Powerless

72 : A vos ordres mon capitaine !

¤ Christina Aguilera – I hate boys ¤

- Allô ?

- Ophélie ? Tu peux venir me chercher s'il te plaît ?

- Tu te fous de ma gueule ? Encore ?! Putain Lucas, j'en ai ma claque de te ramasser à chaque fois, tu es où encore ?

Fermant les yeux à la migraine qui me prenait, j'inspirai à fond avant de répondre d'une petite voix :

- Je suis devant l'immeuble de la coloc.

- Tu... Oh bordel, j'arrive, ne bouge pas.

Elle ne me laissa pas le temps de répondre quoique ce soit et raccrocha de suite après. Rangeant mon téléphone, je m'assis à même le sol et attendis. J'attendis que mon amie vienne me chercher, j'attendis que la douleur s'en aille, j'attendis une idée brillante, j'attendis de savoir quoi faire. Comment avais-je pu en arriver à ce stade ? Comment avais-je pu laisser cette situation aller si loin ? J'avais perdu mon meilleur ami et encore plus, mon copain. Je ne savais plus ce que je ressentais, je ne savais plus où j'en étais, qui il était pour moi. Qui était-il pour moi ? Que ressentais-je pour lui ? De quoi avais-je envie ?

Trop de questions et pas assez de réponses.

- Lucas ?

Relevant la tête à l'appel de mon prénom, je vis Ophélie, garée devant moi. Je me relevai difficilement tandis qu'elle sortait de la voiture après avoir mis les warnings. Elle voulut me soutenir en posant mon bras sur ses épaules comme elle avait pris l'habitude de le faire et ce constat me brusqua plus que je ne l'aurais cru à tel point que je me reculai violemment hors de sa portée.

- Je vais bien.

Les yeux écarquillés, elle tenta de se reprendre.

- Tu n'as pas bu ?, me demanda-t-elle quand-même, suspicieuse.

- Si. Mais pas à ce point. Je suis même pas pompette.

Reniflant, elle fronça les sourcils.

- Pourtant tu sens pas mal l'alcool.

Je soupirai, vaincu.

- C'est triste à dire mais je suis devenu pas mal résistant depuis le temps.

Elle soupira à son tour et remonta dans la voiture. Je la suivis et montai à mon tour. Sans attendre, elle démarra.

- Qu'est-ce que tu faisais ici, Lucas ?

- Je voulais voir Zea, avouai-je, honteux.

- Tu te fiches de moi ?

- Non. Mais je voulais lui dire que c'était lui que j'avais choisi. J'ai rompu avec Sacha, Ophélie !

J'étais exaspéré, à bout, blessé et les reproches de mon amie n'aidait pas à me sentir mieux.

- Mais Lucas...

- Je sais, j'ai compris, je n'aurais pas dû. Zea me l'a très bien fait comprendre.

Tapotant le volant d'un air soucieux, elle restait concentrée sur la route mais je savais que derrière ce pli entre ses deux sourcils, il y avait beaucoup de mots qui se bousculaient pour trouver leur place.

- Tu n'aurais pas dû, non.

Fronçant les sourcils, j'ouvris la bouche pour rétorquer une réplique bien sentie mais elle me coupa l'herbe sous le pied :

- Mais, même si lui n'a pas aimé ta tentative, moi, je pense que tu as bien fait.

- Comment ça ?