Suprême Mathieu - S.M. (B&B)

24 juillet 2017 (M)

Mathieu – 11

« Mais enfin Mathieu, tu ne peux pas partir la veille du défilé quand même ?!

— Je pars pour les Etats-Unis, je me rapproche de Montréal ainsi.

— En allant à San Diego ?! Tu plaisantes !

— Je n'ai aucun souvenir.

— De quoi ?

— Du moment durant lequel je t'aurais demandé ton avis ».

Bastien éclate de rire. Il sait parfaitement que je fais ce qui me plaît. Si j'ai envie de partir à San Diego, je pars. Et je verrai bien si le temps me permet d'assister au défilé à Montréal. Nathan est déjà informé, et il comprend mes raisons. Je n'ai pas besoin d'être présent à tous les défilés que nous organisons, tant que je suis représenté. Il va falloir que Bastien le comprenne et assez vite.

« Au lieu de rire, dépêche-toi de finir, je ne compte pas rater l'avion.

— Dans ce cas, je fais l'aller-retour avec toi à l'aéroport.

— Si ça te chante ».

Je grimpe les escaliers pour récupérer ma valise à main et laisse mon chauffeur prendre les autres. Nathan me sourit et vient m'embrasser. Je reconnais que sa présence me fait du bien. Mais je ne dois pas lui dire trop souvent.

« Je t'ai glissé quelques surprises dans ton sac, si jamais tu t'ennuies dans l'avion.

— Merci chéri, dis-je en l'embrassant avec un soupçon de passion.

— Tu me tiendras au courant si on se voit demain.

— Je ferai tout pour ».

Il me regarde presque amoureusement. Je l'embrasse de nouveau et pars. Bastien est déjà dans la voiture. Il m'attend avec des dossiers. Encore. Je m'installe et ne l'écoute même pas. Je lis directement les documents et les signe. Le voyage est rapide heureusement, et je descends pour rejoindre l'avion. Je ne le regarde pas, je privilégie la porte d'embarquement. Au dernier moment, il me tire par le bras :

« Mathieu, qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien. Tu as quoi toi ?

— Tu me manques ».

Il ne manquait plus que ça. Mon pouce rejoint sa joue pour la caresser délicatement. J'y dépose un baiser. Et reprends mon sac. Bastien le prend aussi et en profite pour poser sa tête sur mon épaule. Charmant. « Je te dis quand j'ai atterri ». Il sourit tristement. Je pars. Une fois installé, je fais un SMS à Dorian, à Bastien et à Nathan. Le même. J'allume mon ordinateur et en profite pour visionner les vidéos que j'ai téléchargées. Elles sont de superbe qualité. Je suis plus sûr que jamais de mon choix. Je le veux.

J'ai été si absorbé que j'en ai oublié le trajet. Nous voici déjà arrivés. Je descends, et dès les premiers pas dans l'aéroport de San Diego, je vois trois jeunes hommes arriver vers moi et, dans un excellent français, me dire :

« Monsieur Suprême ?

— Lui-même.

— Enchantés, Monsieur ».