52 : Est-ce que je le regrette ?

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¤ Way Down We Go – Kaleo ¤

Ses yeux papillonnaient. Son regard était brûlant. Il me filait la trique. Ses courbes m'alléchaient. Toute en courbes, mince et un sourire à tomber. Des yeux qui brillaient d'une lueur sombre, enflammée, joueuse. Ses hanches se balançaient doucement. Ses longs cheveux bruns se balançaient au rythme de ses pas. Elle avait la démarche féline. Elle m'alléchait. Son pas lent me mettait au supplice. Mais ma patience fut récompensée. Elle agrippa mon tee-shirt, le passa lentement au-dessus de ma tête, s'arrêtant sur mes abdominaux, laissa courir sa langue sur ma peau. Des frissons me prirent. Son corps m'appelait. Telle une sirène, elle jouait de sa voix pour me murmurer quelques mots à l'oreille, attisant le brasier qui m'embrasait le bas-ventre.

Je n'étais plus que sensation. Je n'étais que mépris pour moi-même, désastre, désir. Je me haïssais. J'adorais l'instant. Le moment que j'attendais depuis trop longtemps passait comme au ralenti sous mes yeux. Comme si mon cerveau captait avec lenteur qu'il réalisait son fantasme. Je le refoulais depuis trop longtemps et sa proposition était trop alléchante pour la refuser. C'est ainsi que je me retrouvais allonger sur le canapé de la belle brune, son regard argenté animé d'une flamme de désir dirigé droit vers mon corps d'athlète. Ses yeux balayaient mon torse, s'abreuvait de la vue, s'imaginait les délices qu'elle pourrait y prodiguer. Je n'étais plus qu'une marionnette sous ses longs doigts parfaitement manucurés. Qu'elle fit d'ailleurs courir le long de mes abdominaux, me faisant frissonner. Mon fantasme se réalisait et je prenais carrément mon pied.

Je n'étais plus que concentré sur ses doigts. Ils glissaient sur mon corps, s'aventuraient sous ma ceinture, prirent leur temps. Nos souffles s'emballèrent, nos corps se recouvrirent de sueur, ses cheveux chatouillèrent mon bas-ventre quand elle me prit dans sa bouche. Mes sens ne furent plus que concentrés sur ce bout de femme qui maniait son corps tel un flûtiste jouant de sa flûte. Je me perdais sous ses caresses, occultant les sentiments qui s'animaient sous ma peau. Tout était flou seul ses gémissements rompirent la barrière floue de mon esprit. Peut-être ressentis-je une gêne à un moment mais sa bouche demanda toute mon attention.

Pas une seule fois le prénom de mon meilleur ami me traversa l'esprit. Peut-être ai-je eu un doute au moment où j'eus enlever mes vêtements mais les siens suivirent et je ne pus qu'être concentré sur son corps quémandant des caresses.

Elle s'était assoupi. Je n'avais pas pu résister. J'étais perdu. Regrettais-je ? Je ne savais plus. J'avais réalisé un fantasme que je nourrissais depuis bien trop longtemps. Je leur avais dit que c'était du passé, je m'étais convaincu que ça l'était. Mais j'étais devant le fait accompli et je me rendais compte que je leur avais tout autant menti qu'à moi-même.

Son corps s'était alangui des murmures que je lui avais chuchotée à l'oreille. Elle avait gesticulé en tout sens agrippant mon dos, le griffant de ses ongles. Je devais garder pas mal de griffures. Mais c'était le dernier de mes soucis.

Me sentais-je mal vis à vis de Zea ? Je n'en étais pas sincèrement sûr. Après tout, nous étions meilleurs amis. Certes, il y a eu des échanges de baisers plus qu'enflammés mais l'envie passerait vite. Nous profiterions de ce que nous offrait nos corps, profiterions des frissons d'excitations qui nous parcouraient, enflammaient nos épidermes jusqu'à ce que ça ne devienne plus qu'un souvenir que nous chéririons. Je comptais les aimer autant que j'aimais le sexe parce qu'ils m'avaient offert un souvenir de plus à partager avec mon meilleur ami. Ce n'était que passager et bientôt toutes ces sensations qui me maintenaient aujourd'hui en haleine disparaîtraient pour ne laisser place qu'à de l'amitié. Lui comme moi nous retournerions à notre amitié platonique en riant de ce plan pourri. Et c'était tout. Simplement ça.

De toute façon, pourquoi me sentirais-je coupable ? Sûrement faisait-il de même.

A cette réflexion, mon sourire fana, mes sourcils se froncèrent. Non, il n'avait pas le droit.

Alors avais-je le droit ? Pourquoi ne pourrait-il pas coucher avec quelqu'un quand moi je le faisais ?

Je sentais le mal de crâne pointer. Alors je m'éclipsai, remerciant Sacha pour ces quelques heures de volées sur un petit bout de papier puis avec un sourire comblé par le sexe, je m'enfuyais, me promettant de garder ces souvenirs dans les tréfonds de ma mémoire.

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Vous pourriez ne pas me taper ? Que ce soit pour cette longue absence ou ce chapitre ? ^^'

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