¤ Steernerx Tobu - Alive ¤
Zea
Les lumières pulsaient, les filles dansaient, la musique m'assourdissait les oreilles. La sueur nous collait à la peau telle une pellicule impossible à enlever. Les verres défilaient sans que jamais nous en voyions le fond. Les pieds s'échauffaient, les mains se firent baladeuses.
Je m'oubliai.
La fièvre du samedi soir.
Plusieurs jours étaient passés depuis notre petit passage à Londres. Nombreuses furent les remarques, nombreux furent les regards. Trop, beaucoup trop nombreux.
On disait s'y faire. Putain, c'était le pire mensonge que l'on pouvait inventer.
Jamais on ne s'y habituait.
Les remarques qui nous suivaient à la trace. Elles nous traquaient sans relâche tel un chien de chasse à la poursuite de son gibier. Et tel un animal, une fois trouvé, elles nous attaquaient sans relâche, toujours plus blessantes. Parfois, nous avions droit aux regards énamourés de filles amoureuses des « boys-romance » comme j'avais pu l'apprendre. Parfois, nous avions droit aux regards très éloquents : « allez vous faire foutre, tapettes ». La plupart du temps, elles n'étaient pas que muettes. Particulièrement les œillades de Carter Gregor mais, après tout, celui-là, plus il enrageait, plus j'appréciais. Mais, comme on dit, on s'y habitue.
Je n'ai pas ployé. Je ne me soumettrai jamais à leur offrir ma douleur sur un plateau d'argent. Autant leur donner mes couilles en offrande, ça reviendrait au même. Jamais. Il n'était pas né celui qui ferait de moi une loque.
Non. Je tenais debout. Restais campé sur mes positions. Debout sur mes deux jambes. Tant que Lucas tiendrait, je tiendrais. Et le sourire qu'il offrait en plus des remarques cinglantes ne prouvait qu'une seule chose : plus dur que du roc, il maintenait et soutenait le tout. Sans jamais flancher. Toujours avec son immense sourire aux lèvres.
- Allez, ramènes ton boule de top-modèle, Hulk.
Grimaçant, je lui offris un regard noir à son expression plus qu'au surnom. Après tout, je m'y habituai.
- Oh, ça va ! C'est la fête, détends toi un peu mon pote.
Grognant, je le suivis dans la foule, nous faufilant entre les corps, évitant le plus de contacts possible.
La sueur me collait à la peau, je n'avais pas franchement envie de rajouter celle des autres.
Évitant de justesse une mainte moite, je vis Lucas offrir un immense sourire à une fille pompette qui tanguait dangereusement vers lui. Tentant d'attirer son attention, elle faisait de grands gestes, tantôt maladroits, tantôt sensuels.
A mon plus grands désarroi et surtout à ma plus grande confusion, j'eus comme un pincement au cœur en le voyant tenir cette inconnue à la plastique plutôt alléchante par les hanches. Exactement comme il le faisait avec moi. Louchant sur ce bras musclé encerclant ses hanches voluptueuses, je sentis mes muscler se bander sous ma peau.
Je n'arrivai plus à détourner le regard, ça m'était devenu impossible.
L'entraînant avec lui, la maintenant toujours par les hanches, comme il le faisait avec moi, il me fit signe par-dessus son épaule avant de m'adresser un clin d'œil joueur. Inspirant un grand coup, je fermai les yeux pour échapper à cette vision.
Pourquoi est-ce que je me mettais dans cet état, de toute façon ? C'était que dalle, ça nous arrivait tout le temps avant.
Ouais, mais t'avais quand-même un mini stress en le voyant avec une fille.
Putain ! Je virai barge. Fallait que je me calme, que je stoppe ses pensées complètement insensées. Et que j'arrête de pensée comme un amoureux transi, merde !
- Hey, mon grand, qu'est-ce qu'il se passe ?
Posant une main réconfortante sur mon épaule, Ophélie se faufila entre les corps nous entourant et se pencha légèrement pour me parler. Avec la musique et sa voix douce, j'avais failli ne pas l'entendre.
- Rien, grommelai-je entre mes dents.
Levant les yeux au ciel, je cherchai par tous les moyens à échapper aux yeux gris acier de mon amie. Perspicace et me connaissant trop bien, elle saurait tout de suite ce qui m'arriverait. Et je n'avais franchement pas envie de me confronter à ses jugements.
On était samedi soir, en boîte. J'étais avec tous mes amis. Ce n'était pas le moment de me laisser envahir par des problèmes qui n'existaient pas.
- Je vais boire un coup.
- Zea, je ne suis pas sûre que...
- Fiche moi la paix.
Chassant vivement sa main, je ne me retournais pas malgré son appel. J'avais certes été dur mais elle avait l'habitude. Après tout, elle me connaissait presque aussi bien que Lucas.
Agitant mon bras, une barmaid se faufila entre son collègue et le bar et en profita pour dire quelque chose à l'homme commençant à s'approcher de moi. Lui offrant un clin d'œil, l'homme prêt à prendre ma commande s'échappa et me laissa seul face à la brune.
- Qu'est-ce que je te sers, mon mignon ?
La déshabillant de haut en bas, je ne pus qu'apprécier la vue qu'elle m'offrait. Moulée dans un mini-short noir, ses longues jambes semblaient s'étendre à perte de vue. Sa poitrine, bien mise en avant par un haut transparent noir, était bien visible ainsi qu'un soutient-gorge noir qui laissait peu de place à l'imagination. Maquillage outrageant en plus, elle était la parfaite bimbo que je me tapais avant... tout ça. Brune aux yeux marrons, elle était d'un classique qui me plaisait. Je ne cherchai pas l'exotisme.
- Toi.
L'éclat amusé qui brilla dans ses yeux me suffit.
- Je me ferais un plaisir de venir avec toi, beau gosse. Mais je peux pas. Donc, qu'est-ce t'veux à boire ?
- Whisky-coca.
- Ça marche.
M'offrant un clin d'œil, elle se détourna et commença à préparer ma boisson. Soupirant, je n'eus qu'une seule pensée en l'empoignant avant de le finir à grande lampée : « que la fête commence ».
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Powerless
RomanceL'amour, vous devez connaître. Vous savez, ce sentiment libérateur qui nous prend au ventre, ce sentiment qui nous fait ressentir ces papillons ? Ces frissons qui nous dévalent l'échine, parcourent notre peau, bouffent nos pensées jusqu'à ce qu'il n...