20 juillet 2017 (M)

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Mathieu – 2

La journée a été longue. Je suis d'humeur massacrante.

« Comme d'habitude, Mat', rigole Bastien.

— Ta gueule ».

Et il rigole de plus belle. Malgré mon ton glacial. Malgré mon visage serré. Malgré mes yeux exorbités. Il s'en fout. Il a raison. Mais j'ai quand même envie de lui donner une leçon. Je me rapproche de lui, saisit le col de sa chemise, et le regarde dans les yeux. Son corps est brûlant. Nos visages se touchent quasiment grâce à la proximité de nos nez. Ses bras sont ballants, mais je vois en lui l'envie de les coller contre moi. Je sais ce qu'il veut. Sa bouche se rapproche de la mienne.

Un léger coup de poing dans la mâchoire le projette contre le mur qui n'était qu'à vingt centimètres. Il est bloqué, mais pourtant continue à me dévorer. Ma bouche, ma langue, mes lèvres viennent se plaquer contre les siennes, pour parachever son excitation et son désir. Il n'arrive plus à respirer, avec ma main qui serre sa gorge et nos organes respectifs en pleine danse effrénée.

Je raffermis ma poigne sur son col et le jette à terre. Il pense que le moment est venu. Non. Mon pied vient se positionner sur son entrejambe, extrêmement dure. Le moindre mouvement de pression pourrait lui provoquer une douleur vive. Très vive. Si moi je suis sadique, lui n'est pas masochiste. Cette douleur-là, il la vivrait intensément, comme un mal qui le rongerait. Donc je m'arrête pour aujourd'hui.

Je m'octrois tout de même le plaisir de passer sur lui. Littéralement. Mon pied droit prend appui sur son torse. Avant de franchir la porte de son bureau, je lui rappelle : « Rien. Tu n'auras rien de sexuel avec moi. N'oublie pas qui je suis ».

En l'énonçant ma main droite pointe vers le bas. Bastien le voit. Il tentait de se relever, aussitôt le voici de nouveau à plat ventre.

« Suprême... » lâche-t-il dans un souffle.

Je claque la porte avec violence. Je n'aime pas quand il mélange les genres. Ce n'est pas Suprême qui était à deux doigts de lui faire mal. Non, c'était Mathieu. Suprême protège, adoucit, rend vivant. Moi, je me fous de tout ça. Chacun a sa place. Je monte mes escaliers pour atteindre ma salle de sport. Il faut que je tape dans un putain de sac de boxe.

J'en serais presque à regretter que mon aura n'agisse pas sur les objets. Après tout, ils pourraient réagir eux aussi, puisque les humains le font. Je souris à ma propre blague. Je m'ennuierais terriblement si les humains étaient des objets. Et puis, j'en aime quelques-uns malgré tout. Mais ils ne le savent pas.

Ce soir, j'ai un gala. Dommage que Suprême ne soit pas invité, il aurait sans doute raffermi l'ambiance. En attendant, je dois prévenir Dorian. C'est lui qui m'accompagnera. Sa manière d'être au club m'a plu. Sa blondeur aussi. Mais j'ai surtout senti qu'il était le soumis le plus intelligent et le plus courageux samedi soir. Sinon, il ne serait jamais venu jusqu'à moi. Cette idée me ravit.

Suprême Mathieu - S.M. (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant