Suprême Mathieu - S.M. (B&B)

25 juillet 2017 - suite (M)

Mathieu – 19

« Est-ce que Mathieu peut reprendre le dessus s'il te plaît ? Parce que là je ne te suis plus du tout ! » dit alors Bastien en éclatant de rire.

Il n'a pas totalement tort. Ce n'est pas la première fois que je m'en rends compte. Quand mon côté dominateur est le plus fort et que je ne suis pourtant pas dans la possibilité de dominer quelqu'un, je suis pris d'une immense tristesse et, surtout, je manque de cohérence. Bastien vient d'en avoir un aperçu. C'est un sentiment très étrange.

« Arrête de rigoler comme un idiot, lui dis-je froidement.

— Au moins, là tu es clair ! sourit-il.

— Pourquoi me déranges-tu ?

— Il faut que tu viennes au maquillage, si tu le veux...

— Tu penses que j'ai besoin d'être maquillé ? lui demandai-je sincèrement.

— Non mais ce sont eux qui... bégaie-t-il paniqué.

— C'est une vraie question, calme-toi, lui souris-je.

— Besoin, non. Mais je crois qu'ils ont une proposition à te faire.

— De quel type ?

— Je suis ton assistant Mat', pas le leur ! tente-t-il.

— Bon, je vais voir ça ».

Je quitte enfin la station couchée pour me lever. Bastien me dévore des yeux, je le vois dans le miroir. Il s'approche de moi, parce que je n'arrive pas à calmer un épi dans mes cheveux. Je me tourne vers lui pour qu'il puisse le dompter, ce à quoi il parvient après plusieurs essais. Je le remercie en le gratifiant d'un sourire sincère, mais ses mains ne quittent pas mes cheveux. Elles descendent plutôt dans ma nuque. Nos yeux sont plongés les uns dans les autres. Cela faisait longtemps que je n'avais pas regardé Bastien sous cet angle.

« Tu es beau Mathieu.

— Je sais.

— Tu es avec Nathan ? avec Andy ? les deux ?

— Pourquoi tu me demandes ça maintenant...

— Parce que tu es dans mes bras et que si je m'écoutais, je t'embrasserais.

— Et si tu m'écoutais moi, tu le ferais toujours ?

— Non. Tu ne veux pas que je tombe amoureux de toi.

— Tu es amoureux de moi ?

— Même si c'était le cas, ce serait ridicule.

— Pour quelle raison ?

— Parce que tu n'aimeras sans doute plus jamais.

— Donc tu as compris que...

— Oui, que ça n'a rien à voir avec moi. Tu es juste toi, tu ne veux plus de tout ça. Et je te comprends, l'amour c'est difficile, me coupe-t-il.

— Comment vas-tu Bastien ? Réponds-moi sincèrement s'il te plaît.

— Quand je te vois si mélancolique, mal. Quand tu es loin de moi, mal. Mais quand tu es là, mieux. C'est pour ça que j'ai envie de t'embrasser Mathieu ».

Je crois qu'il vient de poser là un paradoxe insoluble. Et je ne pourrais jamais l'embrasser ainsi, ce serait prendre un risque trop important. C'est à cela que nous sert le SM.