Suprême Mathieu - S.M. (B&B)

30 juillet 2017 - suite (S)

Suprême – xxxiii

Nathan.

On s'est retrouvés de manière fracassante. On s'est engueulés violemment. Et c'est ce qui nous a réunis.

On s'est rencontrés bizarrement. Deux dominants en quête sans trouver. Tu m'as proposé d'être versatile pour moi. J'ai accepté. J'ai même outrepassé ta proposition. Tu as apprécié. C'est comme ça qu'on a commencé à s'apprivoiser, brutalement.

Cette nuit, de nouveau, tu as proposé d'être versatile. Mais ce n'était pas à moi.

J'étais heureux d'être ici avec toi. Heureux aussi de connaître les lieux de ton passé. Heureux et assurément excité de te voir dominant. Mais pas dominer.

Ce que tu n'as pas compris, c'est que je découvre avec une légère surprise que je n'aime plus dominer pour dominer. Je veux dominer pour protéger. Pas toi, je le sais. Et oui, tu as le droit de ne pas aimer ça, pour te répondre.

En revanche, tu peux comprendre combien moi, je me sens en difficulté face à l'excès de violence dont tu as fait preuve avec ces deux frères. L'un est en train de m'épauler à cet instant tandis que toi tu devais avoir tes jambes sur les épaules de l'autre il y a encore quelques heures.

Je ne te reproche pas ta domination. Je te reproche de ne pas vouloir voir que je suis en train d'évoluer. Et peut-être aussi d'avoir négligé complètement ma seule présence, mes gestes, mes attentions.

Je sais que tu as patienté longtemps, et que c'est à mon tour de faire mes preuves. Daigne au moins les écouter et les remarquer. Aujourd'hui, je ne crois plus t'aimer.

Et ce encore moins depuis que je sais que tu es allé aussi loin avec Eliot.

Tu as régi ma vie personnelle avec tous les hommes qui m'approchaient. Et tu sais que je n'aime pas ça. Tu sais que j'aime protéger les autres, et non pas l'inverse.

Tu m'as dit que j'avais le droit d'aller mal parfois, de me poser des questions. Mais jamais tu ne m'as laissé l'être vraiment. Tu as tout fait pour éliminer ces moments.

Tu m'as reproché de me réfugier derrière la protection. Tu sais quoi ? Tu as raison. Oui, je vais me protéger pour une fois. Me protéger de toi.

Je ne te dirai pas de te barrer tel que je te l'avais dit lors de notre dispute. Je te dirai plutôt de ne plus chercher à revenir vers moi sans avoir pensé à tout cela. Je considère que j'ai quitté notre couple en te laissant après le club. Donc coucher avec Eliot n'est pas de l'adultère. Pas à mes yeux. Non, c'est juste la trahison de ce qu'on essayait de construire.

Je rentre à Paris sur un vol différent du tien, inutile de chercher à savoir lequel ou à obtenir un billet pour de nouveau être avec moi.

Si tu veux parler de nouveau, merci de voir avec Bastien.

Je te bloque sur tous les autres réseaux pour le moment. Je n'ai pas envie de recevoir tes messages pendant les semaines qui viennent.

Nous sommes allés trop vite Nathan. Tu n'as pas voulu écouter mes mises en garde. Quant à moi j'ai voulu te croire. Je n'aurais pas dû. J'ai mal au cœur et j'y aurais perdu un ami. Je ne suis pas fait pour aimer. Pas comme ça.