Chapitre 9

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Quelqu'un me plaque contre le mur, sa main collée sur ma bouche de manière à étouffer mes cris. On est dans un coin sombre, et personne ne peut nous voir ou nous entendre ...
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Je me débat contre cette force inconnue, mais la personne me tient fermement de manière que je ne puisse pas me libérer. J'arrête alors de me débatre car ça ne sert à rien et ça puise dans mon énergie. Je peste contre l'inconnu qui me maintient intérieurement, puisque je ne peux pas parler. Le méchant inconnu, se penche à mon oreille et chuchote :

- Tais-toi ou je te tranche la gorge sans aucun remord.

Je reconnais la voix de celui qui me parle. Kain ! Mais qu'est-ce qu'il fiche ici ?! Coupant court à ma question, il se retourne et me plaque contre son torse tout en prenant soin de mettre un couteau sur ma gorge pour pas que je parle. J'avale difficilement ma salive.

- T'as intérêt à ne pas parler. Grogne-t-il.

Les voix se rapprochent de plus en plus, et deux personnes entrent dans notre champ de vision. L'un c'est un garde à grande carrure que je ne reconnais pas, et l'autre c'est l'un des nobles qu'il y avait dans la salle de trône quand j'étais brusquement arrivée.

Il est grand, musclé, le regard d'un bleu azur et une capuche noire couvre ses cheveux blonds comme les blés. Il aurait fait craquer plus d'une fille si il n'avait pas cet air de méchanceté qui le rend effrayant. Il est vêtu de noir de la tête aux pieds, le garde lui est revêtu de l'uniforme habituel des gardes.

Je retiens mon souffle, et écoute leur conversation.

- Tu crois que c'est elle, Jacerias ? Pourtant je croyais que ça devait être un garçon ! S'exclame le garde.

- Si c'est le cas, nous devrons exécuter le plan plus tôt que prévu. Répond le noble, qui s'appelle probablement Jacerias puisque le garde l'a appelé comme ça.

- On ne devrait pas essayer de la mettre de notre côté ? Ce sera un atout inestimable ! Reprend le garde.

- Le maître ne veut pas prendre de risques, et veut encore moins perdre son temps avec des sotises pareilles ! Cesse donc de poser des questions, et retourne faire ton travail, imbécile ! S'énerve-t-il.

Sur ces mots ils partent à l'opposé l'un de l'autre, le garde à droite, et le fameux Jacerias à gauche.

Kain me relâche cinq minutes après qu'ils sont partis, pour bien être sûr qu'ils ne nous entendent pas. Je recule rageusement, loin de lui, et le fusille du regard. Lui aussi a l'air plutôt énervé contre moi.

- T'es folle ?! Si tu m'avais fais repérer, tout aurais été fichu ! Y aurais plus qu'à signer notre contrat de mort ! Puis qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille ? Heureusement que t'as une tenue noire, car sinon ils n'auront pas donné cher de notre peau ! S'écrie-t-il.

Je le regarde un moment silencieuse, et réfléchis aux propos du garde et de Jacerias. Après un long moment de silence, où Kain n'oublie pas de me fusiller du regard, me laissant le bonheur de prendre la parole en première, je reprends :

- De quoi ils parlaient ? Quel plan ? De qui ils parlaient ? Qui était censé être un garçon ? Je demande, ignorant ses cris.

Je vois qu'il se calme un peu suite à mes questions.

- Tu pose trop de questions à la fois. Reprends les une par une. Grogne-t-il en se pinçant l'arrête du nez.

- De qui ils parlaient ? Je questionne, lui obéissant sans broncher, comprenant que ça ne me mènerait à rien.

- T'es sûre de vouloir savoir ça ? Il fait, en levant le sourcil.

Je le regarde surprise. Pourquoi cette question ?

- Pourquoi tu me demande ça ?

- Parce que tu pourrait ne pas supporter la réponse. Répond-il.

Ok, c'est bon j'ai compris. C'est vraiment un enfoiré !

- Arrête !

- Arrête quoi ? Lance-t-il en souriant, l'air de rien.

- Arrête de penser que je suis une fragile trop émotive et bonne à rien. Je réplique.

- Tu sais te battre avec une épée ? Tu sais utiliser la magie pour te défendre ? Tu sais tenir une lance ou même un bouclier correctement ? Demande-t-il.

- Non, mais...

- Alors t'es une fragile trop émotive et bonne à rien. Coupe-t-il.

On se foudroie du regard. Si en cet instant un regard aurait pu tuer, c'est sûr, on se serait entre tués. Je fais de mon mieux pour ne pas flancher, ne pas détourner le regard, mais il n'a pas l'air commode et peut même faire un peu peur. À mon grand étonnement, il se retourne et part. Mais avant d'avoir disparu, il lève la main et lance :

- Au fait, c'était de toi qu'ils parlaient !

Puis il disparaît, me laissant dans ma surprise.

Dragon PrincessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant