28 : Trop de blagues tuent la blague

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¤ This Is Me (from The Greatest Showman Soundtrack) ¤

Mal de tête à m'en exploser les tempes, chaleur extrême plus une paire de bras féminin enroulée autour de mes hanches comme si j'allais rester pour toujours avec elle, mon réveil n'était pas des plus remarquables. J'étais nu – pas la peine de regarder, la gaule du matin que je me tapais suffisait à le comprendre – et la fille derrière moi, accrochée comme une huître à son rocher, l'était tout autant. Belle rousse aux traits incroyablement sexy, des tâches de rousseurs parsemant son petit nez recouvraient une partie de son visage ainsi qu'une grande partie de son corps aux courbes alléchantes. Je ne me souvenais rien de la soirée d'hier mis à part son prénom – un exploit en soit – et d'une scène que j'aurais préféré oublier.

Je me souvenais de chaque détails. Ils semblaient comme gravés au fer rouge dans mon esprit encore embrumé. Je me souvenais de ses mains calleuses frotter mon dos, les frissons qui en résultaient. Je me souvenais de ses baisers si délicieux et si sauvages. Je me souvenais de cette sensation si exquise qui m'avait parcouru au simple contact de ses lèvres sur les miennes. Ses mains, calleuses et si douces qui traçaient les contours de mon corps, semblant vouloir s'en souvenir pour les redessiner. Je me souvenais de son souffle brûlant qui me caressait, de sa jambe pressée entre les miennes, de ses hanches fines se balançant avec sensualité contre les miennes. Je me souvenais de cette sensation de froid glacial qui m'avait parcouru quand il s'était détaché de moi. Cette sensation de manque absolu qui m'avait frappé. Ces frissons de plaisir qui m'avaient parcouru au contact de sa peau.

Et ses souvenirs ne semblaient pas arranger mon problème matinal, malgré la frayeur qui me prit aux tripes aux sensations qui me parvint à ces souvenirs. Il semblait même empirer. Merde, il fallait que je prenne une douche froide.

Baissant le regard, quand j'avisai mon problème, ma pensée se transforma et une chose fut sûre : une simple douche froide ne suffirait pas. A vrai dire, un bain de glaçon serait peut-être plus propice.

Soufflant et pestant, je me levai d'un bond pour enfiler mon pantalon et mon tee-shirt de la veille avant de prendre un stylo et un papier et de remercier la fille encore endormie dans mon dos. Ouais, c'était qu'un coup d'un soir et cela pouvait me faire passer pour un connard, mais je n'étais pas un pur enfoiré non plus.

¤¤¤

De retour chez moi, les gars de la coloc étaient tous en train de regarder une connerie à la télé. Exception faite de notre intello international, Victor, qui était concentré sur un roman, lunettes remontées sur son nez.

- Salut les gars, les saluai-je mollement.

- Hello !

Les salutations furent nombreuses ainsi que les remarques sur mon état.

- La vache, t'as l'air mort, rit Demon.

- La ferme Dem'.

En grands blagueurs, ils partirent tous à rire même Victor qui s'était détaché de son livre pour écouter. Tout était à prendre pour se foutre de ma gueule de toute façon.

- Vous auriez vu Zea ?, tentai-je.

- Pas qu'je sache, me répondit Clément, son attention focalisé sur ce qui me semblait être un match de foot.

Bien que l'envie de bouffer des chips avec une bonne bière et de beugler contre un match de foot était tentante, je devais encore régler mon problème qui ne s'améliorait pas. Ce que sembla remarquer Victor, grand observateur. Vous pouvez être sûr qu'avec un mec comme lui, le moindre pot de pâte à tartiner de déplacée sera vu.

- Un problème, Lucas ?, sourit-il, mine de rien.

Évidement, en vrais commères, les gars furent tout de suite au garde à vous – comme mini Lucas à vrai dire – et furent bien vite attentifs à ma réponse.

- J'avoue... Une longue nuit avec Zea ?, tenta le grand roux avec ce sourire typique. Il portait bien son prénom, ce démon.

- La ferme les gars, marmonna la voix grave de mon meilleur ami.

Les yeux cernés et les traits tirés, il semblait prêt à s'effondrer. Il ne s'arrêta même pas pour les saluer ou juste me lancer un regard. Il traça sa route, m'évita avec le plus grand soin et s'enferma dans sa chambre. Notre chambre en fait.

Grimaçant, je devinai tout de suite que la douche froide allait devoir attendre. Bon sang, mais mon problème n'allait pas se régler tout seul !

PowerlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant