¤ By Your Side – Jonas Blue ft. RAYE ¤
Je m'étais finalement reculé après lui avoir roulé la pelle de sa vie. Oui, j'avais été une poupée entre ses bras mais je n'allais pas pousser le bouchon trop loin. J'avais l'impression de devenir une guimauve à ses côtés et j'avais l'étouffante envie de lui montrer que non, je n'allais pas me laisser faire ainsi. Alors j'avais agrippé ses deux joues entre mes mains et lui avais... bon, que je sois honnête avec moi-même, je lui avais clairement manger la bouche. Et il s'était laissé faire jusqu'à même gémir à chaque coups de dents dans sa lèvre inférieur. C'était qu'il aimait ça, le coquin.
Et nous nous étions reculés lentement l'un de l'autre, comme si aucun de nous deux ne voulait se détacher de l'autre. Alors comprenant, je lui avais agrippé fermement ses doigts entre les miens, les avais emmêlés aux siens puis m'étais dirigé vers l'extérieur, direction le hall pour rejoindre nos amis. Et j'avais mis un point d'honneur à ne le lâcher d'aucune façon. Je n'avais pas fait tout ce chemin pour faire dix pas en arrière.
M'accrochant comme à une bouée à sa main emprisonnant la mienne, je me faufilais entre les lycéens pour rejoindre nos amis qui devait attendre Zea. Parce que je ne me faisais aucune illusions, ils avaient arrêté d'espérer me voir un jour reprendre la main de mon copain. Cependant, je mis un point d'honneur à afficher un énorme sourire sur mes lèvres en arrivant dans le hall, les regards et les murmures nous suivant à la trace. Et ce sourire que je pensais forcé devint véritable quand je m'arrêtais face à mes amis et que je sentis son bras enlacer mes hanches. Retour à la normale.
- Vous... vous... enfin... enfin ?
Ophélie qui bégayait était une image assez drôle. Mais je ne fis aucun commentaire, laissant mon sourire moqueur parler pour moi avant de me pencher et de lui embrasser la joue pour lui dire bonjour.
- Bonjour à toi aussi, ma chérie. Je vais bien, merci de t'en soucier, et toi ?
- N'essaie même pas de te foutre de ma gueule toi. C'est pas moi qui fuyait la queue entre les jambes parce que j'ai osé embrasser mon meilleur ami.
Touché. Et comme pour me faire culpabiliser un peu plus, Zea se donna à coeur joie pour me pincer discrètement la hanche. Coupable, je m'appuyais un peu sur Hulk en baissant la tête sur mes chaussures, honteux.
- Je m'excuse.
- C'est pas à nous que tu dois t'excuser, m'informa Blake. Tu t'es excusé envers lui, au moins ?
- Bien sûr, me défendis-je.
Et pour appuyer mes dires, je vis Terminator hocher de la tête. Me jaugeant de haut en bas, Ophélie me jugea d'un œil critique avant de me sourire grandement en me sautant dessus pour m'étouffer entre ses bras.
- Punaise, il était temps !
Je ne pouvais qu'être d'accord. Je l'enlaçai doucement à mon tour avant de finalement me détacher. Et contre toute attente, je n'hésitais pas une seconde avant de me retrouver de nouveau dans les bras de Zea, la tête appuyée contre l'épaule de mon petit copain, la frottant sur le tissu de son tee-shirt.
- Ça va sonner, Chaton.
- Je t'emmerde, Hulk.
Il grogna de mécontentement mais m'offrit un clin d'œil joueur quand-même. C'était de bonne guerre. Et effectivement, seulement quelques secondes après, la sonnerie retentit dans le lycée alors que mes amis se dirigeaient vers leurs cours. Ophélie partit devant mais je savais qu'elle m'attendrait. Elle m'attendait toujours.
Mon copain se tourna vers moi, m'offrit un rictus en coin avant de se pencher pour m'embrasser rapidement et le cou, et le nez, et la bouche.
- Putain, mais arrête je suis pas ta petite-amie en manque d'affection !
- Non. T'es mon copain. A plus, Chaton !
- Va crever !
Mais il s'éloignait déjà et je doutais qu'il ait entendu ma réplique. Tant pis. Me détournant vers mon Ophélie, je la rejoignis, un énorme sourire aux lèvres ne voulant plus me quitter. Nous arrêtant devant notre salle de maths, je m'adossai au mur en attendant la prof. Je ne faisais que me repasser les derniers événements en tête. Ses baisers si bouleversants, si addictifs que je n'avais qu'une envie, lui sauter dessus à chaque fois que je le voyais pour lui bouffer les lèvres. Je ne faisais que penser à ses putains de frissons qui me parcouraient, même quand il m'avait embrassé sur le visage comme si j'étais sa petite-amie. J'étais pas la fille du couple, quand-même ?!
- Je suis la fille du couple ?! m'indignai-je, me tournant brusquement vers Ophélie, sursautant à mon éclat soudain.
- Qu'est-ce que tu me racontes ?
- Dans notre couple à Zea et moi, je suis la fille ?!
Je ne pouvais pas être la fille, c'était tout bonnement impossible. C'était comme écrabouiller mes couilles et en faire de la pâté pour chien que même le chien le plus affamé au monde ne mangerait pas. Tout bonnement impossible.
- Il n'y a pas de fille dans un couple gay, Lucas.
J'avais légèrement tressailli au mot « gay ». Juste... légèrement.
- Mais...
- Non, Lucas. Intègre bien le fait que dans votre couple, il n'y pas de fille. Vous êtes tous les deux des mecs à ce que je sache.
Arquant un sourcil interrogateur dans sa direction, elle souffla en comprenant mon sous-entendu alors que j'affichais un sourire moqueur.
- Et je n'ai pas envie que tu me prouves que tu en es bien un. Le savoir me suffit, je n'ai pas besoin de voir.
Je ris doucement tandis qu'elle me fusillait du regard. Je levai les mains en l'air, clamant mon innocence.
- Lucas, je veux que tu te retires de la tête que dans un couple gay, il y a une fille et un mec.
Je n'avais pas pu m'en empêcher, une grimace m'avait fait pincer les lèvres quand elle me regarda droit dans les yeux en insistant sur le mot.
- Bah ouais mon pote, vous êtes un couple gay ! Et en tant que tel, il n'y a pas de fille parce qu'il n'y en a une seulement dans les couples hétéros. Êtes-vous un couple hétéro, Lucas ?
La garce ! Elle voyait très bien que j'étais mal à l'aise avec ça et que j'avais encore du mal à accepter tout ce qui impliquait sortir avec mon meilleur ami mais elle me foutait le nez dans ma merde. Je ne savais plus si je devais la considérer comme ma meilleure amie ou ma meilleure ennemie.
- Non, soufflai-je.
- Non, quoi ?, insista-t-elle.
Je soufflais par le nez en le fustigeant du regard. Qu'est-ce qu'elle m'exaspérait !
- Non, nous ne sommes pas un couple hétéro.
- Et donc ?
Serrant les poings, ma mâchoire se contracta. Là, très clairement, j'avais envie de lui en foutre une. Mais jamais je ne le ferais. Je tenais bien trop à elle pour oser lui faire ça. Et j'étais bien trop respectueux envers les femmes pour oser ne serait-ce que lever la main sur elles. C'était immorale de faire ça.
- Donc on est un couple gay.
- Bien, m'applaudit-elle. Donc en tant que tel, aucun de vous deux ne « joue la fille ». C'est bien compris ?
- Ouais. Très clair.
Oui, je lui en voulais de me foutre ma merde sous le nez comme ça mais pour autant j'avais parfaitement compris. J'étais et resterais un mec quoiqu'on en dise. Tout comme lui. Et je me surpris à aimer ça de plus en plus.
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Powerless
RomanceL'amour, vous devez connaître. Vous savez, ce sentiment libérateur qui nous prend au ventre, ce sentiment qui nous fait ressentir ces papillons ? Ces frissons qui nous dévalent l'échine, parcourent notre peau, bouffent nos pensées jusqu'à ce qu'il n...