Suprême Mathieu - S.M. (B&B)

30 juillet 2017 - suite (M)

Mathieu – 32

Je n'ai vraiment pas envie de rentrer le voir. J'ai dû le dire trop fort, puisqu'aussitôt Arthur me lance :

« Vous voulez venir chez moi ?

— Mes affaires sont là-bas, je dois les récupérer.

— Mon service de conciergerie peut s'en charger.

— Et je ne dirais rien à Nathan ? Non, ce n'est pas ma façon d'être.

— Et la sienne, Suprême ?

— Mathieu, appelle-moi Mathieu.

— Nathan a couché avec Eliot, Mathieu.

— Oui, et avec toi, dis-je en faignant de ne pas comprendre, alors que je suis juste indifférent.

— Ils ont recommencé.

— J'espère que c'était un bon coup ».

Arthur se met à rire franchement. Il met sa main dans ma poche et, de fait, touche la mienne. Ses doigts entourent les miens et il me tire légèrement plus proche de lui. Il habite à trois minutes si j'ai bien compris. Et à quatre heures du matin, il est peut-être bon de cheminer à deux.

« Vous êtes mariés ? En couple ?

— Pas vraiment, dans une relation de domination, mais Nathan a une large liberté. Il est amoureux de moi, m'a-t-il dit. Ce n'était pas mon cas, mais avant-hier je lui ai dit que moi aussi. Je ne suis pas sûr que ce soit vrai.

— On arrive, vous allez me raconter ».

Effectivement, nous sommes devant un bel immeuble. Il habite au premier, dans un appartement assez étroit mais sa longueur le rend charmant. Arthur me fait m'installer sur un fauteuil tandis qu'il me propose un thé.

« Il s'est mis en couple avec vous tout en sachant que vous ne l'aimiez pas ? C'est surprenant...

— Et c'est sans doute pour cela qu'il essaie de régler autour de moi tous les problèmes. Que je me concentre sur lui. Avoir rencontré Andy Taylor lors de mon rachat d'Helix n'a pas fait son affaire.

— Vous... Quoi ?! s'écrie Arthur en lâchant sa boîte de thé.

— Oui, l'acteur X que tu connais visiblement. On était à deux doigts du trouple dans son esprit. Dans le mien aussi finalement. Mais je me rends compte que c'est lui qui me manque.

— Vous êtes totalement inattendu...

— Comme toi finalement. Tu sais que tu n'obtiendras rien de moi, si ce n'est les épanchements sur ma vie sentimentale, et pourtant tu m'as invité chez toi.

— Parce que je préfère me faire des amis.

— Ton frère non, visiblement, me moquai-je.

— Nathan lui a beaucoup plu au club, alors... Que moi... C'était vous, dit-il lentement.

— Merci en tout cas de me proposer d'être là. J'accepte ta proposition pour mes affaires. Je crois que c'est nécessaire.

— Avec joie. Et quand je dis que c'était vous... Comment dire... La rose, c'était magnifique. Il n'y a même pas fait attention. Ça m'a attristé ». 

Moi aussi.