71 : Bordel, mais je dors !

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¤ Rilès – BROTHERS ¤

Zea

- Zea ?

Je grognai. Je dormais et pour une fois, je n'avais pas fait de cauchemar. Ça faisait depuis bien trop longtemps que je n'avais pas fait de nuit complète et j'avais besoin de ce week-end pour reprendre un peu de force.

Ça faisait bientôt plus de deux mois que Lucas m'évitait et que nous n'avions que de simples regards au loin. Ces mois avaient été long et la suite risquerait d'être tout aussi longue. Lucas me manquait atrocement et rien ne remplissait le vide que je sentais entre mes entrailles. J'avais besoin de lui mais je le savais, il n'était pas prêt et ne le serait sûrement jamais. Alors j'apprenais petit à petit à vivre sans lui et pour le moment, je n'y arrivais pas. Il avait été à mes côtés trop longtemps pour que j'arrive à vivre sans sa présence. J'en avais besoin mais il n'était plus qu'un fantôme.

- Zea ?

Je grognai à nouveau. Que le crétin qui me malmenait dans mon sommeil me laisse tranquille, j'en avais trop besoin.

- Zea, s'il te plaît, réveille-toi.

Je soupirai et finis par ouvrir les yeux. Il faisait noir dans ma chambre et seule la lumière de mon réveil éclairait ma chambre alors je ne savais absolument pas qui je devais frapper ou plaquer au sol. Pourtant, qui que ce soit, cette personne le méritait.

- Qui ?, maugréai-je, encore enfoncé dans le sommeil.

- C'est moi, Lucas.

De suite, je fus plus réveillé. En effet, la voix grave de mon meilleur ami résonnait dans ma chambre et me frappait comme une enclume. Bon sang, étais-je en train de rêver ?

- Je voulais te parler.

Me relevant doucement, toujours sous le coup du sommeil, je maugréais de vagues paroles que je ne compris pas moi-même. Inspirant un bon coup, je sentis une odeur particulière qui me fit tout de suite froncer les sourcils.

- Tu as bu ?

Je l'entendis soupirer avant de l'entendre bouger. Je ne sus pas exactement ce qu'il fit puisque nous étions dans le noir et mon regard fut attiré par la seule source de lumière de la pièce.

- Il est 4h du matin, Lucas.

- Je sais. J'avais besoin de courage. Je n'aurais pas dû mais je te jure que je ne bois plus autant. J'essaie de diminuer les doses. Je ne suis pas bourré.

Je grognai, pas très convaincu. Cependant, mon rêve semblait relativement réel.

- Qu'est-ce que tu me veux ?, marmonnai-je.

- Je voulais te parler un peu. Tu me manques.

Mon cœur rata un battement. Il était pas sérieux ?

- Tu te fous de moi ?

- Je t'assure que non. Je voulais... je sais pas. Mais j'avais besoin de te parler.

- Attends. Tu viens me voir à 4 heures du matin bourré pour me dire que je te manque malgré tout ce que je t'ai dit ? Dégage, Lucas.

Me renfonçant dans mon oreiller, je tentai de me rendormir et de m'enfoncer dans le doux réconfort qu'offrait les songes. Vaine tentative. La présence de Lucas semblait irradier dans mon dos et m'empêchait de même fermer les yeux. Il agissait sur moi comme un aimant et le quitter des yeux alors qu'il était juste dans mon dos relevait d'un défi trop important pour ma petite personne. J'étais encore trop faible face à lui malgré les deux mois passés et mon cœur serré me le faisait bien sentir.

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