Chapitre 24

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Soit, si ta déscision est prise, le bûcher t'accueillera parmi ses cendres.
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- Le lendemain on l'emmena sur le bûcher. Les gardes le huèrent sur tout le chemin parcouru jusqu'au poteau sur lequel on devait l'attacher. Les habitants du royaume, eux, se contentaient de le regarder périr peu à peu, sachant parfaitement qu'il n'avait rien à faire sur le feu.
On l'attacha au poteau avec des cordes que l'on serrait si fort qu'il n'arrivait presque plus à respirer. Il se contentait de regarder le roi fou, et d'un seul regard, lui exprimer toute la haine qu'il portait vers lui. Devant ce personnage arrogant, il avait feint de ne pas craindre la mort, mais comme tout être vivant, il en avait peur quand même.
Mais il l'acceptait. Il acceptait de ne pas mourir auprès des siens. Il acceptait de ne pas pouvoir dire à sa mère combien il l'aimait. Il acceptait de ne pas pouvoir vivre plus longtemps. Et surtout, il pardonnait le roi tous ses actes de méchanceté, toutes les tortures qu'il avait pu faire subir aux autres pour avoir ce qu'il voulait. Et c'était ça sa plus grande force : accepter et pardonner malgré toute la méchanceté.
Le bûcher fut allumé. Les flammes léchaient la paille et le bois entassés. Le feu se propageait lentement autours de sa prochaine victime comme un fauve autours de sa proie. Il en semblait presque vivant. Le feu rugissait son contentement et sa faim.
Mais, soudain, au loin un autre rugissement lui répondit. Un point noir et brillant volait à toute allure vers l'endroit où la mort s'apprêtait à accueillir un nouveau membre à sa guilde. Ce fut un espoir de la voir. Un cri de joie retentit dans les lueurs rouges dorées du bûcher.
Le roi remarqua comme tous les autres la créatures de flammes, et ordonna de suite de la tuer, sans aucune pitié. Mais les gardes avaient beau lancer des flèches tueuses envers la dragonne, elle ne mourrait pas. Ils commencèrent lentement à paniquer ainsi que les habitants présents.
Elle atterrit dans un bruissement d'ailes sur le bois grignoté par les flammes. Une lumière vive apparut, aveuglant tout le monde. Quand elle disparu aussi soudainement qu'elle était apparue, on voyait le dragon. Et sur son dos, s'étendait une silhouette.
À ce moment fut la panique générale. Tout les monde se ruaient vers la sortie, et ceux qui tombèrent furent piétinés sous la foule effrayée.
Les gardes tentèrent tant bien que mal de tuer la créature hostile, elle se contentait de les écraser sous ses gigantesques pattes. La mère enragée se tourna alors lentement pour faire face au roi. Personne ne touchait à son bébé, personne.
Le roi sut que sa vie allait à sa fin, et dans un souffle, il fut brûlé vif, recevant le pauvre sort qu'il avait réservé à pleins de personnes avant lui. Seule de la cendre s'étendait sur terre, recouvrant les morts par leur douce couverture noire.
Kellil réinstaura un climat de paix dans le royaume dévasté par la peine. Les habitants apprirent, peu à peu, à accepter les dragons, à ne presque plus les craindre, et même à les apprécier. Les dragons purent de ce fait revenir dans ce monde plus fertile que la montagne. Kellil fut nommé de plusieurs surnoms, comme "L'homme de feu", "Le sauveur aux dragons", "Le héros de la paix", mais il y en avait un qui persistait : "Dragonnier".

Des applaudissements retentissent derrière nous, venant sans doute du grincheux. Moi j'étais certes surprise d'entendre une nouvelle version de l'Histoire, mais elle n'avait toujours pas répondu à ma question. Est-ce que la magie existe ?

Jason a l'air super surprit après avoir entendu cette histoire, comme s'il la redécouvrait mais d'une nouvelle façon, sous un nouvel angle. Il a même l'air un peu émerveillé.

Je me plains, mais je suis toute aussi émerveillée que lui. C'est comme si on voyait l'histoire se passer sous nos yeux, comme si elle se déroulait au moment même où elle la racontait. On pouvait presque entendre les rugissements des dragons dans la Montagne Noire à moins que ça ne soit les trois petites bêtes de derrière qui s'agitent un peu.

Kain arrête d'applaudir bêtement, se sentant sans doute un peu seul.

- Je sais que je n'ai pas vraiment répondu à ta question, mais, le reste, tu dois le découvrir par toi même. Finit Adelmire.

Dragon PrincessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant