31 juillet 2017 - suite (S)

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Suprême – xxxv

Très rapidement, la discussion est arrivée sur ce week-end et sur Nathan. Je lui ai tout expliqué, y compris que je lui avais dit que je l'aimais pour finalement me rendre compte de mon erreur. Il n'a pas cherché à comprendre pourquoi, comme Arthur, mais je sens que sa curiosité se fait pressante et bien réelle. Nous en arrivons alors à la lettre :

« Tu l'as quitté alors ?

— J'ai mis fin à 99 % de notre relation, oui. Et je crois que c'est un peu pour toi aussi... dis-je doucement, mais tout en le regardant dans les yeux.

— C'est vrai ? rougit-il.

— Parce que tu as raison, on doit continuer à apprendre à se connaître. Peut-être partir sur des bases, disons, plus personnelles ».

Ses yeux sont plantés dans les miens. Je pose juste ma main sur la sienne. C'est lui qui s'approche doucement. Ses doigts viennent remonter sur mes bras pour atteindre mon torse puis mon cou. Son pouce traîne doucement sur ma peau. Il continue de s'avancer, sa seconde main saisissant mon flanc. Peu à peu je me retrouve avec ses deux mains sur mon cou, tendrement. Son visage s'approche du mien mais vient s'enfouir plutôt en-dessous. Il dépose contre cette partie si sensible quelques baisers avant de venir poser son nez sur ma joue.

« Je n'ai jamais autant aimé toucher un homme, Mathieu. Ou Suprême. Mais peu importe.

— Totalement. Continue ».

Nous ne quittons pas nos vêtements – même si Andy demeure torse nu – : il n'y a pas de tension sexuelle entre nous. Il y a juste un désir très profond. Je commence à poser mes mains sur lui, à simplement enserrer mes bras dans son dos. Nos lèvres ne se quittent plus, et ce pendant de longues minutes. Nos langues découvrent un lent mouvement synchronisé. C'est juste... exactement ce dont j'avais besoin ? Non. Besoin et envie. Avec lui.

Il entremêle nos doigts, et je l'observe pendant qu'il pose sa tête sur mon épaule :

« C'est donc cela, se connaître ? sourit-il.

— Après avoir couché ensemble avec et sans domination, et même à trois, je crois que oui, me moquai-je.

— Je ne pensais pas que tu aimais ça Mathieu.

— Je ne pensais pas que tu aurais aimé ça avec moi.

— Je me sens idiot depuis qu'on s'est vus, enfin... Tu sais tout, c'est ce que je t'avais écrit...

— Et je n'ai pas lu ta réponse d'ailleurs, c'est le moment... dis-je en cherchant mon téléphone.

— Non, écoute moi plutôt. S'il te plaît. Ses yeux s'assombrissent très légèrement. Je ne pensais pas que je te plaisais autant et que tu serais ému par mon message. Alors je t'ai répondu étrangement, en te disant que je ne voulais pas être un obstacle entre Nathan et toi. Mais qu'en même temps, et bien... J'avais envie de savoir ce que cela pouvait signifier, d'être en week-end juste avec toi. Et je te demandais dans ce cas si je pourrais venir te voir à Paris, mais sans personne d'autre... Parce que ce n'est pas si souvent que je pense autant à quelqu'un.

— Tu es le bienvenu partout. Surtout au creux de mes bras ».

Suprême Mathieu - S.M. (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant