XXXXVII

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BLOOM ALVES
LAS VEGAS

J'avais été touchée et fort stressée par son petit discours embaumé de whisky.

MAIS, il n'allait pas s'en tirer comme ça. C'est mal me connaître. D'autant plus que je parvenais toujours pas à me sortir l'image de lui avec ces deux cruches et à arrêter de faire des scénarios sur ce qui se serait passé si je n'étais pas arrivée à cette satanée fête.

Et bien évidemment Charlie, est de mon côté.

Ce même soir, Abel avait dormi chez moi. Je m'étais réveillée dubitative face à sa bouille d'ange pendant qu'il dormait encore jusqu'à ce que je me rappelle que cet « ange » était un enfoiré mine de rien.

J'ai donc quitté mon lit puis ma maison sur la pointe des pieds en compagnie de ma meilleure amie.

Ce fût le début d'une longue semaine fort amusante.

Mercredi soir, je reçois un message d'Abel auquel je ne réponds pas. D'ailleurs, je l'ai renommé tête de blatte.

Jeudi, un magnifique bouquet de rose dont chaque pétales fini dans la cuvette des toilettes ainsi que la carte ou un hypnotique « pardonne moi » est soigneusement calligraphié.

Vendredi, le bonbon. Une boite de chocolat suisse absolument hors de prix que j'adore mais que par pure fierté, je mets dans le bol à l'entrée du salon pour les clients.

Bien évidemment, il essaye de me contacter plusieurs fois et comme cela m'agace, je finis par lui envoyer mon adresse mail en lui disant que je suis disponible uniquement pour affaire. Bien sûre, je met tous ses rares mails directement dans mes spams.

Pourquoi ?

Parce que c'est une vengeance plutôt amusante même si je vais m'en prendre plein la gueule si elle se retourne contre moi.

Mais sérieusement, il a crût que j'oublierai si facilement ?

En réalité, aujourd'hui oui. Je n'arrivais à penser à autre que ce qui se passerai derrière cette porte blanche quand Charlie y sera.

Cette dernière avait pris la décision d'avorter. Je ne m'y étais pas opposée tout comme si elle l'avait garder, je ne m'y serai pas opposée également.  Elle était adulte et libre de ses choix.

Je n'étais que sa meilleure amie. Celle qui devait lui tenir la main.

Et donc nous voilà dans un des meilleurs hôpitaux de Vegas à attendre. Les sages femmes passaient et repassaient tandis que autour de nous, on regardait toutes ces femmes aussi différentes les unes les autres venues pour la même chose que nous.

-Bloom du calme. Je vais pas mourir, Charlie chuchote nerveusement. Je relâche un peu la pression.
-Tu es sûre que tu veux le faire Charlie ? Tu peux encore reculer, je commence tremblante.
-Si c'est comme ça que tu réagis quand j'accoucherai, oui, elle marmonne. Sa jambe tremble fortement. C'est stressant. Mais plus sérieusement, oui. J'en ai parlé avec Charli et-
-Charlie !

Je tourne la tête brusquement. Son petit ami arrive au petit trot presque essoufflé. Je pose les yeux sur elle. Elle paraît partagée mais étonnamment soulagée.

Même si c'est un idiot, avoir son homme ne fais jamais de mal dans ce genre de situation.

Charli arrive devant nous puis se baisse à son niveau. Il la serra dans ses bras en lui disant des choses que je ne perçois pas. À cet instant, pas que je me sens de trop mais je sens juste que Charli sera plus adapté à l'assister.

C'est donc tout naturellement que je me lève pour sortir de cet environnement stérile et stressant. J'ai besoin d'une cigarette.

Je sors à peine de l'hôpital que le vent chaud de Vegas me frappe.  Je traverse le parking jusqu'à ma voiture ou je pose mon sac et récupère une cigarette. Je m'adosse contre le capot pour commencer à fumer.

Il fait bon cet après-midi mais je suis épuisée. J'ai envie de me mettre au lit et ne jamais en sortir.

Puis, soudain, une portière claque et surprise, la tête de blatte apparaît juste en face de moi. Je lève les yeux au ciel et balance d'une jambe a l'autre.

C'était obligé. Couille droite à l'intérieur, couille gauche ici et bien sûre les conneries un peu plus loin.

Ses lunettes de soleil sont déposées sur son nez lorsqu'il prend la même posture que moi sur son capot pour fumer.

Aujourd'hui, il ne porte pas de costume mais des jeans noirs, un sweat-shirt bleu turquoise et des baskets blanches.

Hmm j'aime bien. Non. Ughh, il m'énerve. Je ne sais pas si cette casquette y est pour quelque chose. Je ne peux absolument rien voir de ses expressions faciales.

Il porte sa cigarette à ses lèvres tandis que je me rappelle que la mienne est maintenant éteinte. Je rage intérieurement en jetant le mégot. C'est d'un pas rageur que je retourne dans la voiture pour en récupérer une. 

Sauf que alors je suis à quatre pattes et penchée vers la boîte à gant, je vois furtivement Abel passer par la fenêtre du siège passager.

J'ai à peine le temps de réagir que je sens déjà sa présence derrière moi. Au moment ou j'essaye de me lever, ses mains me prennent par les hanches et me tire contre lui.

Je m'écrase sur son torse avec un hoquet de surprise. Mon coeur s'affole dans ma poitrine en sentant son souffle sur mes clavicules et sa chaleur contre mon corps.

J'essaye de dégager malgré le trouble qui naît en moi. Ses mains me retiennent à une vitesse folle puis l'une d'elles emprisonne mes mains dans mon dos et juste contre son bas ventre.

Ces gestes m'envoient des vagues de son parfum. Je me sens faiblir. Ma respiration s'alourdit tandis que lui est parfaitement calme et lâche même un petit rire.

-Tu tiens réellement à me rendre fou n'est-ce pas ? Il me sussure d'une voix grave.
-Lâche moi Abel, je lui crache.
-Tu y tiens vraiment ?

Sa question est ponctuée par quelques baiser sur ma clavicule et mon cou. Presqu'inconsciement, je penche la tête sur le côté avec un soupir.

-Sûre ? Il continue. J'ai un petit éclair de lucidité
-Certai- le reste de ma phrase sanglante est étouffée dans un soupir lorsque nos bassins se percutent.

Toutes les petites particules de mon corps vibrent délicieusement. La pointe de mes escarpins s'enfoncent dans sa jambes. L'air se charge.

-Tu n'as pas idée des pensées qui me traversent, il me glisse. Sa main libre s'insinue sous mon t-shirt. De ce que j'ai bien envie de te faire, quelle genre de douloureux plaisir j'aimerai t'infliger, il continue en murmurant presque.

Mes sens sont en ébullition et à l'affût du moindre contact qui me ferra flancher. Sa main se pose sur mon ventre. Elle est chaude presque brûlante.

-Laisse moi, j'essaye encore d'y mettre de la conviction. C'est un échec.
-Ne t'inquiète pas, il ricane. Je sens le bout de sa langue juste derrière mes oreilles. Je ne vais plus t'embêter little diamond.

Puis soudain, il me libère. Je m'empresse de me mettre en position assise alors qu'il ferme la portière derrière moi.

Et comme si c'était la chose la plus naturelle, il retourne contre se mettre sur le capot de sa voiture puis il sort ses lunettes de soleil de sa poche qu'il fait glisser sur son nez.

Moi, comme une idiote, je reste dans la voiture tremblante et encore chamboulée de notre échange, son parfum toujours un peu partout sur ma peau.

ℙ𝕆𝕊𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕ 𝔹𝕐 𝕆𝔹𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕOù les histoires vivent. Découvrez maintenant