrait pas longtemps avant de me poser des questions.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant