¤ My demons - Starset ¤
Le bruit régulier de la machine me torturait les tympans et me donnaient un mal de crâne impossible à gérer. Je gémis. La lumière qui traversait mes paupières me semblait déjà assez violente alors je n'essayais même pas d'ouvrir les yeux. J'avais mal au bras gauche et ça me grattait. Je tentai de bouger mon autre bras pour me gratter mais j'étais trop faible pour le bouger. Tout autour de moi, l'antiseptique me piquait le nez et j'avais presque envie de tousser. Je l'aurais fait si je ne me sentais pas si faible. Pourtant, je sentais aussi l'odeur rassurante de ce qui semblait être celle de ma mère. Je gémis à nouveau et tentai de bouger.
- Lucas ?
Oui, c'était bien ma mère. Je grognai à nouveau.
- Oh mon Lucas...
Je ne la vis pas arriver mais le poids soudain qui tomba sur mon torse me fit comprendre qu'elle venait de se jeter sur moi. Je me raclai la gorge et tentai de parler mais ma gorge était trop sèche.
- Oh, tient. Le docteur a dit que ça te serait utile.
Je sentis un petit bout rond se glisser entre mes lèvres et je devinai que c'était une paille. En inspirant grandement, je soupirai de bonheur. Ça faisait un bien fou !
Maintenant à peu près habitué à la lumière, je tentai d'ouvrir les yeux. Ce fut un échec. Pourtant, je tentai à nouveau et après plusieurs essais, je réussi à les ouvrir à demi.
- Comment tu te sens, mon Lucas ?
J'essayai de me relever mais en prenant appui sur mon bras, je gémis. Regardant mon avant-bras, j'aperçus un long bandage qui courrait sur presque toute sa longueur.
- Je vais appeler le médecin, il m'avait demandée à ce que je le prévienne quand tu te réveillerais.
Je ne lui portai aucune attention alors qu'elle se dirigeait d'un pas rapide hors de ma chambre. Mon attention se portait plutôt vers le bandage qui courait le long de mon avant bras. Il n'était pas tâché de sang et je savais que c'était bon signe. Tant qu'il n'y avait pas de sang, ça allait. Alors pourquoi me sentais-je si mal ? Je ne me souvenais même pas pourquoi j'avais ça sur le bras. D'ailleurs, je trouvais ça étrange que mon meilleur ami ne soit pas à mes côtés. Il était toujours là quand je me blessais ou...
Zea.
Tout me revint en mémoire et ça me percuta avec la force d'un train lancé à pleine vitesse. Je me sentis balancer de tous les côtés comme si Hulk s'était amusé à me jeter dans les coins de la pièce. Les souvenirs me parvinrent avec une netteté si douloureuse que ma respiration se coupa et mon cœur se crispa et ce n'était pas seulement une image : j'eus l'impression que quelqu'un agrippait mon cœur et le serrait de toutes ses forces entre ses doigts jusqu'à n'en faire que de la bouillie. J'avais si mal. Ma main se porta d'elle-même à ma poitrine, juste au-dessus de mon palpitant plus si palpitant comme on le ferait pour une plaie physique. Parce que c'était l'impression que j'en avais : la douleur était si vive qu'elle s'en ressentait physiquement et j'avais l'impression de perdre mon souffle. En fait, ce n'était plus une impression. Je n'arrivais plus à respirer. Je sentais la terreur se creuser un passage sous ma peau telle des vers. Elle m'infectait, m'empoisonnait et me retirait mon souffle. Mon cœur semblait s'être stoppé et la main glacée de la terreur l'avait empoigné pour qu'il s'arrête. L'horreur me fit ouvrir la bouche en grand, à la recherche d'oxygène comme si mon propre corps se punissait lui-même.
Zea.
- Lucas ?
J'entendais quelqu'un me parler mais je n'arrivais pas à me concentrer sur cette personne. Je n'arrivais pas à respirer. J'allais mourir, asphyxier par mon propre corps.
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Powerless
RomansaL'amour, vous devez connaître. Vous savez, ce sentiment libérateur qui nous prend au ventre, ce sentiment qui nous fait ressentir ces papillons ? Ces frissons qui nous dévalent l'échine, parcourent notre peau, bouffent nos pensées jusqu'à ce qu'il n...