Powerless

77 : Rachète-moi

¤ Rixton - Me and My Broken Heart ¤

Zea

Je savais qu'il avait fait en sorte de me laisser du temps pour me projeter sur la confrontation à venir mais tout le temps du monde n'arriverait jamais à me préparer. Le stress me bloquait la respiration, formait une boule dans mon estomac tellement lourde que même boire de l'eau me donnait envie de vomir.

J'étais complètement dépassé par les évènements et j'angoissais beaucoup trop pour appréhender correctement la conversation qui allait suivre.

Arrivé devant sa maison, je sentis mes mains trembler à tel point que je dus me reprendre à deux fois avant de toquer. Inspirant une dernière fois profondément pour essayer de me relaxer, je grimaçai en me rendant que ça ne servait strictement à rien.

La porte s'ouvrit en grand sur la silhouette enveloppée mais séduisante et pleine de vie de Katherine, ses cheveux d'un rouge léger me faisant de l'œil. De suite, le sourire pourtant rare que j'offrais en peu d'occasion éclot sur mes lèvres avec naturel.

- Bonjour mon grand, comment vas-tu ?

Toujours à se mettre en arrière pour aider son prochain ; telle était sa devise qui avait creusé bien trop de soucis sur son visage. Lui offrant un sourire que j'espérais plus vivant que les sentiments qui m'animaient, je fis un pas dans la maison qui abritait ma future déception.

- Je vais bien, et toi ?

Pour toute réponse, elle soupira en fermant la porte derrière moi mais continua :

- Je sais que ce n'est pas vrai, Zea.

De suite, le semblant de rictus que je lui offrais pour donner le change s'évanouit. Je ne pouvais pas lui mentir, elle était bien trop intuitive pour ça.

- Disons que j'espère allez mieux après tout ça.

Ses lèvres se pincèrent et le froncement de ses sourcils ne fit qu'accentuer les plis de l'âge sur son visage.

- Pour ce que ça vaut, j'ai crus voir qu'il espérait se racheter. Je ne connais pas tous les détails de l'histoire...

Elle s'interrompit et sourit tendrement, les yeux dans le vague.

-... même si j'en connais une bonne partie, je dois l'avouer.

Revenant finalement sur terre après s'être perdue dans ses souvenirs, elle pressa mon avant-bras dans une tentative de me partager un peu de son courage. J'aimerais dire que ça marcha.

- Il faut d'abord que je t'avoue quelque chose.

Concerné, je me tournai vers elle, les sourcils froncés alors que l'inquiétude se peignait sur ses traits, creusant des sillons sur sa peau. Son métier d'infirmière et toutes les inquiétudes qui suivaient ne l'avaient pas épargner et cela se ressentait sur son visage ou sur les douleurs dont elle se plaignait en silence. Les grimaces équivoques qui naissaient à chaque mouvements trop amples ne faisaient que montrer que les durs métiers de la santé ne réussissaient pas à ceux qui mériteraient plus.

- Je sais pour son addiction, reprit-elle.

Grimaçant à mon tour, elle m'offrit un sourire encourageant.

- Je ne fais rien pour le moment parce que je sais que vous faîtes de votre mieux pour le remettre dans le droit chemin mais il a besoin de soutient. Jusqu'ici vous ne lui en avez offert que peu et même s'il essaye de ne pas replonger, la collection de bouteilles cachée sous son lit ne fait que me prouver ce que je pense : il a besoin que vous soyez auprès de lui.