25 : Ça devient trop... normal

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¤ Jonas Blue - We Could Go Back (Syn Cole Remix) ft. Moelogo ¤

Retour à la case départ.

Lever la tête, garder le regard vif et fier, ne pas flancher. Garder le sourire.

- Salut la tapette ! Comment ça va ? Pas trop mal au cul ?, riaient des abrutis.

Je soupirai, pas du tout prêt à affronter une nouvelle semaine.

- Chaton !

Soupirant fortement, je me retournai pour affronter ce que j'appelai plus communément, Hulk.

- Bébé !, souris-je hypocritement.

Ça ne rata pas, la grimace équivoque qui se fit présente sur son visage valait le détour. Reprenant cependant bien trop vite contenance, il m'encercla les épaules et dans un geste devenu presque habituel, il m'embrassa la tempe. A tel point que je ne réagissais plus à cette marque tout autant qu'elle nous devenait familière à l'un comme à l'autre. De quoi me faire frémir de peur.

- Comment ça va, Hulk ?

- Putain, je t'ai dit quoi ?

- Je sais. C'est pour ça que je continue.

- Va te faire voir !, maugréa-t-il.

- Tant de grossièreté dans une si jolie bouche, appuyai-je avec un clin d'œil. Et puis, si je le fais, c'est uniquement avec toi, bébé, m'amusai-je.

Petit grognement qui voulait tout dire en plus d'un immense sourire pour ma part.

- Quoi ? Si tu t'inquiètes de savoir si je vais voir ailleurs, je t'assure que je n'ai pas toucher à une paire de sein depuis...

Levant les yeux au ciel, je fis mine de réfléchir en lâchant un soupir théâtrale.

- Belle lurette !

- L'expression de vieux, sourit légèrement mon meilleur ami.

- Quoi ?! Mais tu...

- Hé, les tapettes, on veut pas de vos cochonneries. Allez faire ça ailleurs.

Arquant un sourcil interrogateur, je me tournai vers notre interlocuteur. Carter Gregor. Évidemment, il fallait que cet abruti revienne à la charge. Me tournant vers Zea, je me surpris à voir le bras de mon ami toujours posé négligemment autour de mes épaules. C'était devenu un geste tellement récurant que je ne le remarquai même plus. Franchement, je me demandai où nous mènerait cette histoire.

- Je vois pas ce qu'on fait de mal.

Grimaçant, suivi par ses acolytes de toujours, Louis, Fred et Quentin, il arborait une expression dégoûtée tout autant que ses amis qui nous dévisageaient de haut en bas comme si nous étions en train de copuler dans les couloirs.

- Les pédales dans votre genre n'ont rien à faire ici.

- Et pourquoi ?, le narguai-je avec calme.

Avec ce genre d'imbéciles, savoir garder son calme nous était souvent d'une grande utilité.

- Parce que c'est dégoûtant !

- Oh, je t'en prie ! Enlève un peu les œillères que tu as sur les yeux et pense par toi-même. Je sais que papounet a dit que c'était mal mais il serait temps que tu réfléchisses tout seul.

Furibond, ses poings se contractèrent alors que ses copains écarquillaient les yeux. J'étais à peu près sûr d'avoir fait mouche. Contractant à mon tour mes poings, je me préparai à contre-attaquer à mon tour. Il n'était plus à grand-chose de devenir violent – enfin, surtout à laisser ses copains le devenir – et je savais que peu de choses ne sauraient le retenir.

- Les garçons, en cours, et tout de suite !

Mme Delançon. Professeure de maths et peu encline à parler ou rigoler avec ses élèves, elle était ce qu'on pouvait appeler un tyran. Des yeux d'un marron glacé, de courts cheveux bruns tirant sur le roux, des lunettes rectangulaires montées sur un nez aquilin et une voix aussi rigide qu'un glaçon, il émanait d'elle une aura écrasante. Elle avait tout d'une professeure psycho-rigide pour autant, je l'appréciais. Toujours à l'écoute, elle savait nous expliquer les choses avec précision et ne se moquait jamais de notre niveau. Évidement, peu de gens l'appréciaient mais ses cours étaient passionnants et je savais apprécier ses paroles justes.

- Mais madame, vous avez vu comment ils sont ?, s'insurgea un des toutous de Carter.

Je l'avouai, si ma professeure grimaçait à notre vue, elle tomberait de très haut dans mon estime. Mais elle n'en fit rien et ne jeta qu'un rapide coup d'œil à Zea et moi qui avait gardé son bras autour de mon épaule. Sûrement pour se contrôler aux vues de la tension qui crispait son bras.

- Qu'y a-t-il de mal, monsieur Miller ?, contra-t-elle, fusillant Quentin de son regard glaçant.

Habillé de sa veste en cuir et de sa chemise trop serrée pour lui, les muscles de ses bras ressortaient beaucoup trop et feraient craquer le tissu au moindre mouvement brusque. Et il le savait en le voyant croiser lentement ses bras sur son torse tout aussi moulé.

- Ils ne peuvent juste pas sortir ensemble ! C'est contre-nature !, enragea notre adversaire.

Souriant à pleines dents au soupir las de notre professeure de mathématiques, mon sourire s'agrandit encore un peu plus à ses paroles :

- Je suis désolée de voir que cela vous répugne à ce point, monsieur Miller mais nous vivons au 21ème siècle et cela est légal. Donc si leur truc c'est tirer un coup entre mecs, je ne vois pas en quoi c'est un problème.

Je l'adorais surtout pour son franc-parler qui en ont fait halluciner plus d'un. Adressant un clin d'œil victorieux à cet imbécile, j'embrassai rapidement mon meilleur ami sur la joue dans un mécanisme qui ne me choqua pas, pas plus que Zea qui arborait un petit sourire suffisant au coin des lèvres. Le seul qui fut véritablement déstabilisé et choqué de cette marque d'attention finit par détourner les talons et se diriger vers le hall du lycée. Je savais qu'il allait ruminer dans son coin, essayant de se faire oublier, sûrement à la recherche de son prochain plan d'attaque. Et surtout, il cherchera sûrement comment faire pour faire oublier notre professeur de maths en compagnie de ses trois suiveurs de copains. Ça allait ternir sa réputation si Mme Delançon le voyait se tenir auprès de dérangés tels que ses dits copains, surtout quand on la voyait les suivre du regard, ses yeux marrons glacials fixés sur leur dos. Qu'il cherche, nous n'hésiterons pas à contrecarrer chacun de ses plans.

- Messieurs, on vous attendait.

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