Suprême Mathieu - S.M. (B&B)

21 juillet 2017 - suite (S)

Suprême – viii

Nathan a revêtu une tenue rouge bordeaux. C'est ravissant sur lui, j'ai du me retenir de lui sauter dessus dans l'appartement. J'avais, en sa compagnie, juste avant, laissé Dorian libre. Il a pris sa décision mais je lui ai demandé de la garder pour lui. Chaque chose en son temps. Pour le moment, je souhaite profiter de ma soirée avec Nathan.

J'ai de mon côté opté pour un costume en velours bleu. La veste est superbe, j'y ai ajouté quelques distinctions obtenues par le passé, ainsi affichées sur ma poitrine. J'ai ajouté une simple cape en hermine, bien plus légère que le manteau complet. Nathan n'a cessé de me complimenter sur ma tenue. J'aime ça.

Mon sceptre est là, à côté de moi, dans son fourreau. Nathan est appuyé contre moi, mon bras enserre ses épaules. Le calme avant la tempête. Ce soir, mon club accueille une troupe de danseurs et stripteaseurs venus directement de Rome. Ils ont le sang chaud, et visiblement aucun d'entre eux ne repart sans une conquête. Soit.

Mais ce sera la première fois qu'ils se produiront dans un club SM. Bastien a mis en œuvre avec eux toute une scénographie. Il est vingt-trois heures, ils sont sur scène depuis une heure, je dois faire mon apparition. La portière s'ouvre, nous nous engouffrons à l'intérieur et, pour une fois, je prends les escaliers qui me mènent vers le bas. Une trappe nous attend. Nous nous positionnons et je vois Bastien lancer la musique. La trappe monte, je me repose sur mon sceptre, Nathan accroché à mon bras.

La fumée empêche que je ne sois vu. Mais je ne vois pas non plus les membres, ni même les danseurs. La musique est de plus en plus forte, de plus en plus puissante. J'aime ce sentiment terrible. Mon sourire est de plus en plus élargi, et je commence à détailler mon club. Les danseurs sont un genou à terre, et baissent la tête au fur et à mesure que nous apparaissons. Quant aux membres, ils sont tout simplement figés, abasourdis par une telle mise en scène.

J'avance de deux pas, au rythme de la musique, laissant ainsi ma cape reprendre sa place sur mon épaule. Les chants commencent, Nathan saisit mon second jouet, la main de la puissance. Il est à ma gauche, et tombe à genoux pour me la tendre. Me voici appuyé sur mon sceptre, et je pointe vers le haut la main de la puissance. La musique change ainsi de rythme, et un par un, les rangs tombent à genoux.

Sauf un couple, qui semble me défier. Leur sourire et leur regard en disent long sur leur espérance. Personne ne me résiste. Personne. Je descends de l'estrade, Nathan m'observant alors depuis la scène. Mes pas sont lourds, progressifs, pour atteindre ce couple. Je les vois fébriles. Leurs yeux croisent les miens. Je fais tomber la main entre eux deux, les séparant. Je frappe mon sceptre au sol. Une fois. Deux fois.

Nul besoin de le frapper une troisième fois, qui leur aurait été fatale. Les doms auraient alors mis dehors les réfractaires, après une humiliation publique. Je reviens donc sur scène avec Nathan, sans dire un mot. Je vois sur les visages des sourires d'admiration et de vénération. C'est ça ma vie, et je crois que Nathan le constate aujourd'hui. Je dépose la main de la puissance auprès de Nathan et, de ma main désormais libre, je fais signe aux danseurs de reprendre leurs activités. Mais contre toute attente, ils viennent un à un se prosterner devant moi, me lançant malgré tout un regard et un merci Suprême. Bastien a fait un excellent travail, visiblement.