Suprême Mathieu - S.M. (B&B)

21 juillet 2017 - suite (M)

Mathieu – 5

« Je te dérange ?

— Non, j'étais réveillé, pourquoi tu m'appelles si tôt Bastien ?

— Ton rendez-vous aurait besoin d'être avancé, et il demande ton autorisation.

— C'est toi qui mets les formes ou c'est lui ?

— Non, non, c'est lui.

— Alors c'est oui. A quelle heure ?

— Dix heures au lieu de douze. Dans ton bureau.

— Je suis au-dessus avec Dorian, tu viendras lui tenir compagnie pendant mon absence.

— Mais... pourquoi ?

— Je t'ai demandé ton avis ?

— Non, excuse-moi mais... il n'est pas assez grand pour se garder ?

— Quand on vient de se faire agresser, non. On devait aller porter plainte ce matin, donc je refuse que tu le laisses seul.

— D'accord Mathieu. Juste...

— Oui ?

— Je suis désolé pour hier. Vraiment...

— J'ai déjà oublié, tu as été puni pour ça ».

Et je raccroche. On ne va pas s'étendre indéfiniment sur les erreurs que tous les soumis de la Terre commettent. Il est neuf heures trente, Nathan doit être en route. Un avion a du être avancé pour qu'il me demande une telle faveur. Je suis le maître du calendrier habituellement. Je me prépare sans réveiller Dorian, lentement donc. J'ouvre la porte en attendant Bastien, qui précisément s'approche. Me prenant par surprise, il se réfugie dans mes bras.

« Tu m'as pas laissé finir... Je tiens beaucoup à toi Mathieu, je n'avais pas à faire ça.

— On va arrêter d'être ambigus ensemble, alors, tu ne crois pas ? Finis les baisers...

— Non, c'est notre relation, on change rien. C'est moi qui dois changer. Il t'attend, je m'occupe de ton petit prince ».

Je l'embrasse sur le front et dévale les escaliers. J'ai hâte de le revoir. Je rejoins mon bureau par la porte dérobée, et vais ouvrir. Son visage s'illumine et le voici entré, appuyé sur mon bureau, sur ses deux bras, me regardant droit dans les yeux.

« Tu sais que tu m'as manqué ?

— J'espère bien, lui rétorquai-je.

— Je peux ?

— Comme vous voulez, très cher ».

Il s'approche délicatement de moi, pose une main sur mes côtes, l'autre sur ma joue, et vient coller sa bouche contre la mienne. Un baiser très délicat, très doux. Sa langue ne tente rien, ce sont juste nos bouches qui se retrouvent. Je passe ma main dans son dos, dans ses cheveux, son principal atout depuis qu'il est mannequin. Nous nous séparons à contre-cœur.

« Je n'oublierai jamais tout ce que tu as fait pour moi, Mathieu.

— Et moi dont Nathan. Grâce à toi, j'ai eu l'idée d'investir les doms dans mes clubs.

— Ca reste moi ton préféré, hein ? demande pudiquement Nathan.

— Toi, tu resteras toujours mon premier dom, et tu sais combien je t'aime ».