Chapitre 87

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Pdv Haneul:

J'ai perdu toute notion du temps. Je ne sais pas l'heure, ni le jour qu'il est. Tout ça me rend folle, même si V est à mes côtés pour me soutenir.

Le froid qui m'entoure rend ma peau si limpide et mes membres tremblent sans que je ne puisse les contrôler. Mes lèvres me font horriblement mal et mes dents n'arrêtent pas de claquer les unes contre les autres.

Mon agresseur se dirige vers moi. Je sens les chaînes se détacher de mes poignets et mes jambes, me laissant libre de contrôler mon propre corps. Quand je me lève, mon équilibre ne tient qu'à un fil et l'homme place ses bras dans mon dos pour m'emmener dans un autre coin de la pièce. Je ferme les yeux de fatigue et je sens son étreinte disparaitre peu à peu, jusqu'à me déposer sur une chose étrangère et moelleuse.

Je me décide enfin à ouvrir les yeux. La seule chose que je veux, c'est rentrer chez moi et retrouver les autres.

Je relève le regard vers lui, avalant ma salive. J'ai beaucoup de mal à l'apercevoir, mais je sais qu'il est debout, les bras croisés face à moi.

-Merci, non? C'es trop te demander?

J'espère qu'il se moque de moi. Il veut vraiment que je le remercie? Merci de quoi? De m'avoir enlevé? De gâcher ma vie? Ou bien de me faire souffrir?

Je serre les poings. Un sentiment d'écoeurement m'envahit et doucement, mes ongles pénètrent la paume de ma main. Mon regard se métamorphose en haine incontrôlable. Aucune réaction de sa part.

Il est comme habitué et sait très bien que jamais je n'essairai de me révolter en étant violente avec lui. Et il a raison. J'ai trop peur de où cela peut m'emmener.

Je le sens s'écarter, allant plus loin dans la pièce afin de tourner la caméra vers moi.

-Es-tu encore vierge?

V, qui n'avait pas bouger d'un autre matelas depuis des jours, plante enfin son regard dans le mien. Il parait mort de l'intérieur, et secoue la tête de gauche à droite.

-Je n'ai pas envie de vous répondre.

-Tu es obligée. Alors je répète: es-tu encore vierge?

Sa voix devient un peu plus forte.

Je ne réponds pas. Je n'ai aucune envie de lui dévoiler ma vie privée. J'aurais tellement aimé réussir à m'enfuir hier soir. . . Mais il m'a retrouvé.

Je le vois se rapprocher et sens sa main se frayer entre mes cuisses ce qui me fait revenir à la raison. J'ouvre grand les yeux et cris:

-A. . . arrêtez!

J'ai beaucoup de mal à parler et une grande peur m'envahit, ce qui paralyse tout mon corps. Aucun de mes membres ne veut bouger et ma respiration s'accélère. Mon cur, lui aussi, bat de plus e plus vite. Je ne comprends plus ce qui se passe et son visage se rapproche doucement de mon cou.

-Si tu ne veux pas me répondre, je le découvrirai par moi-même. Je vais éteindre la caméra, tes petits amis n'ont pas besoin de voir ça.

Une larme coule le long de la joue de V et je lui fais un signe de tête signifiant "tout va bien". Cependant, ses yeux se remplissent de larmes avant qu'il ne soit secouer de sanglot. Je le comprends, et je ne lui en veux pas. Il ne peut rien faire.

Je sens une main m'effleurer mon entrejambe pendant qu'une langue mouille mon cou.

J'essaie de mettre ma force pour le repousser mais ses ongles pénètrent de plus en plus profondément ma peau.

Je suis complètement crispée mais la souffrance que je ressens part peu à peu. Il ne faut pas que je quitte le regard de V, il faut que je m'y plonge, sinon je risque de me perdre moi-même.

L'homme attrape ma culotte d'un doigt, la tirant d'un coup sec en la laissant tomber par terre. Je me sens de plus en plus mal et ma respiration ne fait qu'accélérer. Une immense peur s'empare de moi, paralysant chaque membre de mon corps.

Je suis au bord de l'évanouissant. Je sais ce qu'il va se passer mais le fait de me l'avouer me fait encore plus mal. Mon esprit est parti loin mais, malheureusement mon corps est encore présent ici, avec lui.

J'essaie de me concentrer pour ne pas vomir, . J'inspire profondément, surprise par la douleur qui se propage en moi, me recroquevillant sur moi-même. Mon corps ne fait que trembler sans que je ne puisse le contrôler.

Les minutes semblent être des heures et je me sens partir. Ma vision se floue et je ne sens plus rien. Je n'arrive même plus à respirer.

J'essaie de rester présente pour rassurer V d'un contact visuel, mais je vais lâcher prise. J'essaie de le repousser mais mes forces sont déjà partis depuis longtemps.

Tout à coup, une bouffée de chaleur s'empare de mon corps et ma vision devient noir. Je ne vois rien et ne sens plus rien. Je suis comme partie dans un autre monde.

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Alors que je suis seule, laisser pour morte sur ce matelas, l'homme est parti. Je sais que je ne peux pas essayer de m'enfuir, de toute façon je n'y arriverai pas, et je n'en ai pas la force. Mes yeux restent fermés alors que des larmes s'en échappent.

D'un coup, je sens des mains douces me reboutonner ma chemise. J'ouvre grand les yeux, prête à retirer ces mains lorsque je me rends compte qu'il s'agit de V, son regard toujours dans le vide alors que son corps est secoué de sanglots.

-V. . .

Je le fixe puis, ne sachant que faire pour le calmer, je pose mes mains tremblantes sur son torse.

-Je vais bien, je tente de le rassurer. Ne t'inquiète pas pour moi.

-Je suis désolé, il éclate enfin. Je voulais. . . je voulais t'aider, mais j'en suis incapable. Je suis désolé de ne pas avoir la force. . .

Des larmes de haines et de dégoûts me montent aux yeux.

-Ce n'est pas de ta faute, ok? Tu n'as pas besoin de faire quoi que ce soit, ta présence me suffit.

Je l'attire à moi afin qu'il puisse s'allonger à mes côtés. Le brun vient déposer sa tête sur mon ventre et je lui caresse les cheveux.

-Il faut que tu arrives à dormir V, d'accord?

Il hoche doucement le visage puis enroule son bras autour de ma taille.

-Oui?

Je t'aime.

Sachant qu'il ne me voit pas, je me laisse la possibilité de pleurer silencieusement.

-Moi aussi je t'aime.

Hello my alienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant