CHAPITRE 20

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LOWELL

Je laisse Ellie derrière moi et me concentre pour contrôler ma respiration.

J'essaye de me détendre mais je n'y arrive pas, j'ai cette colère qui m'empêche de me laisser aller.

J'ignore la femme de l'accueil qui m'interpelle et traverse le couloir, fixant un point invisible devant moi, le cœur qui bat et l'envie de frapper contre quelqu'un grandissant.

J'ai cet espoir soudain de voir Ellie me rattraper mais je me reprends en main, ce n'est pas un putain de film à l'eau de rose.

Je ne mérite pas que l'on me coure après.

George m'aperçoit alors que je me dirige vers la cage d'escalier.

Je ne le calcule pas, je continue de marcher et exploite le fait qu'il soit en fauteuil pour grimper les marches et le bloquer dans cette course.

Je laisse cette colère me ronger, je laisse cette colère me diriger, dicter mes actions et mes mots.

Je me réfugie dans cette chambre qui m'a été attribué.

Je claque la porte derrière moi par la même occasion puis m'affale sur ce matelas, dans cette pièce si impersonnelle.

Mes pensées se mélangent mais ma haine reste présente, plus forte que jamais.

Il n'a fallu que d'un simple regard pour que je disjoncte complètement.

Il était là dans sa blouse avec son sourire suffisant.

Il me toisait et faisait de la lèche à Ellie sans aucune honte.

Cet homme que j'ai pour père a malheureusement une trop grosse emprise sur moi.

Je me déteste pour laisser cette haine que j'éprouve à son égard m'empêcher de me maitriser.

Je ne peux pas me résoudre à tourner la page, à lui pardonner et a tout simplement effacer d'un geste toute cette colère que j'éprouve pour lui. Je ne peux pas, c'est ce qui me permet de me réveiller tous les matins, mais c'est aussi un handicap.

Jusque-là perdre le contrôle ne m'a jamais fait peur, j'étais toujours seul, peu importe ce que je faisais, il n'y avait que moi.

Mais maintenant, mes actions se répercutent aussi sur Ellie.

Il sait que j'apprécie Ellie, il l'a vu en un simple regard et je sais qu'au moindre écart il va l'utiliser pour m'atteindre.

Traitez-moi de paranoïaque mais je connais mon père.

Il est aussi déterminé que moi, il est prêt tout pour atteindre son but, peu importe les conséquences.

Pour atteindre ce poste de directeur d'hôpital, il a tout simplement discrédité la seule personne qui lui faisait de l'ombre pour ce poste.

Mon père ne travaillait pas ici ce qui donnait de l'avantage au cardiologue qui prétendait pour le poste et travaillait ici depuis 10 ans.

Mon père a tout simplement engagé un détective privé pour trouver le point faible de ce cardiologue et il a découvert une maitresse, une amante.

Il s'est empressé d'envoyer les clichés du pauvre docteur en train d'embrasser cette jeune fille au domicile du cardiologue.

La femme de son concurrent a ouvert le courrier.

Vous connaissez la suite, procédure de divorce, mon père qui appuie sur le fait qu'il ne faut pas donner la direction d'un hôpital a quelqu'un qui traverse une période si instable.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant