ℙ𝕆𝕊𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕ 𝔹𝕐 𝕆𝔹𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕ

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Je vous conseille d'écouter « One Of Those night » de the weeknd featuring Juicy J pendant la lecture.

Bonne lecture ❤️

BLOOM ALVES
LAS VEGAS

Je reste stoïque quelques secondes. Je le regarde dans les yeux en espérant y lire quelque chose mais rien. Pour la première fois, les yeux du brun n'expriment rien.

Je me lève, récupère mon sac et mon téléphone et passe devant lui sans dire un mot. J'entends ses pas derrière moi tandis que je sors du salon sous le regard des employés et des clientes qui lui lancent des regards envieux.

Il me devance et m'ouvre la porte d'une grande Range Rover noire. Aussitôt assise, il claque la porte avec violence et va s'installer sur le siège conducteur.

Le trajet est silencieux, personne ne parle et même la radio est éteinte. Je ne sais pas ou on va et l'envie de lui demander ne me vient pas face à sa mine froide. Il fixe la route imperturbable tandis que le stress monte en moi.

Après trente minutes dans cette ambiance étouffante, nous nous garons devant un restaurant au bord de la nationale. Il est désert mis à part un homme que je vois sortir de l'établissement d'un pas pressant.

C'est donc ça qu'il voulait me montrer ?

Je jette un regard à Abel qui éteint le moteur et enclenche le frein à main puis descend de la voiture. Je le suis aussitôt alors qu'il m'attend devant la porte.

L'endroit est sombre mais avec un éclairage tamisé. Plusieurs tables toutes vides s'alignent devant moi.

On dépasse un homme à la peau foncée qui fait la cours à une jeune femme au comptoir avec une bouteille de champagne qu'il boit au goulot puis un groupe de filles assises à une table avec des verres de martini et de la poudre blanche en parfaites lignes sur la table.

Je me sentais comme dans un Bitchy soft ou quelques âmes dépravées venaient y délaisser leurs méfaits.

Puis au fond, il y a une table vide qui donne sur tout l'espace. C'est là que nous nous installons. Abel s'assoit négligemment tandis que moi je m'installe près de lui.

Un homme d'environs la quarantaine s'approche de nous.

-Bonsoir, vous buvez quelque chose ou vous voulez la carte directement ?
-Je prendrais une bouteille de whisky.
-Un martini s'il vous plait, je dis lui faisant un sourire.

Abel soupire et sort de sa poche un petit pochetons et un paquet de feuille à rouler. Je ne le quitte pas du regard quand il disperse quelques petites pépites de cannabis sur la table et se met à les égrainer.

Il n'avait jamais été aussi silencieux et serein. Cela me stressait. Les filles assises à notre gauche toussaient et commençait à aspirer la poudre blanche chacune à leur tour. L'homme continuait de parler avec la brune aux grand yeux tandis qu'elle riait aux éclats.

Puis Abel lui, passait déjà le rebord du joint contre sur sa langue avant de le refermer. A cet instant, le serveur arriva avec nos commandes.

Il posa mon martini devant moi et la bouteille de whisky devant Abel avec un verre que celui-ci déclina d'un geste de la main.

Il était vraiment bizarre mais pourtant très serein. Je sentais quelque chose arriver. Ce n'était pas un simple dîner dans un simple restaurant.

Abel but une grande gorgée de whisky à même la bouteille sans sourciller et alluma le cylindre illégale poser entre ses lèvres. La fumée se répand dans l'air et y laisse son parfum si spécial.

Je ne l'avais encore jamais vu fumer. Il dégageait une énergie différente quand il le faisait. Une énergie plus sombre, plus imposante voir même dominante.

Je bus une gorgée de mon verre. Le temps passait. L'énergie de la pièce commençait à changer. Les filles sont parties puis revenues, l'homme au comptoir c'est éclipsé avec la brune et le serveur nettoyait nerveusement ses verres les faisant s'entrechoquer à plusieurs reprises.

Abel n'a toujours pas dit un mots et le niveau de la bouteille descend doucement. Son joint est presque fini et ses doigts font tourner son briquet sur la table.

J'entends des crissements de pneu. Abel écrase son joint dans le cendrier.

-Bloom ?
-Abel ?
-Tu as confiance en moi ? Il me demande.

La réponse est évidente et sans appel.

-Oui.

A peine ses mots ont glissé de mes lèvres que j'entends du bruit dans l'entrée. Un homme entre en criant avec une arme à la main. Un collant est glissé sur son visage et le dissimule. Il porte un jean noir crasseux et un t-shirt de la même couleur. Il est de race blanche à en juger la couleur de ses bras.

Il pointe son arme de ses mains tremblante un peu partout puis sur l'homme derrière le comptoir qu'il menace de tuer si il ne lui donne pas tout le contenu de sa caisse.

Les cris de peurs des filles m'effrayent encore plus quand il pointe son arme sur lui. Je vois ses yeux parcourir toute la pièce comme si il cherchait quelque chose ou quelqu'un. Puis ses derniers se posent sur nous. Je lance un regard à Abel.

Son menton est posé sur sa main et il regarde la scène se dérouler devant lui. Il ne bouge pas, ne réagit pas. Il se contente juste de prendre une autre gorgée de sa bouteille alors que l'homme se rapproche de nous.

Je me rapproche inconsciemment d'Abel sans jamais quitté des yeux le canon de l'arme de l'homme. J'essaye de réprimer les souvenirs et l'horrible impression que la situation se répète.

Quand homme arrive devant nous, le collant est assez transparent pour que je puisse capter la haine dans son regard. Ce n'est pas un cambriolage, c'est Abel qu'il cherche.

-Tu vas payer. Tu as gâcher ma vie. Tu m'as tout pris et ce soir sera le dernier, il crache en pointant son arme sur Abel qui n'avait toujours pas bougé.

Et alors que je m'y attend le moins, Abel éclate de rire. Un rire moqueur qui met encore plus en rogne l'homme en face de nous. De mon côté, je sens mon cœur s'affoler, le stress s'amplifier et l'odeur de la mort s'infiltrer lentement dans la pièce.

Je fixe le doigt de l'homme qui est sur le point d'appuyer sur la gâchette de l'arme pointer sur le brun. Je suis au bord des larmes, je ne veux pas voir ça. Pas lui, pas comme ça.

C'est alors que coup de feu retentit, projette le sang sur mon visage et autour de moi.

Je ne bouge plus, mon cœur rate un battement puis repart quand je vois notre agresseur s'écrouler devant nous, avec un trou entre les deux yeux.

Derrière lui, j'aperçois l'homme du bar qui tient une arme fumante. Il fait signe de la tête à Abel puis sort du restaurant en rangeant son arme dans sa ceinture.

***