Suprême Mathieu - S.M. (B&B)

21 juillet 2017 - suite (M)

Mathieu – 6

« Tu m'aimes vraiment Mathieu ?

— Je t'ai aimé oui, et tu le sais, cesse de jouer les surpris.

— Tu ne me l'as jamais dit. Du moins aussi clairement.

— Non, j'étais investisseur dans la boîte, je n'avais pas le droit de te faire risquer de perdre le job à cause de ça.

— Toujours à faire passer la protection avant toi, c'est ça ?

— Être protecteur, c'est précisément être moi. Ou Suprême si tu préfères.

— Justement Mathieu, moi j'aime les deux. Et si un seul des deux m'avait aimé, j'aurais déjà été comblé.

— Tu veux quoi au juste Nathan ? Que je te dise que j'ai fait une erreur ? Non, je ne regrette pas. Je préfère largement te voir où tu es aujourd'hui.

— Loin de toi. C'est plus facile.

— Connard ».

Il vient de me blesser. Vraiment. Que j'aie été son premier et seul dominateur a créé un lien unique entre nous. De la même manière que je n'ai jamais oublié nos ébats. Je suis profondément attaché à lui. Je l'ai aimé. Je ne sais pas si j'ai été amoureux de lui, mais je l'ai passionnément aimé. Je l'aime encore. Et pour moi il n'y a rien d'anormal de le dire. Alors ce type de réponse m'est tout simplement insupportable.

« Tu sais quoi Nathan, barre-toi. Tu as sûrement raison, je ne pense qu'à moi. Et comme je suis très con, je préfère éliminer tous ceux que j'aime. Ne repasse plus jamais cette porte ».

Je prends mes affaires, mon dossier et m'engage par la porte dérobée, laissant Nathan seul dans mon bureau, complètement perdu. Je rejoins Bastien et Dorian, au-dessus. Je les vois en train de discuter autour d'un café, tout en remplissant des documents.

« Bonjour Dorian, comment te sens-tu ? lui demandai-je en m'approchant de lui.

— Je n'ai presque plus mal, c'est cool ! me dit-il d'un air enfantin, presque mignon.

— Parfait alors. Tu me le dis si tu te sens mal. Vous préparez la plainte ? le rassurai-je en passant ma main dans son cou et dans ses cheveux.

— Oui, j'ai pensé que ce te serait utile, Mat', souffle Bastien.

— Merci beaucoup, tu as eu raison ».

Je les embrasse tous les deux. Bastien sur la joue, Dorian au creux de ses lèvres. Le premier part, et le second se blottit contre moi : « j'ai eu peur pour vous... ». Je ne réponds rien et continue de le serrer. Je ne comprends pas pourquoi il pense à moi alors que c'est lui la victime... « Je n'ai pas envie qu'il vous arrive quelque chose... ». C'est touchant. Un peu précipité, mais touchant.

« Tu sais Dorian, je ne risque rien. Je suis un master SM respecté, reconnu et craint. Même dans la vie civile. Ne t'en fais pas. Ils s'en sont pris à toi parce qu'ils t'ont vu avec moi. C'est pour ça qu'il va falloir qu'on arrête de se voir ».

Je vois ses yeux se remplir de larmes. Il murmure quelques mots que je n'arrive hélas pas à comprendre. J'allais lui demander quand Bastien arrive en trombe : « Mat', pourquoi Nathan m'a demandé d'annuler ses vols ? et le défilé ? pourquoi il pleure ? Réponds moi ! ». 

Non.