Chapitre 78

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" VA-T-EN, ROYNDER ! C'EST UN PIÈGE ! "
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Hein ? De quoi ? Comment ça ? De quel piège elle parle ? Mais tous les autres vont bien ! Pourquoi Saphir me crie ça tout d'un coup ? Oh. De la lumière noire. Mince. Le dirigeant, je ne sais pas vraiment comment l'appeler autrement, à de la lumière noire dans sa main et la jette soudainement vers moi. Avec, évidement la tête de méchant qui va avec. Sauf qu'il n'est pas très loin de moi.

Je n'ai pas le temps de l'esquiver et me prend une boule de lumière noire sur l'épaule. Il ne doit pas très bien savoir viser. Et en plus il ne m'a pas fait mal. Je ne comprends plus rien. Il veut me faire mal ou pas ?

Il y a comme un flottement dans l'air. Tout le monde me regarde soit avec une mine réjouie pour les dirigeants, soit avec une expression de surprise. C'est comme si le temps s'était arrêté. Puis, tout reprend son cours. Mes compagnons se tournent vers les méchants et sortent leur épée, certaines plus brillantes que d'autres. Les méchants et les gardes se tournent vers mes compagnons et les attaquent avec aussi des lames lumineuses.

Moi aussi je sort mon épée, afin de pouvoir servir à quelque chose. Je me jette vers l'avant, et l'enfonce dans la jambe d'un des gardes me faisant face. Enfin, non. Il ne me faisait pas face, mais ce n'est qu'un détail. Je la ressort. Elle est couverte d'une substance rouge. Je la regarde bêtement. Je n'ai jamais blessé quelqu'un de cette façon. Le soldat à qui fait mal tombe à terre en se tenant la jambe et en criant. Finalement, j'aimais mieux rester assise sur le siège de l'autre côté de la table. En plus tout le monde est aglutiné de ce côté.

Je me retourne pour partir. Je marche difficilement à cause du poids des remords. Je ne me savais pas capable de vraiment planter quelqu'un. J'ai toujours vu faire les chevaliers du roi. Mais je ne l'ai jamais fait moi même. À part sur des petis animaux. Il faut bien se nourrir. Arrivée à destination, je pose mes fesses lourdement sur la chaise. On est bien là, non ? En plus, les bruits de ferraille contre ferraille sonnent moins forts d'ici. Et si on oublie que c'est des épées que les gens tiennent, on dirait presque qu'ils dansent. Presque.

Un grand bruit retentit vers des rideaux que je n'avais pas remarqués jusque là. À quoi ça sert de mettre des rideaux si c'est pour ne pas qu'on les voit car ils sont de la même couleur du mur ? Juste pour ça, je n'ai pas envie de regarder de quoi vient tout ce bruit. J'ai l'impression d'avoir ôté une vie. Si sa blessure est trop profonde et que l'on ne la soigne pas à temps, oui, le garde va mourir. Et ce sera de ma faute. Un sifflement retentit à côté de mes oreilles aussitôt stoppé par…

" Pas le temps de te lamenter sur ton sort ! Bat-toi, je ne peux pas nous défendre tous les deux en même temps ! Crie Saphir dans ma tête. "

Elle se dresse entre plusieurs soldats et moi comme un rempart. Ils essayent tant bien que mal de la battre, mais elle est trop forte, et trop grande. Très grande. Même plus grande que la dernière fois que je l'ai vue. Elle tient à peine dans une si petite salle comme celle-ci. Elle grogne. Je ne sais pas si elle protège plus sa vie que la mienne. En tout cas, elle doit me protéger pour ne pas mourir. Elle grogne et impose sa puissance et sa force dans la pièce.

Son cri, me réveille. Je ne doit pas rester comme ça. Il faut que je nous protège. Car si elle meurt, moi aussi. Que je l'aime ou pas. Je reprends ma lame qui avait glissé de mes doigts et ne prend pas garde à la couleur éclatante qu'elle renvoie. J'ai peut-être tué quelqu'un, mais je m'en soucierai après. Je me remémore tous les durs entraînements que Kain m'a fait subir et me lance en avant sur d'autres gardes en tâchant de me battre de mon mieux.

Dragon PrincessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant