¤ Ashes – Stellar ¤
Le lendemain, en route vers le lycée, le stress montait petit à petit. Je n'étais pas retourné dormir dans la coloc, c'était trop prématuré. Pourtant, notre relation, entre moi et Zea, s'améliorait très clairement. Assez, en tout cas, pour que je me demande comment je devais le considérer à partir de maintenant. Nous avions passé une journée ensemble à arpenter les musées et à nous comporter comme un parfait petit couple pourtant, je ne savais pas si je devais nous voir ainsi. Nous n'en avions pas parlé et je n'étais pas sûr d'être complètement pardonné.
– Ça va aller, mon Lucas.
Perdu dans mes pensées, j'avais oublié ma mère qui conduisait. Elle avait insisté pour m'y envoyer, prétextant que, puisqu'elle passait devant pour aller au boulot, ça ne la dérangeait pas. Pourtant, j'étais presque sûr qu'elle ne commençait que cet après-midi.
– Je sais, lui souris-je.
Je n'étais pas sûr de savoir de quoi nous parlions. Oui, elle essayait de me réconforter mais je me demandais pourquoi elle s'en sentait obligée. Je ne lui avais pas parlé de ma relation avec Zea depuis mon séjour à l'hôpital néanmoins, elle trouvait le moyen de savoir quand j'étais en situation de stress comme maintenant.
Arrivés devant le lycée, j'attrapai mon sac en vitesse et inspirai un grand coup.
– Je suis sûr que quoiqu'il se passe, tu arriveras à t'en sortir, m'encouragea ma mère.
J'acquiesçai, un peu incertain de la marche à suivre. Elle était bien trop intuitive pour mon bien.
En sortant de la voiture, je vis directement mes amis, m'attendant près des bâtiments de langues, loin des fumeurs. Je me dirigeai vers eux à grands pas jusqu'à ce que j'aperçoive Zea. Que devais-je faire ? Lui faire un signe en guise de salutation ? L'embrasser ? L'ignorer ? Dans tous les cas, rien ne me convenait. Je ne me voyais pas le saluer comme je le ferais avec un ami, encore moins l'ignorer et l'embrasser était là aussi hors de question. Je ne voulais pas m'afficher ainsi. Les gestes d'affections en public n'étaient pas ma tasse de thé.
Finalement, Zea trouva la solution parfaite : en me voyant arrivé, il m'offrit le sourire le plus lumineux qu'il put me faire comme s'il faisait face à son idole. Je fis un vague signe à tout le monde avant de me poster face à lui. Il leva la tête vers moi, un sourire toujours peint sur ses lèvres. C'était un contraste assez déroutant mais j'adorais : son allure sombre et pleine de violence retenue qui était contrebalancée par le sourire solaire qu'il me donnait cassait toute la dangerosité de sa personne. Je n'eus pas le temps de me sentir gêné de me tenir droit face à lui : il agrippa ma main, entrelaça ses doigts dans les miens, me força à m'asseoir près de lui et m'embrassa sur la joue avec rapidité. Je me tendis mais ce fut si fugace que j'eus l'impression de l'avoir rêvé. Comme si rien ne s'était passé, il se détourna et écouta attentivement la conversation entre Ophélie et Blake. Pour ma part, je restai le regard rivé sur son profil, admiratif. Il me connaissait comme personne, savait parfaitement comment je réagirais. Il devait se douter du moindre de mes doutes avant que je n'arrive face à lui. Soufflé mais reconnaissant, je serrais ses doigts entre les miens et il les pressa en retour pour toute réponse. Ça me suffit.
¤¤¤
La pause déjeuner. J'avais une faim de loup et je fusai jusque dans la cafétéria suivi de prêt par mes amis. Tous en plein débat sur une question philosophique qu'avait eu Trevor pendant son cours, je ne leur prêtai aucun attention pas plus que Zea.
Je m'installai et attaquai mon plat mais je ne pus le terminer. Coupé en plein élan, Sacha se campa devant notre table et me défia fièrement du regard.
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Powerless
RomanceL'amour, vous devez connaître. Vous savez, ce sentiment libérateur qui nous prend au ventre, ce sentiment qui nous fait ressentir ces papillons ? Ces frissons qui nous dévalent l'échine, parcourent notre peau, bouffent nos pensées jusqu'à ce qu'il n...