88 : Je peux le faire

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¤ The Score ft. Jamie N Commons – Gallows ¤

Zea

J'avais enfin la réponse à ma question. Je savais enfin comment m'y prendre, comment me débarrasser de celle qui nous collait plus efficacement qu'un pot de glu. J'avais une idée mais pouvais-je compter sur lui ?

Je n'en étais pas sûr.

Bien sûr, je savais qu'il ferait tout ce qu'il pourrait pour réchapper aux griffes de Sacha mais quel prix était-il prêt à payer ?

Je n'étais pas sûr de la question.

J'avais eu la soudaine réponse hier quand j'étais encore perdu dans mes pensées, tentant tant bien que mal de comprendre celui qui me servait de meilleur ami. Ou de petit ami ? Je ne savais plus. Nous n'avions pas mis les bases encore et j'espérais que mon plan fasse en sorte de nous guider dans la bonne direction. Sinon...

Je ne donnais pas cher de ma carcasse.

La question ne faisait que tourner dans ma tête encore et encore : « comment se débarrasser de Sacha ? ». Enfin, je n'avais pas débuté sur cette question. J'étais d'abord parti sur : « je ne comprends plus rien à rien » et là, je parlais de Lucas.

La seconde d'avant, il était aussi calme qu'une journée d'été puis la seconde qui suivait la journée se noircissait jusqu'à faire éclater un orage violent pour qu'il finisse par disparaître complètement sans aucune trace, dans un silence complet.

Tout cela en trois secondes.

Je n'y comprenais plus rien.

J'avais du mal à le suivre. Je m'étais promis d'arrêter de le poursuivre comme un petit chien chercherait sa maîtresse et me voilà à nouveau, courant derrière Lucas comme si ma vie en dépendait.

En dépendait-elle ? Oui, finalement. Lucas était tout ce que je pouvais avoir. Il était mon oxygène, mes défis et mes résolutions, mes problèmes et mes clés. Il apportait clarté et obscurité, doutes et joie, haine et amour. Je le détestais autant que je l'aimais. Il me détruisait autant qu'il me rendait vivant.

Était-ce sain comme relation ? Je n'en étais pas sûr. Pourtant, voulais-je m'en défaire ? Je ne pensais pas. Oui ou non ? J'avais envie de dire les deux. Il m'apportait autant de douleurs que de bonheurs et si je m'en référais à ça, je devrais m'en aller. Le quitter et partir loin, aussi loin que mon souffle me le permettrait.

Mais en avais-je envie ? Non, pas du tout. Je l'aimais si fort que je devenais accroc à la douleur qui en résultait. Je voulais toujours plus de lui, toujours plus de petits morceaux qu'il m'offrait. Petit bout par petit bout, je grappillais son attention, grappillais ce que j'espérais être son amour. Je m'imprégnais du peu qu'il m'offrait et en retour, lui offrait toute ma personne.

Hier soir en était un exemple concret : submergé par un trop plein d'émotions, il a eu la merveilleuse idée de non pas me parler de ce qu'il pouvait ressentir mais de simplement fuir. Tout aussi simplement qu'avec un claquement de doigt. Juste comme ça : clac.

Et moi ? Moi, qu'est-ce que j'ai fait ? Bon sang, j'ai couru plus vite que si je me faisais poursuivre par un adversaire sur le terrain de football. J'ai couru comme si ma raison de vivre s'éloignait à toute vitesse et c'était clairement le cas : Lucas prenait beaucoup trop de place dans ma vie. Il était important pour moi et il ne se rendait pas compte du mal qu'il faisait autour de lui.

Ou seulement après coup.

Il préférait les excuses à la confrontation et ma patience déjà mise à rude épreuve s'effilochait rapidement. J'encaissais toujours plus et lui jonglait sur plusieurs émotions à la fois comme s'il s'agissait d'un jeu.

PowerlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant