¤ Bebe Rexha - I'm gonna show you crazy ¤
La fête battait son plein. Nous nous entendions même plus. La moindre parole que nous comprenions n'était que le fruit de la chance : dans ces moments-là, savoir lire sur les lèvres était d'une grande utilité. Les corps se collaient les uns les autres, se déhanchaient, la sueur était présente, collante à notre peau comme de la colle. L'alcool coulait à flot ainsi que la drogue. Les filles aussi mais cette partie de la fête m'était devenue inaccessible. Je ne pouvais plus que jeter quelques coup d'œil envieux aux chanceux qui se déhanchaient contre ces déesses aux courbes en plastique.
D'un seul coup, alors que j'étais assis dans mon fauteuil à regarder le déroulement de cette fête, fête que j'aimerais quitter au profit d'un lit moelleux, la musique s'arrêta brutalement, faisant grogner les danseurs présents sur la piste.
- Vous savez tous pourquoi vous êtes ici ?!, hurla le D-J de ses platines.
Évidemment que tout le monde le savait, du-con ! Les deux gars que tout le monde connaissait, les deux gars respectés mais coureur de jupons du bahut, en couple. C'était du scoop et tout le monde avait été mis au courant. Aucune personne de ce lycée n'était pas au courant de cette relation hors du commun.
En réponse à sa question, les sifflements et hurlements résonnèrent jusqu'à me percer les tympans. De là où je me trouvais, je ne voyais pas mon copain. Mais je savais pertinemment qu'il était dans le même état de colère si ce n'était pas plus.
- Je vous prie, mesdames et messieurs, de bien vouloir applaudir notre tout nouveau couple adoré !!!
Les exclamations fusèrent et furent tellement bruyantes que l'envie de me barrer fut plus pressante que depuis le début de cette soirée. C'était la première fois que j'avais une envie aussi puissante de me casser d'une soirée.
- Montrez-vous tous les deux, allons, soyez pas timides !
Beuglant dans son micro, j'avais juste l'envie de le lui faire avaler pour nous mettre dans une situation pareille. De suite après ça, tous les regards autour de moi se tournèrent vers ma silhouette avachi dans mon fauteuil. Soupirant lourdement, je finis par finalement me lever et à contrecœur pour me montrer.
- Lucas ! Où est ton copain ? Il n'est pas avec toi ?!
Il balada son regard un peu partout dans la pièce avant de reprendre sa plaisanterie.
- J'aurais cru vous voir tous les deux vous dévorer la bouche.
Ne fais rien de stupide, Lucas. Ne fais rien qui pourrait faire capoter le plan...
Haussant simplement les épaules en affichant un semblant de sourire amusé, je mis mes deux mains dans mes poches, les cachant aux yeux de tous au risque qu'on ne finisse par voir mes poings se former.
- Zea, mon pote ! Te voilà !
Merde, j'ai cru qu'il s'était barré. Peut-être aurions pu échapper à cette humiliation. Mais non, maintenant que tout le monde nous avait harponnés de leur regard scrutateur, nous n'avions plus le choix. Peut-être pourrions-nous éviter le baiser ?
- Mais que faîtes vous si éloignés l'un de l'autre ? Allons, les enfants, ne faîtes pas les timides. On est entre potes !
Bien sûr... En sachant que je connaissais la moitié des noms ici, on était tous potes quand même. Crétin.
Prenant mon courage à deux mains, je me faufilais entre les corps pour rejoindre mon petit ami – ce qui ne fut pas difficile aux vues des personne qui se reculaient pour me laisser passer et rejoindre Terminator – et fus devant lui bien trop vite. Essayant d'étouffer dans l'œuf toutes les exclamations qui pourraient suivre, je me penchai simplement pour atteindre sa joue et l'embrassai sur celle-ci avec tout le naturel possible. Ce qui apparemment fut une réussite aux exclamations enjouées qui suivirent. Bien, j'avais évité les effusions. Et pour bien pousser, je lui pris sa main entre les miennes et enserrai ses doigts entre les miens en appuyant ma tête contre son épaule en arborant un semblant de sourire heureux. C'était comme ça qu'on faisait, non ?
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Powerless
RomanceL'amour, vous devez connaître. Vous savez, ce sentiment libérateur qui nous prend au ventre, ce sentiment qui nous fait ressentir ces papillons ? Ces frissons qui nous dévalent l'échine, parcourent notre peau, bouffent nos pensées jusqu'à ce qu'il n...