XXXXI

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BLOOM ALVES
LAS VEGAS

-Plus fort Bloom ! Plus de concentration !

Mes poings s'abattent plus frénétiquement sur le support. Je  reçois un cou par derrière, je pivote sur moi même et envoie un cou de pied qui fait reculer mon adversaire.

Mon souffle saccadé ou la douleur musculaire intense que je ressens ne m'empêche pas de continuer à frapper sous les cris de Juice.

Mon deuxième adversaire par terre, je me retourne vers Juice qui fait des jeux de jambes et de mains pour m'embrouiller. Mon esprit enflammé essaye de prédire ses mouvements tout en restant à l'affût.

-Abel !

Il ne faut que ça pour que je me retourne vivement vers la voix et que Juice me mette à terre avec un rire. Je comprends toujours trop tard la diversion.

Merde.

-Encore et toujours. Je vais le répéter combien de fois ? Ton esprit doit être braqué sur tes cibles. Peut importe ta technique, si il suffit que quelqu'un crie Abel pour que tu sois distraite, c'est mort, il me réeexplique pour la centième fois en trois semaines.

J'avais depuis cette nuit avec Abel, un fort besoin de déverser ma frustration quelques parts ailleurs que sur les meubles ou les gens. J'avais été d'humeur massacrante pendant au moins une semaine. Ce dernier m'avait donc suggéré de commencer à m'entraîner.

-Ça ferra d'une pierre, deux coup. Vous vous défoulez en apprenant à vous défendre, il avait dit.

Une idée séduisante qui avait aussi tenté Charlie mais pas Karrueche. C'est donc comme ça que tous les jours, moi et Charlie nous retrouvions dans cette pièce du sous sol du lust transformée en salle de sport pour des entraînements intensifs.

Corps à corps, manipulation d'armes blanches, arme à feu ou encore la résistance psychologique étaient devenues notre quotidien dans un programme bien défini.

C'est Juice qui s'occupait de notre « formation » et les garçons nous avait renommé les Totaly spies tandis que Juice se coltinait le surnom de Jerry.

Tout ce que j'attendais, c'était de pouvoir être assez forte pour leurs botter le cul.

Ces entraînements étaient difficiles mais incroyablement satisfaisants. A chaque fois que je sortais de cette salle, je me sentais encore plus forte. Plus prête.

Vegas s'était faite calme ces derniers temps. Abel avait maintenu les barrages et restait aux aguets. Justin était toujours introuvable. On le soupçonnait même d'avoir quitté le Nevada.

De mon côté, après les aveux d'Abel, j'avais vite fait de me reprendre et de passer outre mon vide mental. Ma vie avait repris son cours et mes relations s'en portaient bien.

Je saute sur mes jambes prête à reprendre tandis que Charlie arrive de l'autre côté de la pièce, une serviette autour du cou. Ses cheveux bruns sont rassemblés sur sa tête en un chignon négligé et ses joues sont rosies par l'effort.

-On a fini ? Elle demande avec un soupire.
-Oui, ça sera tout pour aujourd'hui, ricane Juice.
-Ce fils de pute ne m'a pas raté. Même pas un peu de galanterie dans ses gestes, elle maugréait en se massant le bras.
-C'est le but. Y'a pas de galanterie au combat, fait Juice en avançant vers la sortie.

Charlie lève les yeux au ciel alors que j'éclate de rire. Juice nous avait bien prévenu que le fait que nous soyons des femmes ne changerait rien dans sa manière de procéder. Il nous entraînait comme il le ferrai avec des hommes et avec les mêmes méthodes même si elles étaient légèrement assouplies.

-Je suis épuisée. Quand je pense qu'on sort ce soir, j'ai envie de me mettre une balle, se plaint encore Charlie.
-C'est le dernier week-end de tante Perla à Vegas tout de même. On lui doit ça ! je dis en espérant la motiver plus que ça.
-Tu as oublié le défilé de Lana ? Les garçons vont nous défoncer. Abel va te détruire.

Ah oui, ça aussi. Lana avait organisé un défilé de lingerie au lust ce même soir. Le timing était parfait dans la mesure ou c'était en quelques sortes, une collaboration avec tante Luna. Je n'avais pas dit à Abel que je comptais défiler.

Il aurait catégoriquement refusé donc soit. Je m'en fichais. Il sera énervé mais après ? Il restait un homme et donc faible en dessous de la ceinture.

-Vous faites de la peine. Pour le coup, je vous offre des verres pour vous remonter le moral, dit  Juice avec une certaine ironie.
-Merci bien, répond Charlie en montant énergiquement les escaliers.

Les installations pour l'événement étaient en cours. C'est donc en sautant les fils, les boites à outils et en zigzaguant entre les ouvriers que nous rejoignions le bar.

Il était encore vide mais en même temps, il me faisait que dix neuf heure. Le lust n'ouvrait que plus tard dans la nuit. C'est donc Juice qui passa derrière le comptoir.

-Ça va être quelque chose, lâche ma meilleure amie en regardant autour d'elle.
-Oh que oui, je renchéris en grimaçant.
-Je me demande si cette idiote d'Ashley sera là. Je me ferrai un plaisir de lui montrer ce que j'ai appris même si elle me cherche dans mon imagination, s'exclame Charlie avec hargne.

La mention de son nom me tend légèrement puis tout doucement, je ricane intérieurement du fait que je n'ai eu besoin d'aucun entraînement pour lui clouer le bec définitivement.

Je peux sentir le regard de Juice m'examiner.

-De quoi ne plus l'entendre jusqu'à la fin des temps, continue Charlie.

Je lâche un rire amer qui n'échappe pas à Juice. Je m'étais faite une raison à coups de hurlements et de défoulement de rage sans précédentes. J'avais passé un après-midi à détruire une pièce entière jusqu'à ce que je ne tienne plus debout.

Le second meurtre que j'avais commis m'importait peu. C'était ça ou la vie d'Abel. Mon choix avait été fait.

Pour Ashley, la réalité était autre. C'était un geste purement motivé par la rage et la colère. Le crime originel en soit qui m'avait  laissée un léger goût de culpabilité.

Mais aujourd'hui, en y pensant, c'était juste, je l'avais tué et ça s'arrêtais là.

Parce que en réalité, si c'était à refaire, je le ferrai encore plus violemment.

-Mais Juice, c'est quoi cette merde ?! Je veux de la téquila moi ! S'exclame Charlie en repoussant le verre de whisky.

Elle a parfaitement raison. Nous voulons de la téquila. Beaucoup de téquila.

***

Est-ce que vous avez l'impression que je précipite l'histoire ? Vous vouliez un peu plus de détails sur cette partie par rapport à Bloom ?

En réalité, j'ai juste pas envie de m'étendre sur ça parce que les problèmes arrivent les gars.

Nous n'avons pas le temps...

ℙ𝕆𝕊𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕ 𝔹𝕐 𝕆𝔹𝕊𝔼𝕊𝕊𝕀𝕆ℕOù les histoires vivent. Découvrez maintenant