¤ Angels – Vicetone feat Kat Nestel ¤
Mon souffle était coupé. J'avais un énorme sourire qui me mangeait la moitié du visage. J'avais l'esprit en ébullition, fouetté par les rires de mes amis et par son sourire, lui aussi immense.
Pour une fois, lui et moi oublions nos différents, oublions mauvais souvenirs, oublions les images qui défilaient sans relâche derrière nos paupières à chaque fois que nos regards se croisaient. A vrai dire, je ne savais plus si ces regards échangés étaient voulu ou non. Je ne savais plus si nous étions encore meilleurs amis mais à cet instant, tout ce qui comptait était ce paquet de farine encore à moitié plein qui trônait entre mes mains, prêt à passer à l'attaque.
- Clément ? Où es-tu ?
- Dans une porcherie.
OK. Je m'avouai vaincu. J'avais rigolé à gorge déployée et m'étais presque écroulé à terre après cette blague qui avait achevé le peu de retenu que j'avais. J'étais un être humain et enchaîner les blagues de mauvais goût mettait à mal le peu de self-contrôle dont je pouvais faire preuve. Et évidemment, c'est dans ces moments-là que mon rire se faisait plus entendre que mes paroles.
- Trouvé bébé.
Hurlant de rire devant la tête de mon meilleur ami, je ne pus m'empêcher de m'écrouler au sol. Je pataugeais dans de la farine, de l'œuf et du liquide vaisselle mais rien ne m'empêcherait de rire de cette face pleine de joie et d'œuf dégoulinant.
Hulk, un sourire amusé et joueur au coin des lèvres s'aventurait à vouloir m'achever de farine et de je ne sais quoi d'autre. En fait, cela n'avait servi à rien, j'avais rendu les armes face à sa moue mi-dégoûtée mi-amusée.
Me roulant par-terre, il en profita pour me renverser le peu de farine qui lui restait. Je n'en prêtais aucune attention. Je continuais à me tordre de rire sur le sol de la salle à manger.
- Oh putain, Hulk, si tu voyais ta tête.
Arquant un sourcil, il me donna un petit coup de pied tandis que je grognais de dépit après m'être calmé. Un immense sourire toujours collé aux lèvres, je ne pus néanmoins que froncer les sourcils devant l'œuf mélangé à la farine qui dégoulinait le long de mes merveilleux abdos – faut dire ce qui est.
- Je suis bon pour me nettoyer à la brosse à dents.
Levant les yeux au ciel, il attrapa un œuf et sans que je ne puisse l'arrêter, me l'écrasa contre mes cheveux déjà dégoulinants.
- Lucas ?
Soupirant de dépit, je relevais les yeux de mes mains pleine de farine. J'allais devoir passer dans une machine à laver à ce stade.
- Ouistiti !
Sans que je ne comprenne, un flash m'aveugla et je me retrouvai à jamais immortalisé dans le téléphone de Trevor. Bon sang, j'allais en entendre parler de cette photo.
- Trevor, je vais te buter.
- Pas autant que moi, bébé.
Les surnoms fusaient de toute part, aujourd'hui. A vrai dire, je ne disais pas non. Notre complicité à base de surnom me manquait plus que de raison et j'avais étrangement besoin de l'entendre me surnommer de façon si ridicule. Ça avait été la base de notre relation amicale, toujours à se ridiculiser à coup de « bébé » ou de « mon cœur ». Une règle pour nous faire râler.
Mais depuis ce fichu plan à la con, nous avions perdu cette habitude et ne les employions que pour appuyer sur le fait que nous étions un couple soudé. Et ceux qui nous échappait à moi comme à lui étaient redevenus une habitude étrange et énervante. Et j'avais l'impression de respirer à nouveau.
- Prépare toi à souffrir, Terminator.
Je ne réfléchis pas. En fait, dans ce genre de situation, je ne réfléchissais jamais beaucoup. Je courus dans sa direction en tentant vainement de le rattraper. Je ne pus faire deux pas. Mon pied glissa sur de l'œuf, partit trop loin, comme s'il avait voulu se détacher de mon corps – cet enfoiré – et je me retrouvais sur le cul à espérer que personne n'ait vu ma chute.
- C'est dans la boîte !, hurla de rire Demon.
Ce démon !
- J'vais t'enculer sale démon de mes deux !
- Dis donc, bébé, tu te calmes sur les insultes s'il te plaît !
Se dirigeant vers moi, je me relevais à toute vitesse pour ne pas que je me sente encore plus ridicule que je ne l'étais déjà. Le cul tâché de farine et d'œuf et les cheveux dégoulinant, je ne payais pas de mine.
Jetant un coup d'œil derrière lui, il s'approcha tellement prêt de moi que nos torses se touchaient presque. Ne me quittant de son regard noir, il ne me laissa même pas le temps de m'y préparer qu'il m'embrassa sur les lèvres comme si nous faisions ça tous les jours. Durant une petite seconde, ses lèvres se collèrent aux miennes pour repartir aussi vite qu'elles étaient apparues. Durant une petite seconde, les mêmes frissons me parcoururent l'échine. Durant une petite seconde, mon monde se rétrécit jusqu'à ne plus être centré que sur ses lèvres. Durant une seconde, je perdis mon souffle.
Écarquillant les yeux devant sa nonchalance, il m'offrit un simple clin d'œil pour réponse.
Qu'aviez-vous fait de Hulk ?
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Powerless
عاطفيةL'amour, vous devez connaître. Vous savez, ce sentiment libérateur qui nous prend au ventre, ce sentiment qui nous fait ressentir ces papillons ? Ces frissons qui nous dévalent l'échine, parcourent notre peau, bouffent nos pensées jusqu'à ce qu'il n...