27 juillet 2017 - suite (M)

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Mathieu – 25

« Je viens de les raccompagner à l'ascenseur, ils sont retournés, littéralement ».

Bastien ne change pas, toujours aussi direct. Il a enfilé son costume de manager aujourd'hui, malgré la discussion autour de la domination. Il continue :

« Tu as été excellent. J'ai cru que tu allais leur parler d'existentialisme.

— Je ne voulais pas les perdre, eux et leurs lecteurs...

— Tu n'as pas tort au fond.

— Je sais, éclatai-je de rire.

— Tu m'as fait réfléchir, crois-moi. Je n'avais pas imaginé que nous puissions aller si loin, en tant que dominant ou soumis.

— Pourtant, tu le vis pleinement en ce moment, tu ne crois pas Bastien ? »

Ses yeux glissent lentement de mon visage jusqu'à mes mains, ayant les bras croisés sur mon torse, puis jusqu'à mes hanches. J'avance donc de quelques mètres jusqu'à lui pour le retrouver, saisir son bassin, le coller au mien. Mes bras enserrent complètement son buste, tandis que ses mains cherchent désespérément un endroit pour se poser. Je le regarde, sans que lui ne puisse le voir, et viens poser mes lèvres sur les siennes. Evidemment, il ne s'y attendait clairement pas.

Sa bouche n'ose pas répondre à mon baiser, et je le sens fondre contre moi. Je laisse mes mains autour de son cou mais décale ma tête pour le laisser respirer après ce baiser chaste mais tout de même intense. Il manquait ce passage obligé dans notre relation, au-delà des baisers volés que nous avons tant partagés.

« Tu es à moi Bastien, définitivement. Tu ne dois pas l'oublier.

— Mais que disent...

— Personne ne dit rien. Personne ne me dit rien. Personne n'a rien à dire.

— Mathieu, je... tu es...

— Déjà, je me réjouis que tu fasses enfin la différence entre les instants de soumission et les instants de domination.

— Oui, j'ai compris. Tu me domines là, mais je ne suis pas soumis.

— Exactement. Tu es un excellent master, pour autant il faut faire toute ton éducation de dominé, dis-je en parvenant à lui soutirer un sourire.

— Tout le monde ne parvient pas comme toi à en même temps déstabiliser et mettre à l'aise deux journalistes pourtant plus qu'aguerris dans le domaine du fétichisme et de l'extravagance LGBT.

— Je ne les ai pas traumatisés non plus, n'exagérons rien.

— Peut-être que c'est moi qui le suis » rigole-t-il avant de me quitter.

Je retourne donc à mon bureau, dans la pièce d'à côté, tandis que je sens une présence derrière moi :

« Je ne te demande même pas si ton interview s'est bien passée. Mais je crois que Bastien est dans un moins bon état que je ne l'imaginais.

— Et je pense même que la domination ne produira d'effets que sur le long terme.

— Je ne voulais pas te créer de soucis supplémentaires, désolé.

— Ne t'en fais pas chéri, viens-là », terminai-je avant de faire l'amour avec Nathan.

Suprême Mathieu - S.M. (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant