Chapitre 54

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Pdv Haneul:

Je pose mon stylo. Ça y est. L'examen est fini. Je souris, sans doute pour la première fois de la semaine. Nous sommes vendredi, et ce soir nous allons faire la fête. Je vais peut-être être même me saouler ! Je jette un coup d'il à Jimin de l'autre côté de la salle, toujours en train de gribouiller frénétiquement à cinq minutes de la fin.

Le petit blond s'arrête d'écrire et pose son stylo. Il me regarde et sourit, lui aussi.

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-Haneul, il y a une lettre pour toi.

V est sur les marches du perron, une enveloppe à la main. Pas d'adresse d'envoyeur.

-Ouvre-la !

Mon meilleur-ami, excité, fonce vers la cuisine pour aller chercher le Champagne destiné à célébrer la fin de mon examen.

Quant à moi, je commence à lire la lettre:

Chère Haneul,

Tout dabord, excuse-moi d'avoir choisi un moyen aussi dramatique pour entrer en contact avec toi, mais j'avais besoin d'attirer ton attention. Je suppose qu'à présent, je l'ai.

Je suis innocent dans toute cette histoire.Quoi qu'il en soit, peut-être seras-tu surprise d'apprendre que je ne te blâme pas d'avoir eu des doutes. Je suis bien placé pour savoir que les médias peuvent être extrêmement convaincants. Je ne sais pas non plus ce que te dit ta mère, mais je suis innocent.

Si tu me comprends et que tu changes d'avis, tu seras la bienvenue chez moi.  Il te suffit de venir me rejoindre. Je te surveille en permanence. Si tu me cherches, je te trouverai.

Avec moi, tu seras en parfaite sécurité.

Papa.

- Cest quoi ce message, Haneul ? Ça va ?

C'est en découvrant le regard inquiet de  V que je me rends compte que j'ai le visage trempé de larmes, des larmes de colère. Putain, je n'avais même pas conscience de m'être mise à pleurer !

Avec un grand calme, le jeune homme  tend la main vers la lettre.

-Je peux la voir ?

Hébétée, j'acquiesce de la tête, et observe mon partenaire lire le message de mon père, lèvres serrées. Quand il a terminé, il pousse plusieurs jurons.

-Ce gars est complètement cinglé ! Ça va, toi ?

Sans attendre ma réponse, il me passe un bras autour des épaules.

-Pourquoi est-ce qu'il est toujours dans ma vie?

Tremblante de rage, je repense aux derniers mots :

« Il te suffit de venir me rejoindre »

-Tu peux toujours attendre, espèce d'enfoiré, je murmure à voix haute.

V, qui se trouve près de moi, me jette un regard interrogateur.

- Désolée, je ne parlais pas de toi, mais de mon connard de père.

-Hum. . . Je te comprends.

Juste au moment où je comptais l'insulter de tous les noms, quelqu'un toque à la porte. Je me mets alors à paniquer en prenant qu'il s'agit de mon père, mais V s'empresse d'aller ouvrir.

-Oh salut V!

Je fronce les sourcils. Qu'est qu'il fait là?

Je ne me suis pas permis de songer à Jungkook au cours de la semaine dernière.

Certes, ses yeux sombres hantent toujours mes rêves, et je sais que je mettrai une éternité à oublier la sensation d'être dans ses bras, son odeur enivrante. Mais il faut quand même que je reste ferme.

S'il ne me voit pas comme une amie, alors ça sert à quoi de traîner tout le temps ensemble?

-Jungkook-ah! Ça va?

-Oui, c'est dingue à chaque fois que je viens tu es là.

-C'est parce qu'on est proche, ça te pose un problème? je rétorque en me rapprochant de l'entrée.

Je suis à présent à côté de V et regarde Jungkook en croisant les bras.

-Je. . . hésite mon meilleur-ami. Je vais monter dans la chambre.

Je ne détourne pas les yeux de Jungkook lorsque j'entends V monter les escaliers.

-Écoute. . . il commence. Je suis désolé.

Je hausse les épaules, feignant l'indifférence. S'il y a bien une chose que je ne devrais pas faire, c'est me jeter dans ses bras parce que je l'aurais retrouvé.

Il se gratte la nuque, cherchant ses mots.

-Je n'aurais pas dû te dire ces merdes, tu veux bien me laisser entrer qu'on puisse discuter un peu?

J'ouvre entièrement la porte et l'invite à entrer. Nous nous dirigeons ensuite dans le salon où règne un silence de mort.

-La dernière fois le salon paraissait accueillant mais maintenant. . . Il me fait froid dans le dos.

Si j'arrive à lui faire peur alors c'est un bon signe: ça veut dire que j'ai le dessus.

-Bon. . . il soupire. On s'entend bien tous les deux, et on s'apprécie beaucoup.  Le problème ce n'est pas notre amitié.

-Parce que je suis ton amie?

-Bien sûr que oui. Il y a simplement des choses que j'arrive à dire et d'autres choses dont je n'y arrive pas.

-Et il y a des choses à dire et à ne pas dire.

En voyant mon air buté, il se rapproche de moi avant de poser ses mains sur mes épaules afin que nos yeux se croisent.

-Je me suis attaché à toi, mais si je te révèle des choses et que tu me trahies. . . Ou qu'il t'arrive quelque chose par ma faute. . . J'ai déjà perdu quelqu'un à qui je tenais parce qu'il prenait soin de moi, je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose.

-Jungkook, je suis assez grande pour prendre mes décisions seule.

Il secoue la tête de gauche à droite.

-Tu ne sais pas dans quoi tu t'impliques si jamais tu continues à rester avec nous. Jusqu'à présent tout allait bien mais là ça commence à devenir sérieux et ça peut être dangereux pour toi.

De toute évidence, on continue à tourner autour de pot sans se dire les choses. Il continue de me dire que je dois garder mes distances sans me dire pour quelle raison. Cependant, il se contredit. Alors que je tente de m'éloigner de lui, c'est lui qui revient à la charge pour venir s'excuser. Pour le coup je ne pense pas que c'est parce que je lui manque, c'est juste qu'il s'en veut de m'avoir parler comme ça.

-Excusez-moi. . .

La petite tête de V apparait dans l'encadrement de la porte. Il parait gêné d'être là.

-Je pourrais parler à Jungkook deux secondes? il demande.

Je les regarde tour à tour. Bien sûr que je vais les laisser parler, ce n'est pas parce que je lui en veux que je vais interdire à V de le voir.

-Bien sûr.

-En attendant, propose mon meilleur-ami. Relie la lettre et. . . pense à tout ça, d'accord?

Je hoche la tête, les laissant monter à l'étage.

Hello my alienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant