¤ Panic! At The Disco - High Hopes ¤
Je sentais le regard brûlant de Zea s'accrocher à moi comme s'il était incapable d'en détourner le regard. Je devais avouer que je ne m'embarrassais pas d'en jouer en lui offrant des petits sourires qui faisaient pétiller ses yeux d'un noir chaleureux. D'un côté, j'appréciais de le savoir m'accorder autant d'importance mais de l'autre côté, cette attention me gênait parce qu'elle me rappelait à quel point son attachement était prononcé et que je n'étais pas sûr de pouvoir lui offrir autant que ce qu'il mériterait.
Je le sentais, je le savais, il avait encore peur que je m'en aille et que je me rende finalement compte que son fessier de footeux américain ne me correspondait plus. Et moi aussi, j'en avais peur. Il était tellement... intense dans ses sentiments, je pouvais les palper avec mes doigts et c'est ce qui me faisait peur. Je ne savais pas ce que pouvait me réserver l'avenir et si pour le moment sortir avec lui (et cette fois-ci officiellement) me tentait de plus en plus, je n'étais pas sûr d'être capable de ressentir la même intensité dans mes sentiments. Cet engagement me filait une frousse qui me gelait de l'intérieur et si les frémissements qu'il me dévoilait toujours plus me réchauffaient un tant soit peu, ils étaient aussi en partie la raison de pourquoi j'avais une peur bleue de l'avenir. Serais-je capable de lui rendre la même intensité ? Serais-je capable de l'aimer assez fort pour ne plus avoir peur ? Serais-je assez fort ? Je n'avais aucune réponse à mes questions et si je ne savais pas ce que ma fuite pouvait engendrer, je prendrais mes jambes à mon cou, encore.
Perdu dans mes pensées, c'est dans un état second qu'on arriva à l'appartement et que je sortis de la voiture, vite suivi par mon meilleur ami. Parce que c'est ce qu'il était : si mes sentiments avaient évolué et s'étaient dirigés dans une direction différente, il restait et resterait mon meilleur ami. Meilleur ami qui, après avoir contourné la voiture, vint à mes côtés et attrapa fermement ma main dans la sienne me faisant reprendre pied avec la réalité. M'échappant des questions qui faisaient bouillonner mon cerveau, je lâchai du regard le bout de mes chaussures pour observer le visage dur et anguleux de mon Hulk qui gardait le regard rivé sur l'immeuble. A mon tour, je me mis à l'observer : sa mâchoire carrée et anguleuse, ses traits sévères et froids qui s'illuminaient dangereusement avec le petit sourire qui le dévisageait toujours plus, ses yeux d'un noir orageux qui s'allumaient d'éclairs au moindre geste que je lui offrais, ses cheveux filés dans la nuit la plus noire, sa peau d'ivoire qui contrastait avec ses tatouages ombreux, agressifs, intenses. Tout en lui criait à l'intensité, au danger, à la puissance et c'est ce que j'adorais. Moi, avec mon regard doré qui appelait à la douceur et la paresse, ma peau un peu plus basanée, j'étais la figure de la gentillesse, l'attention, la paresse, la folie douce. Lui, habillé de sa cape d'agitation étouffée, il appelait à la luxure, la bagarre, au danger, à la colère, la rage de vivre, la folie violente. Et j'adorais voir sa carapace craquée sous mes doigts au moindre effleurement et nos rôles s'échanger : lui, le gros nounours agité de sentiments tendres, moi, le violent cherchant à percuter sa peur de ses poings.
Finalement, nous arrivâmes face à notre porte et avant qu'il ne tente de l'ouvrir avec ses clés, je le pris de court et le fis moi-même avant de lui offrir un sourire plein de mystère auquel il haussa un sourcil, suspicieux. Je l'encourageai d'un clin d'œil et le laissai passer devant moi. Pour toute réponse, une joyeuse cacophonie s'éleva, saluée de « JOYEUX ANNIVERSAIRE » hurlé à tout va. Souriant de toutes ses dents, les éclairs de bonheur firent gronder l'orage de ses iris et je souris à mon tour, parfait miroir au sien. Refermant la porte, je me décollai du mur pour me diriger vers la cuisine, laissant Hulk aux mains de nos amis. Ils étaient tous là : Victor, Clément, Demon, Trevor, Blake, Ophélie. Ophélie qui se retrouvait encore une fois comme étant la seule présence féminine mais elle ne semblait pas s'en préoccuper.
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Powerless
RomanceL'amour, vous devez connaître. Vous savez, ce sentiment libérateur qui nous prend au ventre, ce sentiment qui nous fait ressentir ces papillons ? Ces frissons qui nous dévalent l'échine, parcourent notre peau, bouffent nos pensées jusqu'à ce qu'il n...