¤ Dangerous Woman – Ariana Grande ¤
- Vraiment ?, questionna-t-elle, appuyé d'un haussement gracieux d'un sourcil parfaitement maquillé.
Sacha Cavendish était la parfaite déesse, détestable et pourtant parfaitement aimable. Contradictoire ? Cette femme était une contradiction à elle toute seule. Maquillée à la perfection sans que ça ne fasse trop, coiffée, la plupart du temps, d'un chignon décoiffé parfaitement maîtrisé, elle était une gravure de mode tout droit sorti d'un magasine féminin. Toutes les filles la jalousaient, tous les mecs étaient à ses pieds. Et le pire, dans cette histoire : cette fille était une perle rare. Attentionnée, aimante et extravertie, elle pourrait être la sœur jumelle de mon amie Ophélie. Mais une chose les différait et pas des moindres. Ophélie nous avait d'ailleurs questionnés là-dessus ; pourquoi elle et pas Sacha ? La réponse avait été simple : là où la vengeance était une délicieuse torture pour Sacha, Ophélie se montrait calme et totalement maîtresse d'elle-même. Ainsi fut fait notre choix. Sacha, bien qu'aux premiers abords, paraissait douce, joyeuse et gentille était en fait un véritable démon sur pattes. Elle cachait bien son jeu. Elle manipulait ses proies du bout du doigt, menait à la braguette tous les mecs ayant le malheur de croiser ses beaux yeux d'argent. Elle avait d'ailleurs failli réduire à néant ma complicité toute amicale avec Ophélie, cette fille au grand cœur et parfois un peu trop pour sa propre santé.
Et puis, comme si cela n'était pas suffisant, cette sorcière était de mèche avec notre pire ennemi : Carter Gregor. Oui, elle n'était clairement son genre physiquement. Elle était une fille qui suivait la mode et les tendances, s'apprêtait pour plaire aux autres et s'adonnait aux plaisirs charnels avec délectation. Mais, mentalement ? Ces deux-là faisaient la pair. L'un toujours à la recherche de quelque chose pour faire de ma vie une enfer et Sacha qui avait encore en travers de la gorge mon rejet face à ses charmes de déesse, ils avaient de quoi faire pour me détruire. Eux deux c'était le duo à éviter : manipulateurs, froids, calculateurs, toujours là pour détruire tel ou telle personne. Le diable dissocié dans deux corps.
Les jours passaient, lentement, alors que je passais de plus en plus de temps avec cette déesse aux courbes toutes naturelles. Elle m'apparaissait de plus en plus comme la fille parfaite à avoir dans mon lit. Et jamais personne ne se méprenait de mes intentions : tout le monde savait que je couchais avec une fille seulement pour le sexe et non pas pour une relation à longue durée. Sacha le savait ça, parfaitement. Mais après quelques semaines de flirt innocent et quelques baisers échangés par-ci par-là, rien de concret n'avait abouti et cela n'avait en rien aidé notre relation amicale avec Ophélie. Sacha commençait de plus en plus à se montrer jalouse et possessive envers moi, me montrant bien que si je voulais une suite à tout ce dur labeur, il me fallait m'éloigner à tout prix de mon amie. Et en abruti aveugle que j'étais, je n'y faisais pas réellement attention et m'en fichais un peu, à vrai dire. A la grande tristesse d'Ophélie. Plusieurs fois, les éclats de voix étaient montés, s'étaient faits puissants et violents au point que parfois, plusieurs objets volaient au travers de la pièce. Et sans que réellement je m'en rende compte, mes liens pourtant forts avec ma meilleure amie s'effilochaient et se faisaient tendus jusqu'à se rompre. Nous arrivâmes finalement au sommet du bon vouloir de mon amie. Alors que je rentrais à l'appart, je reçus un appel de Zea, m'indiquant qu'il n'arrivait pas à joindre notre amie. J'avais seulement maugréé un petit « t'inquiète, elle doit être en train de regarder une de ses fichues séries girly » avant de raccrocher, ne voulant pas à avoir à penser à mon amie. Elle me disait trop souvent que je changeais, que je devenais distant, que depuis que je traînais avec Sacha et ses amies, je n'étais plus le même et que, sans que je le sache, ma distance prise blessait mon amie. Ce ne fut, qu'une fois arrivé à notre appart' que je reçus un nouvel appel de Terminator, la voix grave et basse, emplie d'une colère palpable.
- Je veux que tu bouges ton cul et que tu le ramènes chez Ophélie. Et ce n'est pas une proposition.
De suite après, il avait raccroché, me laissant dubitatif à fixer mon téléphone comme un abruti. Soufflant comme un bœuf, je m'étais levé de mon lit, avais chaussé mes chaussures et m'étais rendu chez elle.
- Zea ? avais-je questionné.
Personne ne m'avait répondu.
- Zea ?, demandai-je une seconde fois.
Toujours rien. Sauf qu'à la troisième fois, un petit, infime, reniflement s'était fait entendre dans une des chambres alors que j'arpentais l'appartement à la recherche de mon ami. Fronçant les sourcils, je m'étais dirigé vers la source de ce reniflement. Plus je m'approchais plus les pleurs, au départ inintelligibles, se firent plus présents et plus poignants à mesure que je m'approchais de ce que je devinais être la chambre de mon amie.
J'avais ouvert la porte, avais hésité sur le pas de la porte en n'entendant plus un bruit puis m'étais finalement décidé en entendant un petit couinement de souris. Et ce que je redoutais le plus me frappa en pleine poire : blottie sous ses couettes, entourée de mouchoirs et de morve, Ophélie pleurait à grosses larmes, les yeux bouffis et rouges, les joues rouges tout autant que son petit nez droit.
- Ophélie ?, avais-je tenté.
- Va-t-en, maugréa-t-elle de sa voix enrouée de larmes.
Mais je ne l'avais pas écouté. Oui, nous étions devenus distants l'un envers l'autre mais non, je ne comptais pas la laisser dans cet état. Alors je m'étais déchaussé, avais enlevé ma veste puis m'étais allongé dans son dos, hésitant à la prendre dans mes bras.
- Dégage, reprit-elle.
- Pas tant que je n'aurais pas d'explications.
Dans un sursaut qui avait fait bondir mon cœur dans ma poitrine, elle s'était vivement retournée vers moi, le regard noir, me foudroyant de ses yeux bouffis.
- Tu veux des explications ?!, enragea-t-elle. Tu veux savoir pourquoi je suis en train de pleurer comme une madeleine ? Pourquoi est-ce que d'un seul coup, je me mets à chialer comme une petite fille ? C'est à cause de toi ! Tout est à cause de toi, Lucas ! Je te hais, bon sang, je te déteste !
Me frappant de sa force de mouche, elle me martela le torse de coups de poing enragés, déchaînant toute sa frustration. Je l'avais laissé faire me rendant enfin compte quelle connerie cette garce de Sacha me faisait faire. Toute la nuit, je l'avais laissée se déchaîner sur moi, je l'avais réconfortée à coups de câlins, de chocolats ou rigolades, essayant de me faire pardonner de mon comportement de connard fini. Elle ne m'avait pas tout de suite pardonné. Ou c'était ce qu'elle a voulu me faire croire. Mais je n'avais pas lâché l'affaire et m'étais complètement détaché de Sacha et m'étais seulement concentré sur mon amie que j'avais failli perdre.
Depuis, Sacha était notre ennemie juré, associée par excellence à ce connard de Gregor. Et plus nous étions loin d'elle, mieux nous nous portions. Mais elle n'était pas de cet avis et s'accrochait telle une huître à son rocher.
- Que veux-tu, Sacha ?
Essayant de rattraper le mauvais pas dans lequel Zea venait de nous mener, je repris une profonde inspiration et, alors qu'Hulk n'avait toujours pas enlevé son bras d'autour de mes épaules, je l'enlaçais par la taille, le maintenant aussi fermement que possible contre moi tout en gardant un œil sur cette garce. Auscultant chacun de mes gestes, elle ne me lâcha pas une seule fois de son regard d'acier, cherchant à trouver la moindre brèche à notre relation qu'elle semblait deviner fausse. A notre plus grand malheur.
- Posez quelques questions. Vous comptez jouer la comédie jusque quand ?
VOUS LISEZ
Powerless
RomanceL'amour, vous devez connaître. Vous savez, ce sentiment libérateur qui nous prend au ventre, ce sentiment qui nous fait ressentir ces papillons ? Ces frissons qui nous dévalent l'échine, parcourent notre peau, bouffent nos pensées jusqu'à ce qu'il n...