ℙ𝕆𝕊𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕ 𝔹𝕐 𝕆𝔹𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕ

XXXXVIII

ABEL TESFAYE
LAS VEGAS

J'essaye de rester concentré sur le dossier que je lis.

C'est ennuyant et agaçant mais j'avais fini par y prendre goût. Cependant, il arrivait que je sois sérieusement au bout du rouleau comme maintenant.

Heureusement que Charli avait pris le temps de gérer ses affaires avant de partir. Ce chanceux était parti pour une semaine de vacance à Tijuana avec son homonyme.

Ce n'était pas le moment mais ils en avaient besoin tous les deux. La pression des derniers jours avait fortement jouer sur l'un comme l'autre. J'espérais juste qu'ils ne réitèrent pas le pas le problème là-bas.

En parlant de tension, je ne savais quel genre de sensation j'avais créé en Bloom mais elle était soudainement décidée à me voir.

Les rôles s'étaient inversés et c'était exactement ce que je voulais. Cela ne faisait que deux jours que notre petite altercation avait eu lieu dans le parking et je jubilais presque de la situation.

J'étais bien décidé à la faire attendre autant que moi, d'autant plus que sa meilleure amie n'était pas là pour lui tenir compagnie.

En ce qui concerne Karrueche, elle était beaucoup trop absorbée par l'organisation du mariage de Jasmine qui aurait lieu dans à peine deux semaines.

Bien sûre, tante Perla lui prêtait main forte avec ma mère qui sera également au mariage.

Cette dernière était si présente que je commençais même à m'habituer à sa présence. Tous ces dictons qui disaient "ta mère reste ta mère" prenaient tous leurs sens.

Je ne cacherai pas mes envies aussi furtives soient-elles de la prendre dans mes bras juste pour savoir si ça serai différent ou mieux.

Je lâche mon stylo en entendant un énorme fracas dans le vestibule. Je jure intérieurement.

Cette cruche n'est pas tombée dans les pommes tout de même ? Ça ne serait pas étonnant vu comment elle est serrée dans ses vêtements.

Je me lève et pars d'un pas rapide vers
la porte.

Ma consternation était à son comble en voyant Bloom assise derrière le bureau de ma secrétaire, d'un air si naturel qu'on pourrait croire que c'est son travail.

Je me masse les tempes en me demandant ce qu'elle a bien pu faire de mon employé et si elle est encore en vie. Ce n'est pas sa pause. Pas à trois heures de l'après-midi.

Bloom semble lire un dossier avec des lunettes qui semblent appartenir à ma secrétaire.

Elle est tellement sexy que je ne parviens pas à cacher le sourire en coin qui me vient. Je me reprend rapidement.

-Bloom. Qu'est-ce tu fais là et que diable as-tu fais de ma secrétaire ?

Elle lève les yeux vers moi puis ses lèvres trahissent un sourire. Cette fille est folle.

-Je ne rigole pas Bloom, grondais je.
-Oh c'est bon, ta petite protégée fait une petite sieste, elle râle en se levant. 

Elle se penche sous le bureau, bidouille je ne sais quoi puis tire difficilement le corps de ma secrétaire à ma vue.

-Elle est lourde cette connasse, elle gémit en se redressant.

Bordel, elle est inconsciente surtout. Je marche vers elle pour m'assurer qu'elle est encore en vie. Je penche pour prendre son pou.

-Qu'est ce que tu lui as fait ? Je demande d'un air mauvais.
-Un petit truc que Juice m'a appris hier. Ne t'inquiète pas, elle ne va pas mourir, elle lève les yeux au ciel en enjambant son corps.
-Tu ne peux pas utiliser ses-

Je m'adresse au vent parce que Bloom est déjà dans mon bureau. Je jure intérieurement alors en me redressant pour appeler l'accueil.

En espérant qu'elle ne porte pas plainte. Il ne faut que quelques minute pour qu'on m'envoie quelqu'un. Je leur donne l'explication la plus brève avant d'en suite regagner mon bureau.

Bloom a déjà pris ses aises. Elle est prestement assise dans mon siège et ses ongles tapent sur la surface du bureau. Quand j'arrive, elle lève les yeux vers moi et se redresse.

Je reste au milieu de la pièce, les mains dans les poches, à attendre qu'elle prenne la parole.

L'air se charge soudainement. Elle pose une jambe sur l'autre.

-Je sais ce que tu essayes de faire, elle lâche.

J'éclate d'un rire sans humour.

-Quoi donc ? Je demande ironiquement. 
-Tu veux me rendre folle, elle répond.
-Absolument pas. Tu m'as demandé de te laisser et c'est ce que je fais, j'explique en prenant place en face d'elle.

Elle jure entre ses dents et s'avachit dans le siège. Je m'enfonce également dans la chaise sans la quitter des yeux.

-Ce n'est pas juste.
-Le monde est injuste, je réplique.
-Très bien, tu as gagné, elle lâche finalement. Je lui fait un sourire goguenard.
-D'accord, je hausse les épaules.

Elle fronce les sourcils devant mon manque de réaction. Besoin de précisions ?

-Je n'ai aucunement l'intention de te toucher Bloom. Pas avant que tu me supplies de le faire en tout cas, je lui dit sans scier.

Elle se lève brusquement. Ses yeux claires me lancent des éclairs. C'est tellement bon de la voir se mettre dans tous ses états.

-Je ne te supplierai pas. Jamais, elle affirme avec conviction. Encore mieux.

Bloom quitte son siège, contourne le bureau pour venir se mettre entre mes jambes. Elle porte une paire de jeans de destroy et un t-shirt gun n' roses vintage et ses indétronables escarpins noirs.

-C'est toi qui me supplieras, elle ajoute en me regardant de haut.

Je me lève pour la dominer de tout ma hauteur. Elle se retrouve coincée entre moi et le rebord du bureau. Un petit halètements lui échappe tandis que je lâche un rire sombre.

-N'est-ce pas ?

Je glisse ma main sur sa hanches pour la tirer un peu plus prêt. Je baisse les yeux sur ses lèvres bordeaux puis remonte sur ses yeux. Son regard se baisse furtivement sur ma bouche à son tour.

Puis doucement, je me penche pour prendre ses lèvres entre mes dents. Elle lâche un léger soupire alors que je sens tout son corps trembler.

Je me fais violence pour lâcher sa chaire onctueuse et reculer d'un pas. Dans ce même instant, elle semble reprendre conscience et se dégage de ma prise.

Je lâche un rire grave alors qu'elle quitte mon bureau.

-On se voit à la course ! Je  m'exclame sans me retourner.

La porte claque, elle est partie.