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XXXIX

ABEL TESFAYE
LAS VEGAS

Je gare grossièrement devant le underground. Je descend et avance vers l'entrée d'une démarche raide avec Juice à ma suite. Les portiers se poussent automatiquement tandis que je donne un gros coup à la porte pour l'ouvrir.

Je parcours la salle des yeux. Elle est bondée de fetards récalcitrants du dimanche soir. Je monte au carré vip dans l'espoir d'en voir un peu plus mais sans succès.

Je m'aventure dans les pièces arrières et même dans mon bureau. Bloom n'est nulle part.

Je fais machine arrière jusqu'à mon bureau ou je met en marche les cameras de surveillance d'habitude éteintes.

Je scrute tout les renvois d'écran. Mon cerveau carbure à milles à l'heure. Les images qui ont eu le temps de s'y installer me réduise à un état de rage pure et simple.

L'idée qu'il puisse la toucher m'agace encore plus que les autres perceptives.

Je me rends  alors compte que je fixe l'écran sans rien faire depuis environ deux minutes. Bloom contrôle absolument toutes mes émotions. Ses yeux gris passent dans mon esprit déjà encombré.

Je suis absolument épuisé. Tellement fatigué que j'ai du mal à me concentrer. C'est exactement à cet instant que commence à ouvrir mes tiroir à la recherche de cette petite poudre blanche.

Lorsque je la trouve, je prends à peine le temps d'en faire des lignes. J'y vais au doigts. Une, deux, trois inspirations, un verre plus tard, je suis open.

Je me concentre réellement sur mon écran d'ordinateur. J'y remarque mes hommes en pleine recherche eux aussi, une serveuse qui fait du charme à un homme, un groupe d'hommes en discussion active à l'avant de la boîte puis, sur le dernier petit carré, deux personnes que je ne distingue pas bien à l'arrière de la boîte.

Lorsqu'ils sortent de l'ombre, je reconnais automatiquement Bloom. Il est impossible de passer à côté avec cette combinaison rose bonbon.

Elle rigole et paraît complètement torchée. Elle passe devant la caméra puis, j'aperçois derrière elle, un homme. Il me faut quelques seconde pour identifier le barmaid. J'aurai du le buter.

-Putain ! Pestais-je.

J'éteins l'ordinateur et sors de la pièce. Je passe par le dépôt et arrive directement à la porte de derrière. J'arrive dans la petite ruelle partiellement éclairée.

J'avance sous les réverbères tout en sortant mon arme de ma ceinture. Un rire résonne un peu plus loin. C'est Bloom.

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines quand je les aperçois. Bloom contre le mur, le barmaid contre elle, touchant la moindre parcelle de peau découverte, la tête dans son cou gracile.

La colère me monte à la tête, motivée par une profonde jalousie. Je sens comme une aura profondément sombre s'éprendre de moi.

J'avance vers eux puis saisit le col du pouilleux puis le cogne violemment avec mon arme. Il s'effondre sous mes yeux et mon arme pointée sur lui.

Il est si insignifiant, si fragile. Ce dernier se remet tout doucement du choc tandis que je sens Bloom bouger et venir à mes côtés. Sa tête se pose sur mon épaule.