IILX

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BLOOM ALVES
LAS VEGAS

Ces derniers jours avaient été fort en émotions. Entre le retour de ma mère qui en réalité n'avait jamais si loin, la liaison de Justin et Karrueche, j'avais été submergée d'émotions contradictoires.

Le bonheur que m'avait procuré le retour de ma mère c'était vu troublé par le sentiment indescriptible qui m'avait pris d'assaut quelques heures plus tard.

En réalité, le choque m'avait fait dérailler. La pilule était mal passé et j'avais perdu le contrôle. Ma réaction avait été purement impulsive.

C'était la seule explication que je me donnais car il n'y en avait pas d'autres.

Je m'étais sentie tellement bête et naive sur le coup. Les événements me submergeaient, engloutissait chaque partie de mon esprit.

L'idée que j'ai pu être aussi amoureuse de cet homme m'avait assailli de chagrin pour moi même. J'avais pleuré ma stupidité.

Seulement, ce matin en me réveillant seule, sans Abel à mes côtés, j'avais fini par comprendre les effets de cette nuit sur notre relation.

Même si Charlie l'avait rapidement survolé un peu plus tôt, maintenant, en y réfléchissant, je voyais trouble.

J'aurai bien aimé sécher encore une fois cette journée de travail pour me morfondre sur ma stupidité, mais c'était impossible.

Le mariage de Jasmine était là, à tout juste quatre jours. Tout notre travail allait prendre vie et je ne pouvais pas lâcher Charlie.

Elle semblait déjà assez embêtée d'être assise à la même table que Karrueche pour cette réunion. Je pouvais la voir serrer les dents en répondant à ses questions pour ne pas lui balancer ses quatre vérités.

Moi, je n'arrivais même pas à la regarder normalement. La haine qu'elle m'inspirait me donnait envie de lui planter son satané crayon juste dans sa jugulaire.

Cependant, j'avais d'autres problèmes. Comme par exemple le message très formel d'Abel qui me demandait de le rejoindre à son bureau avant mes entraînements.

Là aussi, c'était la catastrophe. Nous n'en avions pas eu depuis notre petite aventure chez Alfredo. Je devais me préparer mentalement au savon que Juice allait nous mettre sans état d'âme.

-Bloom tu es avec nous ? Karrueche dit soudain avec un sourire.

Jasmine, Charlie qui marmonne un juron dans sa barbe ainsi que ma mère se tournent vers moi.

Cette dernière me fait des grands yeux comme pour dire « dis un truc ».

Ughh. Non.

-Désolé j'étais dans mes pensées, je marmonne d'un ton maussade.
-Toujours et encore. Abel va finir par te rendre folle, elle répond en rigolant.

Ou ne plus jamais vouloir me voir à du genre de pétasse que tu es.

Bien sûr, je ne le dis pas et me contente de lâcher un rire sans humour puis de lever les yeux au ciel lorsqu'elle a le dos tourner.

Cette conversation me stressait plus que tout. C'était une véritable torture parce que pour une fois, j'étais incapable de prédire ce qui allait se passer.

Mon coeur s'affolait dans ma poitrine à chaque fois que j'y pensais. Je savais exactement ce que je voulais mais je ne parvenais pas à trouver comment l'obtenir.

Je voulais Abel. De toute les manières possibles. Comme amant, comme ami, comme meilleur ennemi mais surtout comme amour.

C'était une vérité qu'il m'était désormais impossible de dissimuler.

***

A la fin de la réunion, je n'ai absolument rien retenu à part le fait que nous devions accompagné les garçons à l'essayage de leurs costumes dans l'après-midi midi.

Ça m'avait obsédé toute la journée. J'étais pressée et stressée de revoir Abel. De savoir si il m'en voulait ou si rien n'avait changé.

Nous nous retrouvions donc à la wanderlust pour les essayages. À peine quelques secondes après notre arrivée, ils arrivèrent tous en même temps.

Une arrivée fracassante sous les rires  de Charli et Dray tandis qu'Abel conservait un masque de neutralité. Ses cernes elles, étaient tes significatives de la nuit blanche qu'il avait dû passer.

-Je ne sais vraiment pas à quoi va me servir un nouveau costume. J'en ai déjà beaucoup trop, il avait râlé avant de s'asseoir en soufflant.

En effet, il portait un costume bleu foncé avec une chemise blanche dont les premiers boutons étaient ouverts. Ce look, en plus de lui donner des airs de mafieux, rajoutait une scandaleuse désinvolture à son allure que j'adorais.

-Parle pour toi pingouin, lâche Charli en lui mettant une tape qui le fait soupirer. Alors ma chérie ? Tu me fais essayer ce costume ?

Il hausse les sourcils grossièrement en ouvrant le bras à sa petite amie. Cette dernière leva les yeux au ciel avec un petit sourire.

-Bien sur mon chaton, elle lui murmure en le prenant par le col.

Alors qu'ils partent tous les deux vers les cabines, tante Perla les intercepte en claquant de la langue.

-Je ne pense pas non, elle secoue la tête. Je suis sûre que ces messieurs peuvent se déshabiller ici. A moins que l'une d'entre vous ne les ai jamais vu dans le plus appareil ce dont je doutes fort.

Son sous entendu est épique.

-Mais l'intimité tu connais ? Charli s'exclame en levant les mains.
-Allons nous réellement aborder ce sujet ici ? Maintenant ? Elle renchérit en haussant un sourcil.

Charli ne réplique pas et marmonne dans sa barbe en retirant sa veste.

-Les futurs mariés sont autorisés à s'isoler naturellement. Profitez de vos dernières minutes ensembles avant votre grand jour, elle s'adresse à Jasmine et Dray qui partent pour les cabine en raillant.
-Discrimination, Charli objecte puis se tait après une œillade sombre de sa tante.

Je soupire puis repose mes yeux sur Abel. Ce dernier ne m'a lâché du regard. Pour la première fois de ma vie, je me sens rougir face à lui.

Je me perds un peu et pars presque en courant vers les tringles de vêtements. J'en sors ceux de Dray et Charli puis lorsque je me retourne avec ceux d'Abel, je sursaute violemment en le voyant juste devant moi.

Son visage est figée mais je peux voir l'amusement quand il se penche vers moi et que je recule contre la tringle.

Qu'est ce qui m'arrive putain ?

Il me prend le costume des mains sans me quitter des yeux puis pivote sur lui même sans un mot.

Juste à ma gauche, le couple le plus commère de Vegas qui n'avait rien raté de la scène, se faisait des messes basses en ricanant.

J'ai besoin d'une cigarette putain.

***

ℙ𝕆𝕊𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕ 𝔹𝕐 𝕆𝔹𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕOù les histoires vivent. Découvrez maintenant