Suprême Mathieu - S.M. (B&B)

30 juillet 2017 - suite (S)

Suprême – xxx

Nous sommes donc, Arthur et moi, en route pour mon club. Je ne prends pas la peine de prévenir le responsable, je n'ai pas envie d'être remarqué. Ce sera l'occasion de voir comment le club vit, seul, sans moi. C'est une obsession nouvelle chez moi, mon absence. Sur le chemin, je remarque enfin mes quelques messages.

Dorian, tout d'abord, m'a envoyé plusieurs SMS à la suite.

Vous n'aviez pas l'air bien et même si je me mêle de ce qui ne me regarde pas, je n'aime pas ça... Vous rentrez bientôt, j'ai hâte de vous revoir à Paris.

D'ailleurs, Bastien tourne en rond depuis qu'il est rentré. Il ne cesse de travailler.

Et je suis heureux de suffisamment compter pour vous pour que vous m'ayez ainsi écrit. Je ne sais pas si j'ai raison de vous dire ça, mais j'avais besoin de le dire.

Je suis pour le moins surpris, tout autant par son inquiétude et sa gentillesse que par l'état de Bastien. Je répondrai demain matin. Voyons maintenant ce que me dit Andy.

Bonsoir Mathieu. J'espère que tu profites de New-York. Que tu vas bien. Que Nathan aussi. Même si pour être honnête je me fiche de Nathan. Tu me manques et j'aurais préféré partir avec toi. Peut-être même t'avoir pour moi tout seul. On n'est pas ensemble, on se connaît depuis peu. Mais j'ai envie, au fond de moi, de te connaître encore un peu plus. Qu'on se raconte ce qu'on a fait, ce qu'on est. Qu'on voit ce que ça peut donner. Je comprends très bien que Nathan soit si présent, il était là avant. Mais je ne sais pas si je suis prêt à l'avoir là, à côté de moi, tout le temps. Rassure-toi, je ne pars pas, ni n'essaie de te dire que je voudrais qu'il parte. Je sais qu'être à toi ne signifie pas que tu seras à moi. Mais j'aimerais au moins essayer une fois, pour savoir ce que ce pourrait être, juste nous deux. Rassure-toi, je ne suis pas amoureux. Pas encore du moins. Mais pour une fois qu'on ne me voit pas uniquement tel un acteur X qui sait baiser, crois bien qu'on ne peut plus oublier ce regard. Je n'arrive pas à me défaire de tes yeux posés sur moi. A ne plus entendre tes réprimandes quand tu comptais partir de San Diego. Je voulais juste te le dire. A très vite Mathieu. Je t'embrasse. Toi seul. Juste mes lèvres sur les tiennes.

La gorge me serre et peut-être par réflexe je saisis la main d'Arthur qui, immédiatement, se raidit. J'essaie de ne pas montrer mon trouble, mais je vais bien devoir expliquer ce comportement...

« C'est par là, à deux rues, tentai-je pour m'en sortir.

— Ah d'accord, je ne croyais pas » me lance-t-il sans grande conviction.

Arrivé devant, le videur me reconnaît et me salue. Il me propose la porte dérobée, que nous empruntons. Nous entrons alors dans un bureau silencieux. Avant d'aller dans la salle, j'ai besoin de m'allonger quelques minutes. Arthur le comprend et me propose de mettre une musique qu'il aime particulièrement. Pourquoi pas.

Je ne sais pas si c'est volontaire ou non, mais se lance la même chanson que celle reprise par le sexagénaire.

Les lumières bleues dansent sur les terrasses
Et les étangs reflètent leurs lumières
Le jour ne vient pas, ça me fait peur
Pourtant je ressens du bonheur
Plus jamais ouvrir de porte
Verser une larme
Vers l'intérieur
Comm' si la terre penchait.