Powerless

70 : Donner, c'est donner ; reprendre, c'est voler

¤ Shawn Mendes - Treat You Better ¤

L'avais-je vraiment choisi ? Avais-je vraiment déjà choisi mon meilleur ami ?

Comment pouvait-elle s'avancer ainsi alors que moi-même je n'en savais strictement rien ? Elle me sourit mystérieusement et m'offrit un petit geste de la main en guise de salut avant de retourner voir les autres. Et Zea. Bordel, il ne quittait plus mes pensées. Ça en devenait malsain. Je ne pouvais pas m'en empêcher, tout me faisait penser à lui. Il était une constante sur laquelle je me reposais mais dont j'oubliais l'existence.

L'avais-je choisi au lieu de ces soirées arrosées, pleines de nanas prête à passer une nuit dans mon lit ? Avais-je déjà choisi une queue à la place d'un vagin ?

Très classe, Lucas, vraiment, digne d'un gentleman. Je soupirais, fatigué de mes pensées toujours plus fouillis. Comment pouvait-elle savoir quel choix j'avais fait quand moi-même je n'en savais rien ?

La sonnerie me ramena sur terre et je soupirai avant de me rendre en Maths. Je devais me concentrer sur autre chose, ça en devenait vital.

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Finalement, la sonnerie me stoppa dans mon acharnement à l'apprentissage. Ça en devenait maladif ce besoin que j'avais de me plonger dans mes devoirs et mes cours mais valait mieux que ça se passe ainsi que je me noie dans l'alcool. Même si, je devais l'avouer, la chaleur doucereuse de l'alcool et la brume douillette qu'elle apportait m'aurait un peu plus réconforter. Soupirant, je pris sur moi et me dirigeais, le pas lourd, chez Sacha. Je n'avais aucune envie de la confronter encore moins de subir ses petites manigances. Mais il fallait que j'avance, que je me renouvelle. Il fallait que je me reprenne en mains. Bien que l'envie n'était pas spécialement présente, il fallait bien commencer à un moment donné. Et puis, soyons sérieux, toutes ces histoires ne me donnaient pas franchement une bonne image.

Prenant mon courage à deux mains, j'inspirai à fond avant de toquer à la porte de l'appartement de Sacha. Pitié, qu'elle ne soit pas là. Pitié, qu'elle ne soit pas là...

- Lucas ! Je t'attendais justement. Viens, entre.

Le sourire aguicheur, elle m'accueillait en peignoir, parfaitement coiffée et maquillée. Les yeux écarquillés et fixés sur sa silhouette de déesse, je m'avançais dans son appartement seulement parce qu'elle me tira à l'intérieur. Sans attendre, elle ferma la porte derrière moi et sur un dernier sourire sensuel plein de promesses, elle m'embrassa à pleine bouche. D'abord perdu, je ne réagis pas que ce soit à son baiser ou à ses caresses qui frôlèrent ma silhouette. Puis, comme un électrochoc, je repris conscience au moment où ses mains prirent le chemin de ma peau et se faufilèrent sous mon tee-shirt le faisant remonter lentement. D'un pas, je me détachai d'elle en m'écriant :

- Mais qu'est-ce qu'il te prend ?

Elle fronça les sourcils, perdue. C'était plutôt moi qui devait être perdu, pas elle que je sache.

- Tu te prends pour qui à me sauter dessus, comme ça ?

- Mais c'est à moi de te demander ce qu'il te prend. On a déjà couché ensemble, je ne vois pas le problème à recommencer.

- Mais Sacha, tu sais très bien que je ne couche pas deux fois avec la même personne, tentai-je.

Elle rit, amusée de mon désarroi quand j'essayais de détourner les yeux de sa silhouette si plantureuse. Chose qu'elle remarqua bien vite car le sourire qu'elle avait jusque-là perdu à mes paroles revint au galop. Portant sa main doucement à son épaule, elle repoussa délicatement le pan de son peignoir sur son épaule et le laissa glisser le long de sa peau pour me faire découvrir un ensemble de lingerie bien trop alléchant pour que je reste concentré sur son visage. Bordel de cacahuète, c'était une vraie déesse. Aphrodite en personne.