Hello my alien

Chapitre 102

Pdv Haneul:

Vous savez, ces rêves d'angoisse dans lesquels vous marchez dans un couloir du lycée, ou vous montez sur une scène pour faire un discours, et tout à coup vous vous rendez compte que vous êtes complètement à poil ?

Eh bien, je vis ce rêve. Certes, je suis habillée, et Hoseok peut me répéter autant de fois qu'il veut que personne ne me regarde, j'imagine les regards et les sourires en coin de mes camarades.

Une de ces garces qui a rependu la rumeur selon laquelle mon père est allé en prison peut aller brûler en enfer.

-C'est tellement humiliant, je marmonne en remuant mon riz avec mes baguettes. On peut partir, sil te plaît ?

-Non. Tu dois montrer aux gens que tu te fiches de ce que dit cette fille, répond fermement Hoseok.

C'est plus facile à dire qu'à faire. Ma tête sait que je ne devrais pas prêter attention à ce qui se dit sur Twitter, mais mon ventre na pas reçu le message. Chaque fois que je repense au hashtag #Haneulfilledemeurtrier mes entrailles se tordent et j'ai envie de vomir.

Quel est le problème de tous ces gens ? Je suis furieuse de voir qu'ils répandent un mensonge aussi blessant sans prendre en considération les conséquences. Cela dit, en vérité, je crois que je ne suis même pas en colère contre ces accros aux rumeurs, j'en veux à celui qui a inventé Internet et qui a donné aux connards de ce monde une plate-forme sur laquelle cracher leur venin.

Hoseok interprète mon silence comme une invitation à jacasser.

-Elle est une garce, ok ? Tu sais très bien qu'elle est super-possessive vis-à-vis des joueurs de foot. Elle agit comme s'ils lui appartenaient, et c'est nimporte quoi. Elle est probablement morte de jalousie parce que tu t'es tapé un des joueurs qui, au passage, lui met râteau sur râteau depuis la première année.

-Est-ce qu'on peut ne pas parler d'elle, s'il te plaît ?

-Très bien, mais sache que je suis avec toi, princesse. Personne ne raconte des conneries sur un membre de ma famille sans en subir les conséquences. Si tu veux. On peut parler de mon désespoir, il dit d'une voix lugubre. Jimin ne veut toujours pas faire de danse avec moi. . .

Hoseok se tait lorsque nous entendons des bruits de pas derrière nous. Mes épaules se contractent, puis elles se détendent lorsque je me rends compte que cest Shin Hye. Or, je me crispe de nouveau parce que c'est Shin Hye, génial. Qu'une nouvelle session de torture commence !

- Salut, dit Shin Hye en me regardant tristement. Je suis désolée pour ces histoires sur Twitter. Jennie na'urait pas dû faire ça.

Non, mais quelle hypocrite !

Heureusement, mon téléphone vibre avant que j'aie pu l'envoyer bouler. Lorsque je vois que c'est un message de Jungkook, mon coeur fait un petit saut périlleux.

Son message est très court.

Enfoiré de coach: T'es où ?

Moi : Au self.

Pas de réponse. Très bien. Je n'ai pas compris l'intérêt de cette conversation, mais le silence qui s'ensuit suffit à faire chuter ma confiance déjà plus basse que terre. Je meurs d'envie de lui parler depuis l'enlèvement, mais il ne m'a ni appelée ni écrit. Et lorsqu'il prend enfin contact avec moi, c'est pour me dire ça ? Une questions puis rien ?

Je suis effarée de me rendre compte que je suis au bord des larmes. Je ne sais même pas à qui j'en veux. Jungkook? Jennie? Shin Hye ? Moi ? Cela dit, peu importe. Je refuse de pleurer au milieu du réfectoire et de leur donner la satisfaction de me voir partir en courant cinq minutes après mon arrivée. Depuis que je me suis assise, les filles à la table d'à côté nont pas cessé de me regarder en riant. Je n'entends pas ce quelles disent, mais lorsque je tourne la tête vers elles, elles se taisent et baissent les yeux.

Ignore-les.

Bien que mon appétit ait disparu avec ma confiance en moi, je me force à finir mon assiette en feignant d'écouter ce que disent Hoseok et Jin qui vient d'arriver.

Quinze minutes. C'est le temps que je tiens avant de ne plus en pouvoir. J'ai mal aux yeux à force de cligner pour refouler mes larmes. Je suis sur le point de reculer ma chaise et de dire à mes amis que je dois aller réviser lorsqu'ils se taisent brusquement.

Hoseok semble se retenir de sourire en regardant derrière moi, en direction de la porte. Je fronce les sourcils et tourne la tête.

Jungkook est là.

-Salut, il dit simplement.

Je suis tellement surprise de le voir que je le regarde bêtement sans répondre. Ça fait depuis deux semaines qu'il n'a pas mit les pieds dans cette partie là du lycée.

Le fait que je sois assise lui donne l'air encore plus grand. Ses cheveux sont ébouriffés par le vent et ses joues sont rouges, comme s'il avait couru. Nous nous regardons dans les yeux, puis il fait la dernière chose à laquelle je m'attendais.

Il se penche et il m'embrasse. Sur la bouche, avec la langue. Au milieu du self.

Lorsqu'il se redresse, Hoseok et Jin ainsi que les filles d'à côté, sont ébahies. Quant Jungkook recule, il doit se rendre compte de ce qu'il vient de faire puisqu'il écarquille les yeux.

-Tu. . . Tu veux bien venir? il hésite.J'ai à te parler.

-Euh.... Ouais, je vais juste rapporter mon assiette.

-Laisse, je vais le faire, il dit en prenant mon plateau. Salut les hyung.

Je me demande ce qu'il vient de se passer. Ça fait quinze jours qu'il ne m'a pas adressé la parole et il débarque pour m'embrasser.

Je parviens cependant à me ressaisir et je me tourne vers mes amis, qui sont encore sous le choc.

-Désolée, les gars, mais je dois y aller. Ne m'attendez pas.