Dragon Princess

Chapitre 97

J'ouvre les yeux sur une rangée de montagnes et de forêts.
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Ils restent là. Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas envie de partir. Moi c'est la seule chose que j'aimerais faire. Mais je ne peux pas. On me retiendrais. Et je ne suis pas assez forte pour me battre. Alors j'observe les montagnes. Elles sont comme moi. Elles ne peuvent pas partir. Elles doivent rester là à veiller sur les arbres en bas. Comme des reines qui regardent leur peuple s'agiter en contrebas.

Je soupire. Mon regard descend vers mes pieds nus. Je prend un des cailloux dans mes mains. Elles sont trop petites pour pouvoir l'entourer complètement. Il a de petites fentes sur le côté. Il a dû tomber des hauteurs avec le vent. La pierre n'est pas lisse. Elle a pleins de bosses partout qui lui donnent une forme d'animal étrange. Mais c'est son étrangeté qui la rend intéressante. Qui la rend belle. Je la repose délicatement à mes pieds. Elle peut retourner dans son sommeil éternel.

Je me relève du petit tas de terre sur lequel je m'étais assise. Les cailloux forment une agréable sensation de vivant à mes pieds nus. J'aime pas les chaussures. Elles font mal aux pieds à les serrer autant. C'est pareil avec les robes. Je ne les supporte plus. Et on ne se peine plus à m'obliger à les porter. À chaque fois je fais une crise. Et la robe finit déchirée. J'entends des pierres dégringoler jusqu'ici de derrière. Des gens arrivent ! Je n'ai pas de cachette ici. Ils vont me trouver et je vais devoir retourner dans cette malheu…

- Iléa ? Qu'est-ce que tu fais encore ici ? Demande une petite voix de garçon.

Je baisse la tête et me se rassis sur la terre molle. Je fronce les sourcils et boude. Ils me l'ont sans doute envoyé pour me calmer et pour que je revienne. Mais cette fois je resterais. Je ne veux pas quitter les reines montagnes. Ils ne peuvent pas faire tout ce qu'ils veulent avec moi. Je ne suis pas à leur service. Il soupire et s'assoit à côté de moi. Je me force à garder ma mine en colère et ne pas fondre dans un câlin. Mais à la place c'est lui qui me prend dans ses bras. Je ne sais pas comment réagir.

- Ils s'inquiètent tous pour toi là-bas. Il murmure à mon oreille.

- Je m'en fiche. Je n'irais pas voir ce monsieur. Je boude.

- Ce monsieur va t'emmener vers des parents qui s'occuperont de toi. Il soupire.

- J'EN VEUX PAS DES PARENTS JE VEUX RESTER AVEC TOI ! Je crie, puis fonds en larmes.

- Moi aussi je veux rester avec toi, mais je dois finir ma formation ici, puis après je te rejoindrais, je te le promets. Il rassure.

- Non, je veux faire la même formation que toi ! Je veux devenir aussi forte que toi ! Plus forte que toi ! Je m'écrie entre deux reniflements.

- Quand j'aurais fini je pourrais t'enseigner. Il sourit en se dégageant de mon emprise et me prend par les épaules pour me regarder dans les yeux.

- Non, je veux apprendre maintenant ! Je grogne.

- Tu ne peux pas ! Il fait en soupirant.

- Pourquoi ?! Je m'exclame.

- Parce que tu es trop petite.

Je me relève suite à sa remarque. Les larmes coulent toujours sur mes joues. Je les essuie mais elles n'arrêtent pas pour autant. Je renifle et me grandis le plus que je peux, toujours en boudant. Je le dépasse d'une tête quand il est assit et moi debout. Il fait un petit sourire amusé. Je monte même sur une pierre lisse pour être plus grande. Je bombe mon torse encore plus qu'avant pour gagner encore un peu de hauteur.

- Je suis plus grande que toi ! Je lance en boudant.

- Ça ne marche pas comme ça … Il rigole.

- Alors ça marche comment ? Je demande.

- Je te promets de revenir te chercher. Il fait.

- Promit ? Je questionne, encore une larme coulant sur mon visage.

- Promit. Il sourit déterminé.