1er septembre 2017 (S)

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Suprême – L

Après avoir dit cette phrase, je me serais évanoui. C'est même une certitude, puisque je me réveille ce matin dans mon lit, sans me souvenir d'avoir été, ne serait-ce qu'un instant, debout. Il faut donc que je me rende à l'évidence, j'ai été amené ici. Mais je constate surtout que je suis seul. Oui, mon lit est vide, habité par ma seule chaleur.

Si je n'ai pas de souvenirs du reste de la nuit, je sais en revanche parfaitement bien ce qu'il s'est passé avant. Je sais que Max a fait irruption alors que nous ne l'attendions pas. Max, cet ex qui, déjà, s'en était pris à Dorian à l'issue de la soirée dans laquelle nous nous étions affichés.

Il n'a jamais supporté que je le quitte quelques semaines avant de rencontrer Stéphane. Je n'ai jamais été dur ou désagréable avec lui pourtant, bien au contraire, j'avais été on ne peut plus courtois et honnête. Il lui avait cependant toujours fait porter la responsabilité de notre séparation. Alors même qu'à cette époque nous ne nous connaissions pas.

Mais je suis seul dans ma chambre. Et je suis au bord de l'implosion. Pourquoi m'a-t-on laissé dans cette pièce si Andy est souffrant. Ou bien pire encore. Je crois me souvenir d'une attaque de panique avant de m'évanouir. C'est peut-être pour cela que je suis si calme, parce que l'on a dû m'injecter un tranquillisant.

Mon portable n'est pas à ma portée, rien ne me laisse la possibilité de communiquer avec le reste du monde. Je n'ai donc qu'un moyen : simuler une chute ou une douleur. Je saisis tous les objets que je peux trouver et les jette dans la chambre, contre les murs, sur le sol, partout. Il faut que l'on vienne.

Une lampe, le réveil, tout y passe. Finalement, Bastien ouvre cette porte et me voit, debout, en pleine possession de mes moyens. Du moins je le pense :

« Que fais-tu debout Mathieu ? Recouche-toi immédiatement, le médecin t'a imposé quelques jours de repos après ton coup.

— Dis moi où est Andy, Bastien, immédiatement. Conduis-moi à lui ! lui dis-je en l'attrapant par le col de sa chemise quitte à l'étrangler. Je me contrefous des recommandations médicales, je veux Andy !

— Je suis là, Mathieu ».

Alors que je me retourne vers la porte, je lâche immédiatement Bastien qui pousse un râle de satisfaction pour me jeter sur lui. Ma bouche parcourt tout son visage, ma langue force la barrière de ses lèvres. Je le touche partout, pour vérifier qu'il va bien. Il n'est pas blessé, du moins rien de visible. Mon Andy est même splendide, les cheveux en bataille.

« Remercie donc Bastien, au lieu de le maltraiter. Il nous a sauvé la vie, sourit Andy.

— C'est vrai ? dis-je tout en restant au plus près de mon homme.

— Disons que j'ai gardé mes vieux réflexes, et la balle dans son épaule le fait toujours autant souffrir. Sans parler de mon crochet qui, après le tien, n'a fait que le finir ».

Le coup de feu... Ce n'était pas Max. C'était Bastien. Andy était hors de danger. Mon homme va bien. Tout va bien.

Suprême Mathieu - S.M. (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant